Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

diarrhée (suite)

Traitement

Les dérivés de l’opium et de la Belladone* peuvent faire cesser une diarrhée en paralysant la motricité du tube digestif, mais ils ne font que masquer la cause réelle. Une infection sera confirmée par des coprocultures, afin de traiter l’agent causal par des sulfamides ou un antibiotique approprié. L’examen parasitologique des selles conduira parfois à un traitement spécifique. Une lésion organique pourra relever d’une intervention chirurgicale. Enfin, les malabsorptions sont souvent de traitement délicat, où le régime alimentaire intervient pour une grande part. De toute manière, il faut aussi se rappeler que la diarrhée est une réponse élémentaire aux agressions d’ordre émotif, et qu’un tel facteur peut avoir une part de responsabilité dans les troubles du transit intestinal. On entre ici dans le domaine de la médecine psychosomatique, où un symptôme peut être entretenu pendant des mois, voire des années par une perturbation névrotique et se manifester sur un organe (ici l’intestin) par l’intermédiaire d’un dérèglement du système neurovégétatif et des centres du diencéphale. On voit donc que le terme diarrhée se rapporte non seulement à des aspects cliniques variés, mais encore à des causes multiples.

J.-C. L. P.

 E. Maison, les Diarrhées et leur traitement dans l’exercice journalier de la médecine praticienne (Maloine, 1967).

diathermie

Méthode thérapeutique utilisant les effets thermiques produits par les courants de haute fréquence traversant les tissus vivants (on dit aussi « d’arsonvalisation »).


Arsène d’Arsonval (1851-1940) démontra en 1891 qu’en augmentant la fréquence d’un courant alternatif à forme sinusoïdale on observe une inexcitabilité neuromusculaire chez l’être vivant. Il se développe un important effet thermique sans effet sensitif ni moteur. Pour une fréquence de 10 à 100 millions d’oscillations par seconde, les générateurs à lampe triode produisent des ondes courtes (de 30 à 3 m), alors que la diathermie proprement dite utilise les décharges oscillantes de condensateurs dont la fréquence est moindre et la longueur d’onde plus considérable.

Les courants de haute fréquence agissent sur les douleurs, les arthralgies, les périviscérites, les artérites et les gangrènes, car leur effet est vaso-dilatateur. Leur action est favorable sur les troubles hépatiques, les troubles trophiques de la peau, les séquelles de poliomyélite, les processus rhumatismaux et les séquelles douloureuses de traumatismes. La diathermie gynécologique a souvent une action remarquable, mais avant tout il faut retenir les applications chirurgicales de la diathermie, à savoir l’électrocoagulation : une pièce métallique, montée sur un manche isolant, constitue le bistouri électrique. Il est relié à une borne de sortie du générateur. Une plaque métallique de surface importante est appliquée sur la peau du sujet : elle est reliée à l’autre borne du générateur et constitue l’électrode indifférente. La section produite par le bistouri électrique évite l’hémorragie des petits vaisseaux ainsi que la dissémination des cellules tumorales grâce à la coagulation immédiate des tissus voisins.

E. W.

 S. Licht (sous la dir. de), Therapeutic Heat and Cold (New Haven, Connect., 1965).

Diatomées

Algues microscopiques unicellulaires brunes vivant isolées ou en colonies.



Description générale

Les Diatomées (Diatomophycées, Bacillariophycées) sont caractérisées par l’existence d’un squelette externe, le frustule, constitué de silice faiblement cristallisée associée à un composant protéique et présentant en microscopie électronique une architecture complexe. Le frustule, que l’on peut comparer à une boîte avec fond et couvercle, est formé de deux valves liées l’une à l’autre par un nombre variable de bandes intercalaires constituant la zone connective. Son ornementation, à base de ponctuations, stries, pores, soies et protubérances, est, avec sa forme, la base de la systématique du groupe, divisé en deux ordres : Biddulphiales, ou centriques à symétrie radiale, connues depuis le Jurassique, et Bacillariales, ou pennées à symétrie bilatérale, apparues au début du Tertiaire.

Du point de vue phylogénétique, s’il est possible de trouver aux Diatomées des caractères communs avec les Phéophycées, les Chrysophycées et les Xanthophycées, principalement dans la nature des pigments, leur très haute spécialisation ne permet pas de les rattacher directement à ces différentes classes.

Les principaux genres de Diatomées sont : Rhizosolenia, Chœtoceros, Biddulphia, Coscinodiscus (centriques) ; Fragilaria, Navicula, Pinnularia, Pleurosigma, Nitzschia (pennées).


Écologie

Les Diatomées se rencontrent dans toutes les eaux douces, saumâtres ou marines mais aussi en milieu aérien lorsqu’elles y trouvent un minimum de lumière et d’humidité. On a recensé 5 000 à 10 000 espèces, réparties en 150 à 200 genres. Elles s’adaptent à toutes les conditions thermiques, montrant toutefois une préférence pour les eaux froides, où leur développement peut devenir exubérant (eaux circumpolaires).

Dans tous les types d’eau existent des Diatomées benthiques, fixées sur le fond, sur divers substrats ou se déplaçant à leur surface, et des Diatomées planctoniques, flottant librement. Ces dernières, surtout des centriques, sont soit des cellules isolées, soit des petites colonies adaptées à la flottaison par l’existence d’appendices augmentant leur surface et par la possibilité de modifier la pression osmotique de leur milieu interne. Incapables de mouvement autonome, elles sont à la merci des mouvements de l’eau. Leur développement, parfois intense, est lié aux variations saisonnières et annuelles de la température, de la lumière et des qualités physiques et chimiques de l’eau. Les Diatomées benthiques sont principalement des pennées. Certaines sont immobiles et souvent associées en colonies fixées de forme et de taille variables. D’autres sont des cellules isolées douées de mouvement autonome grâce à la sécrétion d’une substance mucilagineuse leur permettant de glisser à la surface du substrat avec une extrême lenteur. Cette sécrétion muqueuse se fait par un organe particulier, le raphé, qui se trouve sur les 2 valves de chaque cellule dans un nombre limité d’espèces (rassemblées dans le groupe des Raphidées). Le raphé se compose de 2 fentes traversant l’épaisseur de la valve, séparées par un nodule médian et entourées de 2 nodules terminaux.