Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

académie (suite)

Les principales sociétés en France et à l’étranger


Institut de France.

Il rassemble :
1o l’Académie française, fondée en 1635 par Richelieu (40 membres) ;
2o l’Académie des inscriptions et belles-lettres, fondée en 1663 par Colbert (40 membres), et s’occupant de travaux d’érudition historique ou archéologique ;
3o l’Académie des sciences, fondée en 1666 par Colbert (66 membres, plus 2 secrétaires perpétuels et une trentaine de membres libres et non résidents) ;
4o l’Académie des beaux-arts (40 membres, plus 1 secrétaire perpétuel et 10 membres libres) ; elle est composée de peintres, de sculpteurs, de graveurs et de musiciens ; ses diverses sections, créées successivement par Mazarin et Colbert, furent réunies en une seule compagnie en 1795 ;
5o l’Académie des sciences morales et politiques, fondée en 1795 par la Convention (40 membres répartis en cinq sections, plus 10 membres formant une « section générale ») ; elle se consacre à l’étude de questions de philosophie, de droit, de sociologie, d’économie politique et d’histoire générale.

En Belgique, il y a quatre académies :
— Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, fondée par Marie-Thérèse en 1772 ;
— Koninklijke Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schone Kunsten van België, pendant néerlandais de la première ;
— Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique ;
— Koninklijke Vlaamse Academie voor Taal- en Letterkunde, pendant néerlandais de la précédente, réservée comme elle aux écrivains et aux philologues.


Académie des sciences de Berlin.

Fondée en 1700 par Frédéric Ier, la Société des sciences de Berlin prit en 1743 le titre d’Académie royale des sciences et belles-lettres de Prusse. Réorganisée en 1946, elle devint l’Académie allemande de Berlin ; elle joue un rôle important dans le domaine de la recherche scientifique.


Académie royale espagnole.

Elle a été fondée en 1713 et approuvée l’année suivante par Philippe V (36 membres et 30 correspondants étrangers).


Société royale de Londres.

Issue d’une association scientifique créée vers 1645 et organisée par une charte royale de Charles II en 1662, elle entreprend de nombreuses enquêtes sur des questions de mathématiques, de physique ou de biologie.


Académie britannique.

Fondée en 1901, elle fut reconnue en 1902 par Édouard VII. Cent membres, qui élisent leur président, des membres honoraires et des correspondants étrangers se consacrent à l’« encouragement des études historiques, philosophiques et philologiques ».


Académie della Crusca.

Fondée à Florence dans la seconde moitié du xvie s., elle se donna pour but d’épurer la langue italienne. Elle fusionna de 1783 à 1808 avec l’Académie florentine, mais reprit son autonomie. Elle se consacre à la publication d’un dictionnaire historique de la langue italienne.


Académie nationale dei Lincei.

Fondée en 1603, à l’instigation du comte Cesi, dissoute en 1630, réapparue de 1745 à 1755, elle ne fonctionna régulièrement qu’à partir de 1801 ; Académie pontificale en 1847, dédoublée en 1870 en Académie pontificale des sciences et en Académie nationale royale dei Lincei, elle se fondit dans l’Académie d’Italie en 1929, mais recouvra son autonomie et ses fonctions en 1944.


Académie royale des sciences de Stockholm.

Fondée en 1739 (140 membres répartis en 12 classes et 108 associés étrangers), elle décerne les prix Nobel de physique et de chimie.


Académie suédoise.

Fondée en 1786 par Gustave III, elle groupe 18 membres, qui décernent depuis 1901 le prix Nobel de littérature.


Académie des sciences de l’U. R. S. S.

L’Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, fondée en 1725 par Pierre le Grand, prit son titre actuel en 1917. Elle compte 142 membres et 208 correspondants.

 N. Pevsner, Academies of Art, Past and Present (Cambridge, 1940). / A. Blanchet, J.-B. Chabot et G. Dupont-Ferrier, les Travaux de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Histoire et inventaire des publications (Klincksieck, 1948). / M. Ornstein, The Role of Scientifics Societies in the Seventeenth Century (Londres, 1963). / P. Gaxotte, l’Académie française (Hachette, 1965). / Histoire et prestige de l’Académie des sciences (musée du Conservatoire national des arts et métiers, 1966).

académies de musique

Sociétés savantes qui consacrent leurs activités et leurs travaux à la musique.


L’Académie florentine, à laquelle sont attachés les noms de Marsile Ficin, d’Ange Politien et de Pic de La Mirandole, s’intéressa à la musique. Elle vit le jour à Florence sous les auspices des Médicis vers 1450. Ficin en fut l’actif animateur. Théologien, philosophe, il avait traduit Platon et s’était pénétré de sa doctrine sur la valeur morale de la musique. Instrumentiste, chanteur, il interpréta le premier les hymnes orphiques en s’accompagnant sur la lyre et fit ainsi revivre le mythe d’Orphée, qui devint pour les humanistes le symbole éclatant des puissants « effets » de la musique. Véritable promoteur de l’humanisme musical, il sut exprimer les idées-forces du néoplatonisme chrétien, en étroite parenté avec les arts. C’est ainsi que la musique devait jouer un rôle important, si on la considérait comme la productrice d’« effets » religieux et moraux ; toutefois, le texte demeurait l’élément noble, car il était porteur de l’« Idée », dont la musique exaltait l’affectivité. Les idées de Ficin eurent plus tard une grande influence sur les poètes-humanistes de la Pléiade, sur l’Académie de poésie et de musique de J. A. de Baïf et sur la Camerata fiorentina de G. Bardi, qui donnèrent la primauté aux arts libéraux, et particulièrement à la poésie et à la musique.

À l’exemple de l’académie de Ficin, de nombreuses académies surgirent à la même époque et au cours des siècles suivants. Mais elles se différencièrent peu à peu les unes des autres, soit en conservant un caractère encyclopédique, soit en se spécialisant dans une discipline particulière et extra-musicale, soit enfin en devenant essentiellement musicales. Parmi les académies musicales, il faut distinguer celles qui eurent des préoccupations philosophiques et esthétiques, celles qui conservèrent apparemment le caractère d’une académie, mais devinrent souvent des sociétés de concert ou de théâtre dont la mission était de diffuser des œuvres lyriques ou de musique de chambre, enfin celles qui avaient une vocation didactique et ne furent en réalité que des établissements d’enseignement, dont certains à l’origine des conservatoires.