étang (suite)
Dans les étangs sont très souvent cultivés ou élevés différents organismes, plantes et animaux. Une forme très particulière d’étangs sert à cultiver le riz (rizières). Les roseaux (Phragmites) y sont parfois exploités, et les algues souvent (Chlorella, Spirulina), particulièrement en pays tropical. Les poissons y sont les animaux le plus souvent élevés. En pays tempéré, certains étangs, généralement de grande taille, servent à l’élevage des cyprinidés : carpes, cyprins, tanches, brochets, etc. D’autres, alimentés en eaux plus ou moins saumâtres, permettent l’élevage des mulets et d’autres poissons, y compris des crustacés et des mollusques. Dans les régions à eaux claires et fraîches, la truite et d’autres salmonidés sont élevés dans des étangs d’assez petite taille et à fond sableux ou graveleux. En pays tropical, les Tilapia, poissons herbivores, font l’objet d’élevage intensif.
La production, dans les étangs, dépend du procédé d’utilisation. En élevage extensif, sans apport de nourriture complémentaire, elle varie de 50 à 350 kg à l’hectare. Avec distribution de nourriture d’appoint, elle atteint facilement 1 000 kg à l’hectare en pays tempéré, 5 000 kg à l’hectare en pays chaud. En condition d’élevage particulièrement intensif (apport quotidien de nourriture équilibrée), des rendements de 30 à 60 t à l’hectare ont été obtenus (en Chine).
D’autres animaux sont élevés en étang, tels les canards, qui font l’objet, en Europe centrale notamment, d’élevages industriels parallèlement à celui des poissons.
De nombreux étangs, non exploités, retournent à l’état naturel. Ils deviennent ainsi des pièces d’eau utiles aux oiseaux migrateurs qui y trouvent refuge. Ils servent aussi de site de repos et de distraction pour les populations urbaines ; ils ne méritent plus alors l’appellation d’étang, qui ne leur est gardée que par l’usage (v. lac).
De nombreux étangs construits afin de servir de réservoirs d’eau pour l’irrigation ou l’alimentation des canaux peuvent être exploités de la même manière.
• Nota. Le fait qu’en matière de droit on reconnaisse des étangs naturels (notamment les lagunes) et des étangs artificiels entretient l’erreur de langage précitée. Les étangs ne peuvent être naturels, et ceux qui, juridiquement, mériteraient cette appellation, devraient être considérés comme des lacs.
B. D.
➙ Lac et limnologie.
L. Germain, Faune des lacs, étangs, marais (Lechevalier, 1925 ; 2e éd. avec E. Séguy, 1958). / M. Huet, Traité de pisciculture (la Vie rustique, Bruxelles, 1952). / W. Schäperclaus, Lehrbuch der Teichwirtschaft (Berlin, 1961 ; trad. fr. Traité de pisciculture en étang, Vigot, 1962). / B. Dussart, Limnologie. L’étude des eaux continentales (Gauthier-Villars, 1966).