équilibration (suite)
Réactions proprioceptives
Les nombreux récepteurs situés dans les muscles et les articulations apportent des informations inconscientes qui permettent une coordination des mouvements dans l’espace et dans le temps. Les cordons postérieurs transmettent les influx au cervelet, qui, à son tour, envoie des filets vers les centres moteurs.
Pathologie
Les troubles de l’équilibration apparaissent en l’absence de toute paralysie ou de tout trouble ostéo-articulaire ; ils découlent soit de lésions du labyrinthe et des centres vestibulaires (syndrome labyrinthique), soit de lésions des cordons postérieurs de la moelle (syndrome des cordons postérieurs) — dont la cause la plus fréquente est le tabès — soit de lésions du cervelet (syndrome cérébelleux). Ces différentes catégories de lésions se distinguent par des symptômes spécifiques.
C’est ainsi que la section ou l’altération des cordons postérieurs de la moelle détermine une ataxie locomotrice, qui se traduit par un trouble de la marche et un déséquilibre du sujet dès qu’il ferme les yeux (signe de Romberg). On conçoit que l’occlusion des yeux aggrave ou révèle de tels troubles, puisque la vision apporte des renseignements complémentaires sur la position de la tête par rapport au tronc et par rapport à la pesanteur ou sur la position respective des différents segments des membres.
Parmi les causes de syndromes labyrinthiques, il faut citer les traumatismes, les infections, les intoxications, les tumeurs, etc., qui lèsent l’oreille interne. D’autres troubles, plus bénins, peuvent survenir lorsque le corps est soumis à des accélérations brutales. Cela se produit au cours du mal de mer ou du mal de l’air.
Des troubles particuliers surviennent lorsque le sujet se trouve soumis à des modifications du champ de pesanteur. C’est le cas des aviateurs, qui, au cours des changements de direction, subissent l’effet d’accélérations qui peuvent modifier la notion de verticale. Au cours des vols spatiaux, le passage à l’apesanteur détermine chez un certain nombre de sujets une sensation de mal de mer, qui fait rapidement place à une sensation agréable de légèreté. Dans ces conditions, les récepteurs labyrinthiques n’interviennent plus, et la possibilité de s’orienter dépend uniquement de la vue et du contact direct des objets.
La compensation spontanée des divers troubles de l’équilibration est souvent assez bonne.
J.-P. L. G. et J. E.
A. Thomas, l’Équilibre et l’équilibration (Masson, 1940).