Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

équipement ménager (suite)

• La cireuse. C’est un appareil à moteur électrique et à manche, muni d’un distributeur de cire et d’un jeu de brosses. On distingue les cireuses à plateaux (brosses cylindriques à axe vertical) et les cireuses à rouleaux (brosses cylindriques à axe horizontal). Certains modèles absorbent les poussières. Il existe des brosses à décaper, à cirer et à polir.

Quelques termes techniques

brûleur : appareil percé d’orifices au niveau desquels se produit l’arrivée et la combustion du gaz dans une cuisinière de ce type.

compresseur frigorifique : appareil aspirant les vapeurs formées dans l’évaporateur et les refoulant à une pression telle que le fluide se liquéfie à la température du condenseur.

condenseur : dans une installation frigorifique, appareil dans lequel le fluide frigorigène, préalablement comprimé, passe de l’état de vapeur à l’état de liquide sous l’action d’un agent extérieur : air ou eau.

évaporateur : appareil d’une installation frigorifique dans lequel le fluide frigorigène s’évapore en produisant du froid.

flamme pilote : dispositif, sur un brûleur à gaz, permettant à la flamme principale de brûler légèrement au-dessus de l’orifice direct de sa sortie.

moufle : enceinte métallique d’un four soigneusement calorifugée.

palpeur : dispositif, au centre d’un brûleur à gaz ou d’une plaque de cuisinière électrique, mesurant la température du récipient avec lequel il est en contact et agissant sur le thermostat.

taque : table de travail d’une cuisinière à charbon.

thermostat : dispositif régulateur permettant d’obtenir une température constante en agissant en permanence sur la source de chaleur.


« La maison devient machine » (Jean Fourastié)

L’idée même de maison était liée, pour des générations, à l’activité laborieuse de la ménagère, alors que celle de machine était indissociable de l’usine. Or, c’est bien une sorte de symbiose qui s’est opérée entre ces deux mondes avec l’application des sciences expérimentales au domaine ménager. L’aspirateur, le réfrigérateur, la machine à laver, le mini-pressing illustrent cette intégration du monde industriel au monde familial. Qui n’a devant les yeux cette image, si souvent utilisée par la publicité, d’une jeune femme alanguie dans un fauteuil pendant qu’autour d’elle des machines rutilantes effectuent le travail qui lui aurait, autrefois, incombé ?

Cette image symbolise d’ailleurs assez bien le souci de confort qui préside à la conception de l’équipement ménager contemporain. Ne pas se baisser, ne pas se fatiguer, ne pas se salir sont devenus des maîtres mots dans ce domaine : le four à hauteur des yeux dont on surveille le fonctionnement à travers un hublot, l’aspirateur à tube télescopique qui va chercher la poussière sous les meubles pour l’emmagasiner dans un sac en papier qu’il suffit, ensuite, de jeter, la machine à laver qui engloutit le linge sale pour le restituer prêt à être repassé sont autant d’exemples qui répondent à ces impératifs, fruits d’une mentalité et d’un style de vie nouveaux. L’instauration des robots ménagers, qui fut rapide aux États-Unis voilà quelques années, s’est effectuée plus lentement chez nous. L’élévation du niveau de vie et le développement du travail féminin ont largement contribué à l’achat des biens d’équipement. Il a fallu que la femme soit déracinée, par le travail à l’extérieur, de son univers de casseroles et de balais pour que soit vaincu chez elle un certain conservatisme qui lui faisait regarder les tâches ménagères comme un devoir issu de sa condition.

Amorçé vers les années 50, l’équipement en réfrigérateurs est arrivé aujourd’hui à un certain point de saturation en France ; le congélateur, de lancement récent, a suscité un intérêt nouveau sur le marché du froid ; de même, le lave-vaisselle, soutenu par une campagne de promotion qui a débuté au Salon des arts ménagers en 1969, doit-il prendre la relève de la machine à laver dans les achats de biens d’équipement. Ainsi, l’industrie est-elle sans cesse à la recherche de perfectionnements techniques pour inciter le consommateur à de nouveaux achats. L’automaticité n’est déjà plus une fin en soi, mais bien plutôt la notion de productivité : un même appareil doit rendre le maximum de services avec le minimum d’inconvénients. Le réfrigérateur classique s’adjoint maintenant un congélateur, et son agencement intérieur, très rationnel, en fait un élément de rangement d’une très grande souplesse. La machine à laver ne refuse plus aucun textile, y compris les synthétiques. La cuisinière électrique ou à gaz permet des puissances de chauffe extrêmement nuancées : certains modèles ont jusqu’à huit allures de réglage. Les fours permettent de dissocier les éléments de voûte et les éléments de sole ; de même, certains programmateurs de four avec inverseur peuvent commander également la table de cuisson. Le petit appareillage électro-culinaire rend aussi une multiplicité de services : selon les éléments qu’on lui adapte, un même bloc-moteur peut fouetter des œufs, malaxer des ingrédients, hacher de la viande ou encore presser des fruits.

Toute une série de vérifications appuyées sur des règles techniques précises sont entreprises sur les appareils ménagers dans les laboratoires du Gaz de France et dans le Laboratoire central des industries électriques afin de garantir au maximum la sécurité de l’utilisatrice et l’aptitude à l’emploi de l’appareil : un brûleur doit pouvoir rester allumé si un liquide bouillant vient à déborder. Ce souci de sécurité est à l’origine du blocage des robinets de commande en position d’arrêt et de la minuterie coupe-gaz. Enfin, il ne faut pas oublier les progrès réalisés dans l’isolation électrique.

Cette complexité accrue de l’appareillage ménager n’est pas incompatible avec la facilité d’utilisation : simplification dans la commande des appareils par le jeu de quelques boutons, simplification dans l’entretien grâce à la qualité nouvelle des matériaux (la fonte et la tôle sont émaillées, le bois est plastifié et enfin, ici comme ailleurs, règne le plastique) ; d’autre part, les tables de cuisson sont devenues lisses et étanches, de façon à pouvoir être nettoyées d’un seul coup d’épongé, et brûleurs et fours se démontent dans le même but. 1972 a vu l’apparition, en France, des tables de cuisson en céramique vitrifiée avec les résistances incorporées et qui offrent une surface totalement plane. Les matériaux nouveaux ont permis aussi l’allégement du poids des appareils : il suffit, pour s’en convaincre, de comparer le poids d’un aspirateur en acier d’il y a vingt ans et celui d’un aspirateur actuel en plastique. Cette légèreté a conduit à la fabrication d’appareils portatifs tels que machines à laver ou encore rôtissoires.