ennemis des cultures (les) (suite)
Un colloque de la FAO a proposé comme définition : la lutte intégrée est « un système de régulation des populations de ravageurs qui, compte tenu du milieu particulier et de la dynamique des populations des espèces considérées, utilise toutes les techniques et méthodes appropriées, de façon aussi compatible que possible, et maintient les populations de ravageurs à des niveaux où ils ne causent pas de dégâts économiques ».
Ainsi, dans la lutte contre les adventices, par exemple, on doit rechercher non la parcelle propre, mais le niveau le plus bas d’adventice, tel que le rendement n’en soit pas affecté et que les risques d’extension soient faibles. Des ennemis spécifiques des adventices peuvent être introduits.
La mise en œuvre de la lutte intégrée répond à plusieurs principes.
1. Recueillir des informations. Il est souhaitable que disparaisse le traitement préventif massif, dit « d’assurance ». Pour cela, il faut que ceux qui observent les premiers les indices d’extension d’un parasite puissent le noter ; une formation approfondie des agriculteurs et des techniciens est nécessaire.
2. Les faire circuler jusqu’à un centre de décision. Un dispositif de collecte et de traitement de ces informations doit être mis en place pour que tous les intéressés soient informés non seulement de la présence de la menace, mais aussi du moyen jugé le plus efficace par rapport à un risque accepté. Un système de garantie mutuelle est alors nécessaire.
3. N’utiliser que des moyens à la hauteur du risque. La destruction massive du parasite risque d’atteindre nombre de ses ennemis : la pullulation des acariens est une conséquence de l’emploi immodéré d’insecticides. De même, la rémanence des produits doit être limitée aux conditions réelles de destruction du parasite (produits biodégradables).
L’ensemble des décisions techniques est pris au niveau de l’entreprise agricole. Il faut donc tenir compte des différentes combinaisons de moyens de l’agriculteur, ce qui est délicat.
Aussi est-ce actuellement surtout en matière de vergers que l’on teste ces méthodes de lutte intégrée, car il s’y pose moins de problèmes de succession de cultures à court terme.
Le progrès des techniques de recherches opérationnelles doit cependant permettre d’obtenir de belles réalisations dans l’ensemble des types d’exploitation.
Conclusion
Ainsi l’histoire de la lutte contre les ennemis des cultures aboutit à créer une exigence de plus grande formation des agriculteurs. On se rend compte que l’action de ceux-ci dépasse la simple production agricole. Ils ont assumé, sans que cela apparaisse clairement, la charge de l’entretien du paysage. Il faut que se développent des services d’information tels que les agriculteurs ne soient pas amenés à créer des déformations difficilement réversibles. Mais cette exigence doit être financée par l’ensemble de la collectivité, qui prend alors en charge l’aménagement du milieu socio-économique national.
A. F.