Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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festivals de danse

Le plus ancien festival international de danse (classique et moderne) est le festival de Jacob’s Pillow (Massachusetts, États-Unis). Créé en 1933 par le danseur Ted Shawn (1891-1972), il a lieu tous les ans dans le cadre d’une université d’été.


Le festival international de danse de Paris, créé en 1963 et dirigé depuis sa création par Jean Robin, est un festival officiel patronné par les ministères des Affaires culturelles et étrangères. Il reçoit, en général, tous les ans (nov.-déc.), cinq troupes représentant cinq pays différents. Son but est de montrer les diverses tendances de la danse dans le monde et de faire connaître le répertoire des compagnies invitées. À l’issue de chaque rencontre, un jury décerne des « étoiles d’or » (aux meilleurs danseur et danseuse, ballet, décorateur, compositeur, compagnie). Festival jusqu’alors uniquement consacré à la danse, il s’inscrit à partir de 1972 dans le cadre de manifestations artistiques plus larges (festival d’automne de Paris).

Les festivals de Gênes-Nervi (créé en 1955 et animé par Mario Porcile), des Deux Mondes (Spolète) [créé en 1958 par Gian Carlo Menotti], de Monte-Carlo (créé en 1966) sont des festivals de ballet d’audience internationale qui réunissent en été les plus grands noms de la danse. Certains autres festivals, tels ceux de Grenade (créé en 1954 ; le plus important des festivals espagnols), de Santander (créé en 1952), d’Édimbourg (créé en 1947), consacrés au théâtre et à la musique, font une large place à la danse et reçoivent les troupes et les artistes les plus renommés.

Des programmes importants de ballet et de folklore sont présentés aux festivals d’Athènes, de Baalbek (Liban), d’Hammamet (Tunisie), de Dubrovnik (Yougoslavie), tandis que des concours de danse ont lieu chaque année à Varna (Bulgarie) et à Moscou (depuis 1970).

Sur le plan national, les festivals d’Orange (centenaire), de Lyon (créé en 1946), d’Avignon (créé en 1947), de Besançon (créé en 1948), outre les grands orchestres et les ensembles instrumentaux, accueillent les grandes troupes de ballet et de jeunes espoirs de la danse. Le festival international d’art contemporain de Royan (créé en 1964) laisse une place particulière au ballet expérimental (M. Béjart).

Les festivals de Brantôme (créé en 1958 par Jacqueline Rayet, danseuse étoile de l’Opéra de Paris et ayant lieu dans la grotte du Jugement dernier) et des Baux-de-Provence (créé en 1962 sous l’impulsion des danseurs Françoise et Dominique Dupuy) reçoivent chaque année un public de plus en plus nombreux, tandis que le festival du Marais (créé en 1962), s’accompagnant d’un plan de rénovation mis en œuvre par un groupe de jeunes pour sauvegarder le Paris historique, accueille dans les hôtels du Marais, outre des programmes de musique et de théâtre, les troupes les plus représentatives du ballet contemporain.

H. H.

festivals de musique

Appliqué à la musique, le mot festival désigne, pour l’essentiel, une série de concerts ou de représentations lyriques, de caractère exceptionnel, tant par la périodicité que par la qualité exemplaire de l’interprétation, et se renouvelant selon un cycle plus ou moins régulier.



Introduction

On a pu voir dans les jeux Olympiques de la Grèce antique — qui, aux épreuves athlétiques, associaient les concours de tragédies, d’aulos et de cithare — la forme première des festivals. En fait, c’est à la fin du xviie s., en Angleterre, qu’apparaît pour la première fois le mot festival, appliqué aux manifestations musicales organisées annuellement depuis 1698 par la Corporation of Sons of the Clergy et qui se prolongeront, avec des œuvres spirituelles de Purcell et de Händel, jusqu’en 1843. Nous trouvons également, toujours en Angleterre, en 1724, le célèbre Three Choirs Festival (réunion de Gloucester, Hereford et Worcester) ; en 1768, les Birmingham Musical Festivals ; en 1791, les York Musical Festivals, ces deux derniers ayant été, eux aussi, presque exclusivement consacrés, de 1768 à 1829, aux œuvres de Händel. À Londres, des festivals dédiés à ce maître réunirent jusqu’à un millier d’exécutants. En Autriche apparaissent en 1772, à Pâques et à Noël, les Académies musicales de la Société des compositeurs, dédiées aux oratorios.

Durant le xixe s., c’est en Allemagne que les festivals ont pris une extension particulière, à partir de 1810, année où fut donnée, en l’église de Frankenhausen, la Création de Haydn, sous la direction de L. Spohr, qui avait écrit un Concerto de clarinette pour la circonstance. D’autres festivals eurent lieu également à Hanovre (1817), Helmstedt (1820), Quedlinburg (1820, 1824), etc. En Autriche, c’est à Vienne, dès 1813, depuis la fondation de la Société des amis de la musique, que des concerts réguliers furent organisés, où seront créés les oratorios de Mendelssohn Paulus, en 1839, et Elias, en 1847, avec 800 à 1 000 musiciens et chanteurs. Enfin, en 1817, on voit naître dans les trois villes hanséatiques, Lübeck, Hambourg et Brême, l’idée de fêtes musicales organisées en commun. Cette formule sera reprise : par l’association Elbmusikfest (Magdeburg, Zerbst, Halberstadt, Nordhausen, Dessau) ; par les festivals de Saxe-Thuringe (en 1829, Samson, de Händel, sous la direction de Spontini) ; par les Festivals du Bas-Rhin, qui, de 1817 à 1922, accueillirent Mendelssohn, Liszt, Brahms, R. Strauss, H. Richter et, en 1922, Abendroth.


Bayreuth, Salzbourg

Spécialement érigé pour les représentations des ouvrages de Wagner, le théâtre de Bayreuth a été inauguré le 13 août 1876. D’abord assez intermittente, son activité s’est développée depuis le xixe s., et les plus grands interprètes, les chefs les plus prestigieux, de Hans Richter et Felix Mottl à W. Furtwängler et H. von Karajan, ont constamment assuré la qualité exceptionnelle des représentations.

À un an près aussi ancien, le festival de Salzbourg n’est pas moins célèbre. Il doit son origine à une fête musicale organisée pour l’érection du monument Mozart en 1842. Le premier festival eut lieu en 1877, un an après l’ouverture de celui de Bayreuth ; et de nos jours il rivalise avec lui par l’éclat de ses représentations, qui d’ailleurs accueillent d’autres maîtres que Mozart : Beethoven, Gluck, Rossini, Wagner, R. Strauss, G. Fauré, Alban Berg.