diaphragme (suite)
Les éventrations diaphragmatiques
Elles doivent être distinguées des hernies, avec lesquelles elles ont longtemps été confondues.
Il s’agit d’une « surélévation permanente d’une moitié du diaphragme sans solution de continuité, les attaches du muscle étant normales, ses deux faces ayant conservé leur revêtement séreux de péritoine et de plèvre » (Jean Quénu). Cette malformation est en général unilatérale et plus souvent gauche que droite. Il existe des formes totales, intéressant toute la coupole, des formes partielles, en général postérieures et externes et très difficiles à distinguer des hernies et des formes très localisées, qui sont plus rares.
Les formes du nouveau-né relèvent comme les hernies de l’intervention d’urgence. Les formes du grand enfant et de l’adulte ont donné des troubles digestifs ou respiratoires avant que le diagnostic ne soit fait : le volvulus de l’estomac est un fait fréquent. Le traitement chirurgical s’impose en fonction de l’intensité des troubles fonctionnels.
Les tumeurs du diaphragme
Elles sont rares et de type très divers. Il existe des tumeurs solides bénignes (angiomes, tumeurs nerveuses, endométriomes), des tuberculomes, des tumeurs solides malignes (fibro-sarcomes, hémangiomes malins, neuroblastomes, hépatoblastomes), des tumeurs malignes secondaires à des tumeurs bronchiques ou de la rate. On observe surtout des kystes séreux, dysembryoplasiques, hydatiques.
Traumatismes
Les plaies, qu’elles soient par arme blanche ou arme à feu, intéressent en général à la fois le thorax, l’abdomen et le diaphragme. En chirurgie de guerre, ces plaies représentent 15 à 25 p. 100, suivant les statistiques, des plaies abdominales et thoraciques.
Les ruptures du diaphragme sont consécutives à une surpression abdominale brutale, qui crée un véritable éclatement diaphragmatique. Jadis rare, cet accident est devenu fréquent du fait de la multiplication du nombre des automobiles et de leur vitesse. C’est le plus souvent la coupole gauche qui est rompue, la brèche siégeant en pleine coupole. Il est difficile de reconnaître la lésion, car il y a souvent d’autres lésions associées qui masquent la symptomatologie, et c’est souvent une découverte opératoire.
Les hernies traumatiques représentent une séquelle de plaie ou de rupture ; elles se font à travers une brèche accidentelle de la coupole. Les viscères abdominaux sont herniés dans le thorax, adhèrent plus ou moins aux bords de la brèche, et la réduction peut être difficile.
J. P.
J. Perrotin et J. Moreaux, Chirurgie du diaphragme (Masson, 1965).