Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

électrique (industrie de la construction) (suite)

La réalisation d’unités de plus en plus puissantes pour la production d’énergie, pour sa distribution, pour son utilisation a amené une collaboration intime entre spécialistes de techniques complémentaires. Le souci de diminuer les prix de revient a été à l’origine de la création de centres de recherches communs et à la base des premières concentrations industrielles verticales, puis horizontales, qui ont permis la livraison « clé en main » d’unités de production industrielle allant de la centrale hydro-électrique à la raffinerie, en passant par le complexe sidérurgique.

Ces concentrations industrielles conduisent à la formation de groupes d’entreprises de plusieurs dizaines de milliers de personnes, à la mise en œuvre de moyens financiers très importants, pouvant dépasser les possibilités d’une nation, et à la mise en commun de procédés particuliers.

Ces deux derniers aspects de concentration ont amené la création de groupes internationaux. L’industrie de la construction électrique, très développée en France, y joue un rôle économique important en tant que facteur non négligeable des exportations, participant ainsi comme élément de la balance commerciale et aussi en tant que facteur de progrès techniques, dont profitent incontestablement d’autres industries. Les exportations ont lieu non seulement vers les pays qui n’ont pas un potentiel constructif aussi important que celui dont nous disposons mais également vers les pays comme les États-Unis, le Canada, où, dans certains domaines, la technique française est la plus avancée et des plus appréciées.

P. M.


Quelques grandes entreprises de construction électrique


Allgemeine Elektricitäts-Gesellschaft (AEG-Telefunken),

société allemande créée en 1883. Après avoir pris progressivement de nombreuses participations parmi les firmes du secteur de la construction électrique, AEG-Telefunken devient la deuxième affaire allemande du secteur, après Siemens. Toutefois, plus spécialisée que Siemens, elle renforce sa position dans le secteur des biens de consommation électroménagers, dans lequel elle occupe la première place en Europe. En 1970, un accord intervient entre elle et la société italienne Zanussi, spécialisée dans l’électroménager. Une filiale commune est créée, qui permet l’expansion de l’activité « biens de consommation » des deux sociétés mères dans des conditions favorables pour chacune d’elles. En 1969 et en 1970, la société acquiert également la division « radio-télévision » de deux filiales (l’une italienne, l’autre allemande) de la General Electric Company Ltd. Enfin, en 1970, elle passe des accords avec la société japonaise Hitachi, accords concernant notamment la fabrication par les Japonais d’un certain nombre d’appareils de télévision selon le procédé PAL, mis au point par la firme allemande. Dans le domaine de l’énergie, les deux sociétés ont créé en commun des filiales pour la construction de turbines, de centrales et de transformateurs. Le groupe ainsi renforcé emploie près de 170 000 personnes.


Brown Boveri & Cie, AG

(BBC), société suisse créée en 1891 sous forme de société en commandite par actions et transformée en société anonyme en 1900. En quelques années, elle devient l’une des plus importantes affaires européennes du secteur « matériel électrique », au niveau des groupes français Compagnie générale d’électricité et Thomson-Brandt, et emploie près de 100 000 personnes. Plus spécialisée que la plupart des autres grandes affaires de la construction électrique, elle s’intéresse tout particulièrement au matériel d’équipement lourd, en particulier aux turbines à gaz. En 1967, elle concentre ses activités avec celles de la société suisse Oerlikon. D’autre part, des accords sont passés avec Gebrüder Sulzer et Escher Wyss dans le domaine des turbomachines. Les programmes de production de l’industrie électromécanique suisse sont ainsi rationalisés sous l’égide du groupe Brown Boveri, qui assure le gros œuvre, laissant à ses partenaires la réalisation de matériels annexes. Cette réorganisation des activités du groupe s’est avérée d’autant plus nécessaire que son marché est essentiellement tourné vers l’étranger. Les exportations représentent en effet 75 p. 100 des ventes totales, qui s’élèvent elles-mêmes à plus de 4 milliards de francs suisses. En outre, le groupe Brown Boveri est directement implanté à l’étranger par l’intermédiaire de nombreuses filiales situées dans la majorité des pays européens, ainsi qu’aux États-Unis, au Canada, en Amérique du Sud, en Afrique du Sud et en Inde. En France, il détient une participation importante, quoique minoritaire, dans la Compagnie électromécanique.


Compagnie française Thomson-Houston-Hotchkiss-Brandt

(Thomson-Brandt), société française créée en 1893 pour exploiter des brevets américains dans les domaines des courants électriques de toute intensité. La société, qui s’appelle alors Thomson-Houston, a depuis lors connu de nombreuses mutations. Insensiblement, la place occupée dans ses fabrications par le matériel « grand public » s’est substituée à nombre d’activités « biens d’équipement ». Avant 1930, Thomson-Houston crée, conjointement avec la Compagnie générale d’électricité et la Société alsacienne de constructions mécaniques, des affaires de l’importance de la Compagnie des lampes et surtout d’Alsthom. Trente ans plus tard, entre 1966 et 1969, la société évolue de façon décisive : fusion avec Hotchkiss-Brandt et absorption de la Société des usines Pied-Selle, puis cession de ses activités « électronique professionnelle » à la Compagnie générale de télégraphie sans fil, qui devient Thomson-C. S. F., enfin rachat du groupe Claret, spécialisé dans la fabrication d’appareils électroménagers. Le groupe Thomson-Brandt complète cette restructuration au cours des années 1969-70 par des accords qui, passés avec la Compagnie générale d’électricité, permettent aux deux sociétés de se spécialiser l’une dans le secteur « grand public », l’autre dans les « biens d’équipement ». Il devient la plus importante affaire française dans le domaine de l’équipement électroménager, de l’électronique professionnelle et des secteurs de pointe par l’intermédiaire de sa filiale Thomson-C. S. F. et de la C. I. I.-Sperac, base du plan calcul.


Compagnie générale d’électricité