Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

éclairage (suite)

Éclairage architectural

C’est l’éclairage intégré dans l’architecture et dont l’architecte a conçu le projet en même temps que celui du bâtiment. Cela va de la corniche d’éclairage indirect au plafond lumineux, de la conception complète de l’environnement intérieur à l’illumination du dehors de l’ensemble d’un bâtiment. Le concept très large de l’éclairage architectural s’impose désormais dans un urbanisme solide et harmonieux.


Illuminations

L’illumination d’un bâtiment ou d’un monument, tout en devant respecter des règles d’usage, notamment celle qui consiste à cacher les sources à la vue directe, est un processus particulier qui implique des formes artistiques autant que techniques. La quantité de lumière à distribuer dépend des effets à obtenir, de la réflexion des murs (il faut quatre à huit fois plus de lumière sur des murs noircis par le temps que sur un monument neuf ou fraîchement nettoyé) et des rapports avec le voisinage (il faut plus de lumière sur un monument dans une ville environnée de rues bien éclairées que sur un monument isolé). Le choix des nuances, voire des couleurs, de lumière est un problème de goût. Certains décors, surtout lorsqu’ils sont temporaires, comme dans un spectacle « Son et Lumière » dynamique, supportent des coloris parfois vifs, destinés à créer une évocation. Toutefois et surtout dans les illuminations statiques, une certaine discrétion est préférable, le jeu des lumières et des ombres permettant déjà en soi beaucoup de choses.


Éclairage de sécurité

En tout lieu recevant du public, on doit assurer un éclairage de secours, que les règlements officiels rangent en quatre catégories, selon le nombre de personnes pouvant se rassembler dans le local considéré et qui sont désignées selon la nature de l’établissement. En cas de défaillance de l’éclairage habituel, l’éclairage de sécurité doit permettre au public de gagner les issues vers l’extérieur.

M. D.

➙ Couleur / Lampe / Lumière.

 J. Jansen, Technique de l’éclairage (Dunod, 1956 ; 3 vol.). / J. Boud, l’Éclairage dans la maison (Dunod, 1964). / M. Déribéré, l’Éclairage (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1964) ; Principes fondamentaux de la technique de l’éclairage (Dunod, 1965). / M. Cohu, Sources lumineuses, photométrie et éclairage (Masson, 1966). / D. Chappat, Éclairage et décoration (le Livre de poche, 1967). / M. Déribéré et P. Chauvel, l’Éclairage naturel et artificiel dans le bâtiment (Eyrolles, 1968). / Manuel de l’éclairage (Gamma et ACECE, Charleroi, 1969).


L’éclairage automobile


L’éclairage de route

Il est soumis à un certain nombre de conditions.
1o La portée du projecteur doit assurer une visibilité qui dépend de la vitesse maximale du véhicule. Le règlement officiel précise qu’elle ne doit pas être inférieure à 100 m. Exagérée, elle conduirait à user trop fréquemment de l’éclairage code, non éblouissant pour les conducteurs venant en sens inverse. Pratiquement, on se limite à une portée dont la valeur en mètres est égale à la vitesse du véhicule exprimée en kilomètres par heure.
2o Le faisceau doit provoquer une dispersion verticale strictement limitée en hauteur et une dispersion horizontale suffisante vers les bas-côtés de la route. On adopte une solution de compromis capable de satisfaire ceux qui réclament des projecteurs à grande puissance éclairant dans la direction de l’axe et ceux qui, au contraire, sont partisans d’un éclairage plus diffus, mais étendu latéralement.
3o On a intérêt à surveiller l’homogénéité de l’éclairement, sans plage sombre ni contrastes accusés. En outre, on recherche une excellente visibilité en profondeur tout en n’éclairant que modérément les parties rapprochées, dont le déplacement apparent est amplifié par les débattements de la suspension du véhicule.

L’éclairage de route est assuré par des blocs optiques qui se composent d’un projecteur, qui capte les rayons lumineux issus de la lampe, et d’une glace, dont le rôle est de diffuser les rayons lumineux pour obtenir un éclairement homogène.

• Le projecteur, ou réflecteur, est fait d’une carcasse en acier à l’intérieur de laquelle on projette de l’aluminium volatilisé provenant d’une baguette portée, électriquement, à haute température. En s’oxydant, l’aluminium produit une pellicule d’alumine, très dure, qui, une fois polie, présente un pouvoir réfléchissant (90 p. 100) comparable à celui de l’argent (93 p. 100). De forme parabolique, afin de capter le maximum de rayons lumineux et les renvoyer, avec le meilleur rendement, sur la zone à éclairer, le projecteur est caractérisé par une profondeur moyenne déterminée par le rapport d’ouverture entre son diamètre et sa distance focale. Trop profond, il conduirait à une dispersion excessive du flux lumineux ; insuffisamment profond et à grande distance focale, il n’utiliserait que partiellement ce flux.

• La glace est munie de stries ou de cannelures qui donnent un éclairement homogène et font ressortir, en relief, les obstacles rencontrés. Certains modèles sont à face avant concave afin de présenter un certain pouvoir autonettoyant par la turbulence de l’air sur sa surface. La glace est sertie sur le réflecteur avec interposition d’un joint d’étanchéité pour que le bloc optique soit imperméable à la poussière et à l’eau.


L’éclairage de croisement

Il est nécessaire d’obtenir un éclairage non éblouissant pour le conducteur de la voiture que l’on croise. Cet éclairage, dit « code », est réalisé par un deuxième filament de la lampe du projecteur. Le filament de l’éclairage de route est placé au foyer du miroir parabolique ; celui de l’éclairage code est situé en avant, de manière à envoyer sur le miroir du réflecteur des rayons fortement inclinés, qui sont réfléchis sur une zone proche du véhicule. Ces rayons sont empêchés d’atteindre la moitié inférieure du réflecteur par une coupelle montée sous le filament du code. Le faisceau réfléchi par la moitié supérieure est limité en hauteur par un plan passant sensiblement au centre du projecteur.

La paroi des lampes est teintée en jaune par du sulfure de cadmium. Obligatoire en France pour les automobiles, les motocyclettes et les bicyclettes, ce procédé réduit l’éblouissement dans une certaine mesure, mais au prix d’une perte légère de l’éclairement.