Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

expansé (matériau) (suite)

• Le polystyrène est directement extrudé selon plusieurs variantes :
— Mélangée à un gaz sous pression, la matière est injectée dans des moules en aluminium ou en résine époxyde ; les pièces obtenues ont une structure intérieure alvéolaire revêtue d’une peau compacte ;
— La matière est extrudée en profilés cellulaires à peau intégrée, continue et dense, obtenue par refroidissement intense du profilé à la sortie de la filière, afin de bloquer l’expansion en surface ;
— On extrude un tube qu’on gonfle simultanément par pression d’air intérieure, afin d’obtenir un film tubulaire de 0,2 à 2 mm d’épaisseur (feuilles, plaques).

Le polystyrène expansé sert à mouler des emballages pour articles fragiles, à produire des feuilles ou des plaques pour isolation de réfrigérateurs, ou des profilés (moulures) imitant le bois, résistant aux intempéries et aux insectes.


Chlorure de polyvinyle

L’expansion est provoquée par un porophore dont le type est l’azo-isobutyronitrile (AZDN). On mélange le polymère avec son stabilisant (stéarate de plomb) durant 10 minutes avant d’ajouter le mélange de porophore et de chlorure de méthyle et de malaxer encore 15 minutes ; on remplit le moule avec cette pâte ; la température est maintenue à 165 °C pendant 15 minutes sous une pression de 200-500 bars ; on refroidit à 20-25 °C en 25 minutes ; la pression est relâchée ; on laisse reposer le moulage 7 jours à la température ambiante ; l’expansion est complétée alors par chauffage à 100 °C durant 4 heures en étuve.

Une autre technique utilise l’effet réticulant de l’anhydride maléique sur la résine en présence d’un di-isocyanate. Les mousses obtenues ont de meilleures propriétés mécaniques. Ce type d’expansé sert en isolation et dans la production de flotteurs pour filets de pêche.


Urée-formol

C’est l’un des premiers matériaux cellulaires ; les porosités sont obtenues par dissolution d’un gaz sous agitation dans une dispersion aqueuse de la résine, en présence d’émulsifiant et de catalyseur. La réaction exothermique provoque l’expansion jusqu’à remplissage du moule, que l’on alimente par le bas. Ce matériau, à cellules fermées, a été utilisé pour l’isolation thermique de toitures.


Mousses phénoliques

On les coule en moules ou on les produit en panneaux continus ; le porophore est le pentane, et le catalyseur est l’acide chlorhydrique. On mélange très rapidement les composants en 1 à 2 minutes et on coule aussitôt en moules préchauffés à 50-60 °C ; l’expansion est immédiate ; le durcissement est achevé par cuisson en étuve à 50-60 °C en 2 à 4 heures. Une machine automatique (procédé Vidal) permet la préparation de panneaux continus parfaitement homogènes, destinés à l’isolation thermique et acoustique des constructions. Ceux-ci ont le précieux avantage d’être ininflammables et pratiquement incombustibles, à l’encontre des autres mousses.


Polyéthylène expansé

Le porophore est l’azodicarbonamide. On forme en discontinu dans des moules, puis on injecte en moules chauds des pièces à peau intégrée.

Ces matériaux sont appelés à prendre un développement prodigieux dans le moulage de meubles en imitation bois.

J. D.

➙ Élastomère / Extrusion / Feuille et film / Formage / Plastique (matière) / Polymérisation.

expertise

Procédure utilisée en justice pour constater un fait ou pour résoudre une question technique, et qui implique le recours à une personne particulièrement qualifiée, dite homme de l’art ou expert. La technicité de la vie contemporaine augmente de nos jours l’importance de l’expertise.



Caractères généraux de l’expertise judiciaire

L’expertise judiciaire procède d’une décision de justice et constitue un acte d’instruction* : elle doit, en ce sens, être distinguée de l’expertise amiable, à laquelle il est procédé en exécution d’une convention passée entre des parties. L’expertise judiciaire est, en principe, facultative, en ce sens que le juge peut l’ordonner d’office, en dehors de toute demande des parties, et qu’il peut, par contre, la refuser si elle lui est demandée par les parties. Dans certains cas, cependant, le législateur impose au juge de recourir à une mesure d’expertise. Il en est ainsi : en matière civile, dans le cas de mitoyenneté d’un mur (art. 662 du Code civil) ou encore dans le cas de rescision de vente pour cause de lésion (art. 1678 du Code civil) ; en matière pénale, dans le cas de fraude* (loi du 1er août 1905). Une demande d’expertise judiciaire ne peut être valablement formulée qu’à l’occasion d’une instance déjà engagée et accessoirement à celle-ci. Il est, cependant, admis qu’il est possible de saisir directement le juge des référés d’une demande principale tendant à une nomination d’experts. Le choix du ou des experts appartient à l’autorité judiciaire, sauf quelques rares exceptions.

La mesure d’expertise ne peut porter que sur des questions purement techniques, car les juges ne doivent pas déléguer leur pouvoir de décision : ceux-ci confèrent à l’expert la mission de « donner son avis » sur un fait précis, cette seule délégation ne conférant à l’expert d’autre mandat que de formuler ses conclusions sur les recherches de caractère technique dont il a été chargé.

L’expert est donc un mandataire de justice qui tient ses prérogatives d’une décision judiciaire ; il est habilité à procéder à toutes les investigations exigées pour l’accomplissement de sa mission dans les limites tracées par la juridiction qui l’a commis. Les tribunaux peuvent contraindre les tiers à déférer aux demandes de renseignements ou de communication formulées par les experts lorsque ces demandes entrent dans le cadre de la mission confiée à ceux-ci. Les experts peuvent recueillir des déclarations, à titre de renseignements, sur les faits qui font l’objet même de l’expertise, mais ils ne peuvent procéder à l’audition de témoins déposant sous serment.