Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

existentialisme (suite)

 J. Wahl, Existence humaine et transcendance (La Baconnière, Neuchâtel, 1944) ; Esquisse pour une histoire de l’« existentialisme » (l’Arche, 1950) ; la Pensée de l’existence (Flammarion, 1951). / H. Lefebvre, l’Existentialisme (Éd. du Sagittaire, 1946). / J.-P. Sartre, l’Existentialisme est un humanisme (Nagel, 1946 ; nouv. éd., 1964) ; Critique de la raison dialectique (Gallimard, 1960). / J. Benda, Tradition de l’existentialisme ou les Philosophies de la vie (Grasset, 1947). / P. Foulquié, l’Existentialisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1947 ; 16e éd., 1971). / J. Kanapa, l’Existentialisme n’est pas un humanisme (Éd. sociales, 1947). / E. Lévinas, De l’existence à l’existant (Fontaine, 1947) ; En découvrant l’existence avec Husserl et Heidegger (Vrin, 1949). / E. Mounier, Introduction aux existentialismes (Denoël, 1947 ; nouv. éd., Gallimard, 1962). / G. Lukács, Existentialisme ou marxisme ? (trad. du hongrois, Nagel, 1948 ; 2e éd., 1960). / M. Merleau-Ponty, Sens et non-sens (Nagel, 1948). / J. Hyppolite, Études sur Marx et Hegel (Rivière, 1955). / S. de Beauvoir, la Force de l’âge (Gallimard, 1960). / A. Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman (Éd. de Minuit, 1963 ; nouv. éd., Gallimard, 1964). / M.-A. Burnier, les Existentialistes et la politique (Gallimard, 1966). / Kierkegaard vivant (Gallimard, 1966). / J. Bersani, M. Autrand, J. Lecarme et B. Vercier, la Littérature en France depuis 1945 (Bordas, 1970). / J. Beaufret, Introduction aux philosophies de l’existence (Denoël, 1971).

Exocet

Poisson Téléostéen marin de l’ordre des Béloniformes, caractérisé essentiellement par le grand développement des nageoires pectorales et des pelviennes, qui lui permettent d’effectuer des vols planés au-dessus de l’eau.



Affinités et distribution géographique

Tous les « Poissons volants » de ce type appartiennent à la famille des Exocétidés, qui comprend cinq genres principaux et une quarantaine d’espèces. Outre la taille des nageoires paires, l’asymétrie de la caudale — dont le lobe inférieur est plus développé que le lobe supérieur — et la petite bouche, garnie de dents faibles, sont des caractères communs à tous les Exocets. On retrouve les deux derniers caractères chez les « Demi-Becs », dont certains se rencontrent sur nos côtes, tandis que d’autres détails anatomiques rapprochent ces Poissons des « Orphies », encore appelées Aiguilles de mer en raison de leur corps allongé.

Les Exocets sont des Poissons d’eaux chaudes, équatoriales ou tropicales, et leur répartition géographique est déterminée par les lignes isothermes aux diverses saisons. Ainsi, l’espèce commune Exocœtus volitans ne dépasse guère vers le nord le cap Blanc en été et pénètre exceptionnellement en Méditerranée ; elle se réfugie au sud du cap Vert en hiver. La Méditerranée abrite notamment l’espèce Cypselurus heterurus, moins exigeante du point de vue thermique. La plupart des espèces sont entièrement pélagique et se rencontrent rarement près des côtes. Leur répartition géographique est très large ; ainsi Exocœtus volitans, qui peut atteindre 25 cm, vit dans toutes les mers tropicales du globe. L’espèce la plus grande est de l’océan Pacifique ; il s’agit de Cypselurus californicus, qui peut avoisiner 50 cm. À l’inverse de la plupart des autres Exocets, cette espèce ne s’éloigne pas des côtes californiennes ; on la pêche pour la manger ou pour s’en servir comme appât pour l’Espadon.


Le vol

Le vol de l’Exocet est extrêmement rapide et bref, et seul le cinéma accéléré a permis de l’analyser. On a pu ainsi constater qu’il s’agit d’un vol plané et non battu : les « ailes », c’est-à-dire les pectorales seules (type monoplan), ou l’ensemble des pectorales et des pelviennes (type biplan) restent étendues et ne participent pas activement à ce genre de locomotion. L’organe moteur est en fait constitué par la queue et par la nageoire caudale : l’Exocet nage vite très près de la surface, puis sort l’avant du corps, pendant que la queue continue de godiller, à une fréquence élevée, grâce au lobe inférieur de la caudale. Quand la vitesse est suffisante, il ouvre ses « ailes » et s’élève, jusqu’à plus de 6 m parfois. Le vol atteint 40 à 50 m en moyenne, exceptionnellement plus de 100 m, et se fait à près de 50 km/h. L’Exocet réussit parfois, quand il affleure l’eau à la fin d’un vol, à reprendre son essor pour un second saut. C’est évidemment pour fuir les prédateurs que les « Poissons volants » sautent ainsi hors de l’eau. Leurs ennemis aquatiques, les Coryphènes, les attendent à l’amerrissage, tandis que les Oiseaux marins tentent de les capturer au vol.


Autres poissons réputés « volants »

On range quelquefois dans les « Poissons volants » les Dactyloptères, voisins des Grondins (ordre des Perciformes), à cause de leurs larges pectorales ; il est évident, toutefois, à voir leur corps massif et leurs pectorales délicates, que ces Poissons ne sont, en aucune façon, capables de sauter hors de l’eau et de s’y maintenir.

En revanche, quelques Poissons peuvent opérer des « vols battus », à la façon des Oiseaux ou des Insectes, grâce au mouvement actif des pectorales. Il s’agit des Gasteropelecus des eaux douces d’Amérique du Sud et peut-être des Pantodon des rivières d’Afrique occidentale. Ces espèces sont fort éloignées systématiquement des Exocets. Les Gasteropelecus, ou « Hachettes », sont des Characidés (ordre des Cypriniformes) ; ils sont voraces, mais sont moins dangereux que leurs cousins les Piranhas. Le danger les fait sauter hors de l’eau, et ils font alors vibrer leurs pectorales pour ralentir leur chute. Les Pantodon, ou « Papillons », sont voisins des Ostéoglossidés (ordre des Clupéiformes) ; leurs pectorales sont très amples, mais il n’est pas certain qu’elles puissent permettre à ces Poissons des vols aériens.

Malgré les performances — constatées — des Hachettes dulcicoles, les seuls « Poissons volants », mieux vaudrait dire « planants », sont les Exocets des mers chaudes.

R. B.

 N. B. Marshall, The Life of Fishes (Londres, 1965).