Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

Dorade ou Daurade (suite)

Familles voisines

On range au voisinage immédiat des Sparidés la famille des Ménidés, qui ont les mêmes caractères généraux, mais une bouche très protractile. Sur les côtes de la Méditerranée, on trouve la Mendole (Mœna mœna), aux canines assez fortes, ainsi que le Picarel (Smaris smaris), au palais lisse.

Trois familles de Poissons des eaux tropicales, qui manifestent également des signes d’hétérodontie, peuvent être citées au voisinage des Sparidés. Les Lutianidés sont des carnassiers aux vives couleurs, toujours littoraux, sauf le genre Cœsio, qui joue dans le Pacifique le rôle de notre Sardine. Les Pomadasyidés sont les « Grogneurs » des Caraïbes, qui frottent leurs dents pharyngiennes pour faire du bruit, et les Sciænidés, surtout américains, ont également reçu les surnoms de Grogneurs, de Ronfleurs ou de Tambours. Dans cette dernière famille, ce sont les vibrations de la vessie gazeuse qui sont à l’origine des sons très intenses que produisent ces Poissons.

R. B.

 L. Bertin et C. Arambourg, « Systématique des Poissons », dans Traité de zoologie, sous la dir. de P.-P. Grassé, t. XIII, fasc. 3 (Masson, 1958).

Dordogne. 24

Départ. de la Région Aquitaine ; 9 224 km2 ; 373 179 hab. Ch.-l. Périgueux. S.-préf. Bergerac, Nontron, Sarlat-la-Canéda.


Après un siècle de dépopulation, d’abord très forte (de 502 000 personnes en 1861, la population tomba à 397 000 en 1921), puis moins rapide au cours des dernières décennies (375 000 hab. en 1962), l’effectif tend à se stabiliser. Parallèlement, de 252 000 en 1901, le nombre des actifs a été ramené à 150 000 en 1968, ce qui traduit le délestage très brutal de l’agriculture (de 180 000 travailleurs à moins de 60 000), la faible progression de l’industrie (de 39 500 à 43 000), ainsi que la plus nette augmentation des emplois tertiaires (de 32 500 à 50 000).

S’identifiant à peu près avec le Périgord, le département de la Dordogne associe une série de petits pays très variés, groupés autour du Périgord central, auquel on donne parfois le nom de Périgord blanc. Au nord et au nord-est, le Nontronnais appartient au Massif central. Sur ces plateaux élevés, rudes en hiver et gorgés d’eau, l’élevage des bovins domine ; de grands vergers ont, par ailleurs, été plantés dans la région de Lanouaille. Nontron (4 088 hab.) est un actif centre de fabrication du chausson.

À l’est, la région de Terrasson appartient au bassin de Brive, ample dépression dégagée dans les terrains tendres, de couleur rougeâtre, du Permien et toute parsemée de buttes sur lesquelles se perchent les villages. Les cultures de noyers et d’autres arbres fruitiers ainsi que celle des légumes en font une riche région agricole. Les grosses usines de la papeterie du Lardin-Saint-Lazare et de la paumellerie électrique de La Rivière-de-Mansac (Corrèze) ont fixé une population nombreuse, dont des ouvriers-paysans. La fonction commerciale (marché de la noix) et la proximité des activités industrielles expliquent le dynamisme de Terrasson-la-Villedieu (6 221 hab.).

Au sud-est, le Sarladais et les confins du Quercy sont des hautes terres (plus de 400 m) boisées, profondément échancrées par les vallées de la Dordogne et de la Vézère. La ruine du vignoble par la crise phylloxérique a provoqué une dépopulation sévère dans les campagnes restées fidèles à la polyculture. Le commerce et le tourisme contribuent à animer Sarlat (10 880 hab.), ville située au cœur d’une région attirant nombre de visiteurs par ses beautés naturelles (vallée de la Dordogne), par son architecture médiévale (Sarlat) et par ses grottes préhistoriques (Les Eyzies, Lascaux). Beaucoup de maisons abandonnées ont été reprises comme résidences secondaires.

Au sud, de Lalinde à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), le Bergeracois montre des aspects plus méridionaux, annonçant déjà les pays de la moyenne Garonne. Le ciel est plus lumineux, le climat plus doux et plus sec. La viticulture de qualité est traditionnelle autour de Monbazillac (vins blancs sucrés). Au cours de la période moderne ont été développées la culture du tabac dans la vallée en amont de Bergerac et celle du prunier d’ente sur les confins du Lot-et-Garonne ; de vastes vergers ont été plantés dans la vallée de la Dordogne entre Bergerac et Sainte-Foy-la-Grande. La fabrication du papier, aujourd’hui de haute qualité, est traditionnelle dans la région de Lalinde. Bergerac (28 617 hab.), centre industriel et commercial, rayonne sur tout le Périgord méridional.

Les confins occidentaux du Périgord — le Landais entre Dordogne et Isle, la Double entre Isle et Dronne — sont boisés. De vastes pinèdes ont été plantées à la fin du xixe s. et au début du xxe sur ces terres infertiles. Mais la forêt est peu exploitée. Dans le Landais, les vastes clairières portent des vignobles donnant des vins de qualité moyenne ; la Double a une économie herbagère tournée vers l’élevage laitier, notamment pour la fabrication de fromages. Les activités urbaines se concentrent dans les vallées, à Montpon-Ménestérol (5 940 hab.) et à Ribérac (4 444 hab.), sur la Dronne, dont les environs découverts annoncent déjà les Charentes toutes proches.

Autour de Périgueux*, le Périgord central est le cœur de la province. L’Isle et l’Auvézère s’y fraient une vallée étroite en amont de la ville ; en aval, l’Isle coule dans une ample vallée à terrasses. Ces rivières et leurs affluents ont modelé une multitude de collines et de coteaux entre lesquels s’insinuent aussi les vallées sèches toutes feutrées de dépôts de grèzes. Sur les collines et sur les plateaux, la chênaie, sur les sols calcaires, et la châtaigneraie, sur les sols siliceux, cernent de plus en plus près les terroirs exigus aménagés autour de petits villages et de hameaux. Sur les champs plantés de noyers (notamment au nord de Périgueux) vient le blé ; de nombreuses truffières ont été aménagées sur le causse de Thiviers et de Thenon, qui fut, au siècle dernier, le domaine de la monoculture de la vigne. Sur les plateaux, on ne trouve que des bourgs (Thiviers). Au sud de Périgueux, vers Vergt et Rouffignac, la culture des fraisiers a été développée sur des terres nouvellement défrichées. Quant à la vallée de l’Isle, elle a été intégralement mise en valeur à partir de villages ou de grosses fermes isolées : les champs ouverts sont le domaine d’une polyculture à base céréalière. La présence d’industries (métallurgie de Mussidan, chaux et ciments de Saint-Astier, chaussures à Neuvic) contribue à maintenir une forte densité de population, tout en faisant appel à de la main-d’œuvre venue des collines voisines, entre Isle et Dronne. Une petite région industrielle s’ébauche ainsi en aval de Périgueux.

S. L.

➙ Aquitaine / Périgueux.