Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

Écosse (suite)

En dehors de la construction et de l’entretien des petites centrales hydro-électriques (c’est là la principale région productrice d’hydro-électricité des îles Britanniques), l’intérieur des Highlands a peu d’activités industrielles. La seule agglomération importante est celle d’Aberdeen (185 000 hab.) ; ses industries, assez variées (constructions mécaniques, bonneterie, fabrication du papier), ont une médiocre prospérité.

• Les Uplands du Sud présentent, mais atténués, quelques-uns des caractères propres aux Highlands. La latitude est plus méridionale, et l’altitude plus modeste : le point culminant, le Broad Law, n’a que 830 m, et les sommets dépassent rarement 600 m. Bien que partie intégrante du massif calédonien, les Uplands se composent de roches différentes de celles qui affleurent dans les Highlands ; ici, ce sont des roches sédimentaires plus tendres (schistes et grès surtout) de l’Ordovicien-Silurien, injectées çà et là de montées granitiques. Des surfaces d’érosion étagées se distinguent plus nettement que dans les Highlands de l’Est : une haute surface à 450-600 m occupe la moitié des Uplands ; elle est ourlée d’une surface moyenne (150-300 m) ; un bas plateau de 60 m dans la Merse, au sud-est, et dans le Galloway, au sud-ouest, sert de support à des essaims de drumlins.

Le réseau hydrographique a une disposition différente à l’est et à l’ouest. À l’est, les affluents encaissés de la Tweed retrouvent et exploitent les directions calédoniennes S.-O.-N.-E. et, par conséquent, offrent une série d’obstacles aux communications entre l’Angleterre et les Lowlands ; celles-ci doivent emprunter l’étroite plaine littorale. À l’ouest, des rivières parallèles entre elles et perpendiculaires aux plis calédoniens arasés se dirigent du nord au sud vers le golfe de Solway ; la vallée d’Annan canalise la circulation entre Glasgow et Carlisle, porte de l’Angleterre. Les passages naturels sont donc rares et faciles à surveiller entre l’Écosse et l’Angleterre ; le bastion des Uplands a longtemps préservé l’indépendance.

Le même contraste entre le Galloway, à l’ouest, et les Borders, à l’est de la Nith, se remarque dans le climat et l’utilisation du sol. L’Ouest, plus humide et plus frais, a en altitude une végétation de molinia, dont les débris forment un épais matelas de tourbe ; au-dessus de 120 m, l’élevage du mouton et la sylviculture sont les seules ressources possibles ; à basse altitude, des petites exploitations produisent le lait pour le marché de Glasgow. Les Borders ont les meilleures landes à moutons de toute l’Écosse, des landes à bruyère et à ériophorum, mais l’élevage extensif des ovins ne descend pas au-dessous de 300 m ; plus bas, la lande a été remplacée par des prairies artificielles pour l’élevage intensif des ovins et des bovins, et par des champs d’orge et de blé. Les Uplands ont des foires aux moutons très fréquentées par les marchands anglais.

L’industrie lainière a été florissante dans les Uplands, et la rivière Tweed a même donné son nom à un tissu rugueux de réputation mondiale, mais qui, de nos jours, est fabriqué surtout dans les comtés du Nord-Ouest. L’industrie principale est maintenant la bonneterie et le tricot mécanique, à Galashiels, à Selkirk, à Jedburgh, à Hawick (18 000 hab.) ; mais c’est une industrie à main-d’œuvre féminine ; le manque d’emplois masculins est responsable d’un dépeuplement aussi grave que dans les Highlands. La principale ville, Dumfries (30 000 hab.), a aussi des industries agricoles. Les véritables capitales des Uplands sont hors de la région : les Borders regardent vers Édimbourg, le Galloway vers Glasgow.

• Les Lowlands. La dépression centrale est vraiment le cœur économique et démographique de l’Écosse : 80 p. 100 de la population totale sur 12 p. 100 de la superficie. Les conditions naturelles, très supérieures à celles des Highlands et des Uplands, ne doivent pourtant pas faire illusion. La moitié seulement des Lowlands s’abaisse au-dessous de 120 m d’altitude, et la circulation doit contourner plusieurs massifs volcaniques ovoïdes (massifs de Kilbirnie, de Kilpatrick, Campsie Fells, Ochil Hills, Sidlaw Hills) qui se relaient du sud-ouest au nord-est selon la direction calédonienne. Le plus haut sommet des Ochil Hills atteint plus de 700 m. On a même des exemples de rivières nées dans les Lowlands et qui se dirigent ensuite vers les Uplands. C’est que la dépression est plus structurale (un fossé tectonique) que topographique. Deux failles de direction S.-O. - N.-E. la limitent au nord et au sud, mais elles ont été nivelées par les phases d’érosion tertiaire. Lorsque des roches d’égale dureté affleurent de part et d’autre de l’accident tectonique (cas fréquent le long de la faille sud), l’érosion ultérieure n’a pu dégager d’escarpement. Un très net escarpement de ligne de faille limite toutefois les Lowlands au nord-est.

Les couloirs étroits creusés dans les roches tendres du Carbonifère ne peuvent que rarement prétendre à la qualité de plaine. Les glaciers quaternaires issus des Highlands y ont déposé des amas de graviers et creusé des cavités circulaires occupées par des étangs tourbeux. Jusqu’au xixe s., les parties les plus basses des Lowlands n’étaient qu’un chaos de pierrailles et de fondrières. Heureusement, les trois longs estuaires de la Clyde, du Forth et du Tay permettent de remonter loin dans l’intérieur du pays ; encore faut-il les draguer sans relâche pour les rendre accessibles à la navigation moderne.

L’abondance de la houille a été l’atout essentiel des Lowlands au xixe s. La houille affleure dans les gisements du Ayrshire et du Lanarkshire, et a grandement facilité l’industrialisation de la vallée de la Clyde. Mais ces gisements de l’Ouest, qui fournissaient les deux tiers et plus de la production écossaise avant 1914, s’épuisent rapidement, et l’extraction doit se déplacer vers les gisements profonds et faillés du Fife et des Lothians ; c’est maintenant au tour des comtés est d’assurer les deux tiers de la production ; celle-ci a beaucoup diminué depuis le maximum de 1914 ; elle n’atteint même plus 15 Mt.