En ital. Elba, île italienne de la mer Tyrrhénienne, appartenant à la région de Toscane*, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Bastia (Corse) ; 223,5 km2 ; 28 500 hab. Ch.-l. Portoferraio.
Nommée Aithalía par les Grecs, Ilva par les Romains, l’île appartint successivement aux Étrusques, aux Carthaginois, aux Phocéens, puis aux Romains, qui y exploitèrent les célèbres mines de fer (toujours extrait aujourd’hui). Elle appartint ensuite aux Pisans au xie s., puis à Gênes en 1290. C’était une conséquence de la victoire navale des Génois sur les Pisans à la Meloria en 1284.
L’île d’Elbe fut ensuite un objet de convoitise entre les Espagnols, les Français et les Turcs. Charles Quint la donna au duc de Toscane Cosme Ier de Médicis en 1548. Ce prince la réunit à la seigneurie de Piombino et fonda la capitale Portoferraio. Au xvie s., l’île connut un bel essor artistique. En 1738, elle passa sous la domination du royaume de Naples.
Au traité d’Amiens en 1802, elle fut attribuée à la France. Napoléon l’octroya d’abord au royaume d’Étrurie, puis à la principauté de Piombino, où régnait Elisa Baciocchi, princesse de Lucques, avant de la réunir à la France. En 1814, les Alliés la donnèrent en toute souveraineté à Napoléon après sa première abdication. L’Empereur y résida du 3 mai 1814 au 26 février 1815.
Durant son court séjour, il y organisa l’administration, y développa les cultures, en faisant principalement des plantations de mûriers, et l’industrie locale, en encourageant l’exploitation des carrières de marbre et des mines de fer sur une plus grande échelle. On sait comment, parti de l’île sur le brick l’Inconstant, Napoléon entreprit sa dernière aventure, celle des Cent-Jours*.
Donnée par le congrès de Vienne au grand-duché de Toscane, l’île devint finalement italienne en 1860. Durant la Seconde Guerre mondiale, elle fut reprise aux Allemands par des commandos français les 17-19 juin 1944.
P. R.