Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

Fayṣal ibn ‘Abd al-‘Azīz (suite)

Après la guerre israélo-arabe de 1967, à laquelle l’Arabie Saoudite ne prend pas effectivement part, le danger nassérien n’est plus imminent. Fayṣal met alors en veilleuse le « Pacte islamique » pour trouver un compromis avec le chef de la République arabe unie. Au mois d’août 1967, un accord est conclu à Khartoum entre les deux hommes d’État pour régler l’affaire du Yémen. Bien plus, Nasser promet d’arrêter toute propagande ou action dirigées contre le régime saoudien. En échange, le roi Fayṣal s’engage à participer à l’effort de guerre. De même, lors de la guerre de 1973, il accorde un large soutien financier aux pays arabes.

Sur le plan intérieur, Fayṣal pratique une politique quelque peu moderniste. Déjà en 1962, avant même son accession au trône, il avait supprimé l’esclavage. Pour rénover les structures encore archaïques du pays, il adopte une politique de réformes et de développement en matière économique et sociale. Mais il meurt assassiné en mars 1975.

M. A.

➙ ‘Abd al-‘Azīz III ibn Sa‘ūd / Arabie Saoudite / Wahhābisme.

fécondation

Union du gamète mâle au gamète femelle, qui aboutit à la formation d’un œuf, première cellule d’un nouvel organisme.



Historique

Les premières connaissances scientifiques sur la fécondation sont associées à la réalisation du microscope (fin du xviie s.), à la découverte des cellules sexuelles, enfin aux expériences de Lazzaro Spallanzani (1729-1799). Celui-ci démontra, sur la Grenouille, que le rapprochement des éléments mâles et des éléments femelles était indispensable. En effet, chez cet animal, bien qu’il y ait accouplement*, la fécondation a lieu dans l’eau. Spallanzani constata qu’elle n’avait plus lieu s’il munissait les mâles de petits « caleçons ».

Toutefois, il restait à démontrer le rôle respectif des deux gamètes et le mécanisme intime de la fécondation. La théorie oviste, selon laquelle la cellule sexuelle femelle (appelée à tort « œuf ») contenait tous les éléments du futur être, ne laissait au spermatozoïde que le soin d’en provoquer le développement ; ce rôle fut jugé par certains bien insuffisant — eu égard à l’importance du sexe mâle. Ainsi naquit la théorie spermiste, selon laquelle le spermatozoïde, futur petit être, était déposé sur un terrain favorable, où il se développait, la femme devenant ainsi le simple support nutritif du nouvel être humain, par exemple.

C’est au xixe s. seulement qu’enfin le voile qui recouvrait le mécanisme de la fécondation fut progressivement écarté. En 1853, Gustave Adolphe Thuret (1817-1875) découvrit sur l’Algue Fucus, au microscope, l’approche des oosphères par les anthérozoïdes. La fusion des gamètes fut observée en 1879 par H. Fol sur l’Étoile de mer. Ainsi, la fécondation devenait avant tout l’union d’un gamète mâle avec un gamète femelle. Mais, avant de s’unir, ces gamètes devaient se rencontrer.


La rencontre des gamètes

Jamais les gamètes mâles et femelles ne sont produits au contact les uns des autres. Leur rapprochement (pollinisation chez les plantes à fleurs ou accouplement chez les animaux) implique un certain trajet, qui incombe généralement à la cellule mâle, grâce à sa mobilité (flagelles) ou à des moyens de transport (pollen).

Mais comment un gamète mâle d’Oursin va-t-il rencontrer un ovule de la même espèce ? Comment un spermatozoïde humain peut-il venir au contact de la cellule sexuelle féminine dans les voies génitales de la femme ? Comment les gamètes mâles contenus dans le grain de pollen vont-ils aller au contact des éléments reproducteurs femelles contenus dans le sac embryonnaire ?

Des recherches entreprises dès le siècle dernier ont permis d’élucider partiellement ce mystère.

Wilhelm Pfeffer (1845-1920) a montré, en 1884, que l’acide malique sécrété par le col de l’archégone des Fougères était susceptible d’orienter vers ce col le déplacement des anthérozoïdes (chimiotactisme).

Chez certains Champignons Ascomycètes (Bombardia), on a pu prouver qu’une substance sexuelle active sur les organes femelles orientait la croissance des trichogynes. Or, ces trichogynes forment, en joignant l’anthéridie à l’ascogone, un pont qui permet aux noyaux mâles de la première de gagner les noyaux femelles de la seconde. Chez les animaux, on a découvert une substance, la fertilisine (1913), émise par les gamètes femelles (expériences de F. R. Lillie). Cette substance agit en stimulant les mouvements des spermatozoïdes, en attirant ceux-ci vers le gamète femelle et en provoquant l’agglutination des éléments mâles en amas plus ou moins volumineux. Elle est contenue dans la gangue muqueuse qui entoure la cellule sexuelle femelle.


Comment se réalise la fécondation ?

Nous choisirons le cas d’un Mammifère : la rate. La cellule sexuelle femelle, chez la rate comme chez la femme, est un ovocyte II, bloqué en métaphase, c’est-à-dire qu’il a émis un premier globule polaire et qu’il s’est, en quelque sorte, figé au cours de la division cellulaire qui conduit à l’émission du second. Cette cellule est pondue par éclatement du follicule de De Graaf et de la paroi de l’ovaire.

Cette ponte de la cellule sexuelle femelle est spontanée chez la rate comme chez la femme (cycle ovarien). Elle est provoquée par l’accouplement chez la chatte ou la lapine. L’ovocyte est entouré de quelques cellules issues du follicule de De Graaf, qui lui forment une couronne, la corona radiata. Il est conduit dans les trompes par le jeu des cils vibratiles que contient le pavillon. Une fois dans les trompes, il progresse vers l’utérus, pense-t-on, grâce aux mouvements de la paroi des trompes, elles-mêmes sous l’influence des hormones sexuelles, folliculine et progestérone. C’est là qu’a lieu la rencontre avec les spermatozoïdes, qui, déposés dans le vagin, sont remontés jusqu’à ce niveau en traversant l’utérus. Ce long trajet effectué par les spermatozoïdes (compte tenu de leur taille) est expliqué par leur mobilité propre et par les mouvements des voies génitales femelles. Ils seraient guidés en outre par des sécrétions de ces dernières et par celles de l’ovocyte.