Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

embryon (suite)

À partir du début du troisième mois, le développement de ces ébauches, déterminé par les actions hormonales, se fera différemment selon le sexe : chez le garçon le tubercule génital s’allonge et forme le pénis, et les bourrelets génitaux contribueront à former le scrotum ; chez la fille, les modifications sont moins profondes : le tubercule ne s’allonge que modérément et forme le clitoris ; les bourrelets génitaux forment les grandes lèvres, tandis que le sinus urogénital reste ouvert à l’extérieur et constitue le vestibule (vulve).

• Système cardio-vasculaire. Le cœur primitif, tubulaire et impair, est rapidement décomposé par des rétrécissements en petites cavités successives de la région caudale à la région crâniale : sinus veineux, où arrivent les veines, oreillette, ventricule et bulbe artériel, qui se continue avec les deux aortes ventrales. Ce tube cardiaque subit ensuite deux sortes de modifications : les modifications extérieures consistent en une incurvation à concavité inférieure qui modifie les rapports des cavités, en rapprochant le bulbe et le sinus veineux, et en les déplaçant vers le haut ; les modifications intérieures consistent en un cloisonnement longitudinal, à partir de septa (cloisons), qui aboutit à la formation de deux oreillettes, à la séparation de deux ventricules et à la formation de deux troncs artériels par cloisonnement du bulbe. Le trou de Botal est un orifice qui persiste après le cloisonnement des deux oreillettes et qui s’obture après la naissance, en raison des nouvelles conditions de la circulation sanguine.

Le système artériel comprend d’abord deux aortes ventrales, unies par six arcs aortiques aux deux aortes dorsales. Deux artères vitellines, deux artères ombilicales et des artères segmentaires complètent le système. Précocement, les deux aortes dorsales fusionnent dans leurs parties postérieures pour former l’aorte thoracique. Des transformations importantes portent ensuite sur les aortes ventrales, les arcs aortiques et le début des aortes dorsales : régression des première, deuxième et cinquième paires d’arcs ; formation de la crosse de l’aorte à partir du quatrième arc gauche ; formation des artères pulmonaires à partir du sixième gauche.

Les cellules sanguines apparaissent d’abord dans la paroi de la vésicule ombilicale. Plus tard, au cours du deuxième mois, les hématies se forment dans le foie. Enfin, à partir du quatrième mois, les globules rouges du type définitif se forment dans la moelle osseuse.

• Système nerveux. Le tube neural primitif présente bientôt trois dilatations distinctes, les vésicules cérébrales primitives. D’avant en arrière, ce sont : le prosencéphale, ou cerveau antérieur ; le mésencéphale, ou cerveau moyen ; le rhombencéphale, ou cerveau postérieur. Concomitamment à l’apparition des vésicules, le tube neural s’infléchit ventralement, formant deux courbures : la courbure cervicale, à la jonction du cerveau postérieur et de la moelle ; la courbure céphalique, dans la région du cerveau moyen. Lorsque l’embryon a atteint l’âge de cinq semaines, le prosencéphale se divise en deux parties : une partie antérieure, le télencéphale, qui comprend une portion moyenne et deux renflements latéraux, les hémisphères cérébraux primitifs ; une partie postérieure, le diencéphale. Le mésencéphale a subi peu de modifications ; il est séparé du rhombencéphale par une profonde incisure. Ce dernier s’est divisé en deux parties : une partie antérieure, le métencéphale, qui formera ultérieurement la protubérance et le cervelet ; une partie postérieure, le myélencéphale, qui donnera le bulbe rachidien.

La lumière de la moelle épinière, ou canal de l’épendyme, se continue avec celle des vésicules cérébrales, permettant la circulation du liquide céphalo-rachidien.

Ph. C.

➙ Développement et différenciation.

Malformations de l’embryon

L’embryon humain est bien protégé des traumatismes mécaniques extérieurs par l’utérus, les membranes et le liquide amniotique. Le placenta, longtemps considéré comme une barrière presque infranchissable, le met à l’abri de beaucoup de substances nocives présentes dans l’organisme maternel. Aussi, jusqu’au début de 1940, il était bien établi que les malformations congénitales étaient essentiellement dues à des facteurs héréditaires. Avec la découverte que la rubéole (v. éruption), lorsqu’elle survenait chez la mère au début de la grossesse, entraînait des malformations chez l’embryon, il apparut que des facteurs exogènes pouvaient jouer un rôle. La sensibilité de l’embryon aux différents facteurs exogènes dépend essentiellement du stade de développement embryonnaire. Lorsqu’un agent exogène tératogène agit aux tout premiers stades du développement, il altère soit la totalité des cellules, entraînant la mort de l’embryon, soit un petit nombre seulement de cellules. Dans ce dernier cas, en raison de ses hautes possibilités de compensation à ce stade, l’embryon sera capable d’assurer la suppléance des cellules, si bien qu’aucune malformation n’apparaîtra. Au cours de la deuxième phase du développement, de différenciation intensive, la majorité des agents tératogènes sont extrêmement actifs, mais le type de malformation dépend de l’organe qui est le plus vulnérable au moment de l’exposition, et les différents organes de l’économie deviennent vulnérables l’un après l’autre. Au cours de la troisième période du développement, marquée par la croissance des organes, la susceptibilité aux agents tératogènes devient négligeable.

embryonnaire (état)

État dans lequel se trouve un embryon*, c’est-à-dire un organisme animal ou végétal pendant la période de sa vie comprise entre la fusion des gamètes mâle et femelle qui lui ont donné naissance et l’éclosion de l’œuf, ou la parturition, ou, d’une façon plus générale, la fin de sa dépendance absolue vis-à-vis de l’organisme maternel ou des réserves que celui-ci lègue à sa descendance par l’intermédiaire de l’œuf ou de la graine.