Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Dindon (suite)

Le Dindon est exploité uniquement pour sa chair. Traditionnellement, en France, la demande porte sur un animal léger abattu vers onze-douze semaines, au poids de 2,7 à 3,5 kg et consommé rôti à l’occasion des fêtes de fin d’année : la « dinde », qu’il s’agisse d’une femelle ou d’un mâle, pourvu qu’il soit léger, est cotée deux à trois fois plus cher que le dindon, plus lourd et moins recherché à cette période de l’année.

Avec le développement d’une production de masse, la commercialisation tend à s’étaler dans le temps, et les productions « hors saison » sont conservées par congélation ; enfin, une charcuterie de dinde se développe, préparant en particulier du rôti à partir de la viande désossée des variétés les plus lourdes, abattues vers cinq-six mois.

Les États-Unis, la Grande-Bretagne, Israël sont les plus gros producteurs et les plus gros consommateurs (de 3 à 5 kg par habitant et par an), alors que la consommation française n’excède pas 2,2 kg en 1977. La République fédérale allemande constitue le grand marché d’importation, s’approvisionnant pour 50 p. 100 auprès des États-Unis, pour 20 p. 100 auprès du Danemark et pour 20 p. 100 auprès des Pays-Bas, la part des pays de la C. E. E. devant aller en croissant.

Les dindes ont une ponte saisonnière d’avril à septembre et peuvent être exploitées sur deux ou trois cycles de ponte, mais, en élevage intensif, l’exploitation est limitée au premier cycle de ponte, qui peut être déclenché vers l’âge de huit mois, hors saison, en mettant en œuvre des plans d’éclairement stimulants.

Le cheptel des reproducteurs gagne à être séparé en petits lots d’une centaine de sujets, exploités soit en claustration complète (de 0,75 à 1 m2 par reproducteur), soit en semi-claustration, les animaux ayant accès à un parcours extérieur. Les locaux sont équipés de perchoirs (30 cm par sujet) et de nids collectifs.

La proportion de mâles nécessaire pour une bonne fécondation est d’environ 10 p. 100, mais on a souvent recours à l’insémination artificielle, qui améliore la fertilité surtout vers la fin du cycle de ponte, fertilité qui peut être très mauvaise naturellement du fait d’un dimorphisme sexuel important dans certains croisements.

Les dindes pondent de 50 à 100 œufs selon la souche et le degré de sélection. L’œuf de dinde est plus lourd que celui de poule (de 70 à 95 g). En incubation naturelle, une dinde couve de 15 à 20 œufs, et une poule de 8 à 12. En incubation artificielle, d’une durée de vingt-huit jours, l’éclosabilité est irrégulière et en moyenne de 65 p. 100.

La sélection se développe sur les mêmes bases que celles du poulet, et les variétés commerciales sont distribuées par des multiplicateurs accouveurs spécialisés.

La production du Dindon de chair se fait en claustration, en lots importants de plusieurs milliers de sujets, mais aussi souvent de façon semi-extensive, des lots de 250 à 300 dindonneaux étant lâchés sur parcours après la période de démarrage.

C’est un élevage qui est très proche de celui des poulets de chair, mais le dindonneau est un animal maladroit, ce qui oblige l’éleveur à connaître quelques tours de main : on limite à 300 le nombre de sujets placés sous les éleveuses conçues pour 500 poulets ; la litière de copeaux doit être recouverte de feuilles de papier pour éviter son ingestion accidentelle ; la prise d’aliment et l’abreuvement doivent être facilités par tous les moyens possibles les premiers jours. On enregistre souvent des pertes importantes par tassement, et un taux d’élimination de 10 p. 100 est assez fréquent.

Les besoins alimentaires des dindonneaux sont assez nettement différents de ceux du jeune poulet ; cela nécessite l’emploi d’aliments spéciaux riches en matière azotée (28 p. 100 de matière azotée totale jusqu’à six semaines, au lieu de 23 p. 100 chez le poulet). Les vitamines sont également nécessaires en quantités plus importantes. Les besoins de la dinde reproductrice sont en revanche assez proches de ceux de la poule.

Le Dindon est sujet, comme le poulet, à la coccidiose, mais les espèces qui le parasitent lui sont spécifiques. L’histomonose, provoquée par un Protozoaire flagellé (Histomonas meleagridis), est une maladie redoutable dans les basses-cours fermières ; le parasite a un hôte intermédiaire, l’Hétérakis, Ver rond du cæcum du poulet, et la coexistence des deux espèces favorise la contamination ; la maladie, qui entraîne des mortalités importantes chez le jeune, se caractérise par une diarrhée jaune soufre et, à l’autopsie, par un magma caséeux au niveau des cæcums, puis par des lésions en tache au niveau du foie lorsqu’elle a le temps d’évoluer ; des produits de traitement spécifiques existent, mais ils doivent être utilisés de façon précoce.

La sinusite infectieuse, provoquée par un mycoplasme, et la variole, maladie virale aux manifestations cutanées ou diphtériques, constituent les autres dominantes de la pathologie du Dindon.

J. B.

Dinosaures

Vaste groupe hétérogène de Reptiles terrestres du Secondaire, parfois de très grande taille, et dont il subsiste de nombreux fossiles.



Principaux gisements

Le terme de Dinosaure (étymol. Lézard terrible) a été créé par sir Richard Owen en 1841 ; mais le premier reste de Dinosaure connu fut une dent d’Iguanodon trouvée en 1822 par le géologue anglais Gideon A. Mantell (1790-1852) [cette dent, à bord crénelé, avait d’abord été considérée comme une dent d’Iguane]. Au xixe s., les découvertes se multiplièrent, principalement aux États-Unis, surtout grâce à deux grands spécialistes, Edward Drinker Cope (1840-1897) et Othmiel Charles Marsh (1831-1899), dont les équipes rivales se manifestaient parfois une hostilité déclarée. Les principaux gisements de l’Amérique du Nord sont ceux de l’Utah, du Wyoming, du Colorado, du Nouveau-Mexique, du Montana et de l’Alberta ; un des plus célèbres est le parc national des Dinosaures près de Vernal, dans l’Utah (formation de Morrison, Jurassique supérieur). Les autres gisements du monde qui ont donné ou donnent encore de nombreux os de Dinosaures sont ceux du Tendaguru (Tanzanie), du Niger (environs d’Agadès), de Madagascar, de Mongolie (gisements de Bayn Dzak et de Nemegt). Le gisement européen le plus célèbre est celui de Bernissart, près de Mons (Belgique), d’où ont été extraits des ossements de vingt-neuf individus différents.