entrepreneur (suite)
Aux yeux de l’« entrepreneur financier », la croissance de l’entreprise est affaire d’opportunités monétaires : le style de gestion est alors très particulier, les objectifs étant essentiellement fixés en termes de profits. Cette gestion rapide et mobile convient aux organismes dotés d’une équipe de direction réduite, où les structures ne sont pas figées et dont les productions sont diversifiées. Le profil « financier » correspond, par ailleurs, à l’entrepreneur qui axe son activité sur l’approvisionnement en capitaux de l’entreprise (la recherche de bénéfices élevés, qui permettent à leur tour l’autofinancement intensif de la firme) ou, souvent, sur la poursuite de stratégies de restructuration financière de groupes d’entreprises (holdings) : on met alors davantage l’accent sur le dessin général de l’« empire » que l’on crée que sur les détails d’exploitation propres aux composants ; la gestion du « banquier d’affaires » prime ici celle de l’« industriel » ou du « commerçant ». On recherche la concentration pour parvenir à la puissance (Rockefeller).
L’« entrepreneur commercial » attache une grande importance au marché ; sa politique est une politique de création de produits nouveaux répondant sans cesse aux besoins de sa clientèle. Le type de stratégie ici adopté est plutôt une stratégie de gamme visant à élargir le nombre de produits offerts dans une branche d’activité déterminée. C’est un type d’entrepreneur qui se rapproche de celui qui est défini par Schumpeter à partir du processus d’innovation*.
Enfin, le « chef d’entreprise technicien » accorde une grande importance à la qualité de ses produits sans toujours tenir compte des impératifs du marché (clientèle, prix, etc.). Ce type d’entrepreneur (Krupp) convient surtout à une entreprise ayant une position dominante sur le marché ou à une entreprise travaillant en sous-traitance. Il faut ici remarquer qu’en régime de concurrence intense l’entrepreneur technicien peut être dangereux pour son entreprise.
• La taille de l’entreprise joue par ailleurs un rôle déterminant dans la décision du style de gestion ; dans les toutes petites entreprises, la fonction de l’entrepreneur se confond pratiquement avec toutes les autres. Dans les entreprises moyennes, l’entrepreneur est souvent un détenteur de capitaux ; dans les grosses entreprises, il joue souvent le rôle de coordinateur et d’initiateur de projets.
• La branche d’activité est aussi un facteur important, dans la mesure où le rôle d’un entrepreneur travaillant dans une branche en pleine expansion sera plus souvent tourné vers l’innovation que le rôle d’un chef d’entreprise dans une branche à faible taux de croissance, qui aura surtout à administrer.
A. B.