Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

dédifférenciation et histolyse (suite)

Les hémocytes, mobiles grâce à leurs pseudopodes, ont la possibilité de pénétrer dans les cellules larvaires à travers la membrane cytoplasmique de celles-ci. Il s’agit ici de tissu musculaire dont les éléments sont polynucléés. Les hémocytes en éliminent les noyaux, qu’ils ingèrent par phagocytose, de même que des portions de myofibrilles, dont la structure reste souvent reconnaissable. Ces matériaux, activement transportés, vont servir à l’édification des muscles imaginaux. Des cellules restées à l’état embryonnaire joueront cependant un rôle primordial dans cette organogenèse.

Simultanément, des muscles larvaires se dédifférencient, puis reprennent, en place, une structure musculaire propre à l’adulte. Ils peuvent alors être adaptés à des fonctions différentes. De même seront remaniés le cœur, les tubes de Malpighi, l’épiderme, le tube digestif de l’Insecte. Au déterminisme de ces processus président des glandes endocrines élaboratrices d’hormones, dont on pense qu’elles modifient l’activité chromosomique. Une fois de plus, un problème biologique se trouve transposé sur le plan biochimique, au niveau ultime de l’activité génétique.


Mécanisme de la dédifférenciation

La dédifférenciation, où qu’on l’observe, ne peut s’expliquer que par une levée d’inhibition (dérépression) au niveau de certains gènes masqués dont l’expression avait été rendue impossible par la différenciation. Les effets de cette levée d’inhibition sont aisément observables quand on réalise des cultures de cellules. Des cellules nerveuses, incapables de se diviser dans l’organisme, réacquièrent la possibilité de le faire. Mais, fait plus étonnant, à l’inverse, des cellules qui dans le tissu d’origine synthétisent des protéines hautement spécifiques perdent alors cette propriété. Des cellules nerveuses caractérisables par leur activité cholinestérasique perdent ce caractère dès la deuxième semaine de culture. Bien que les mécanismes qui conduisent à ces pertes d’activité soient loin d’être élucidés, on envisage actuellement deux modes d’action possibles :
— la perte d’activité serait seulement apparente ; elle serait due non à l’absence de synthèse d’une enzyme mais à un défaut d’accessibilité au substrat, par suite de modifications des propriétés des membranes ;
— la perte d’activité correspondrait à une répression génétique théoriquement réversible.

Quels que soient les mécanismes réels, comme pour les processus de différenciation qui en sont indissociables, c’est au niveau moléculaire qu’il faut se placer pour espérer les comprendre un jour.

R. M.

➙ Développement et différenciation / Embryonnaire (état) / Mitose / Phagocytose.

défaut métallurgique

Défectuosité interne ou externe de pièces métalliques et de produits métallurgiques intervenue au cours de leur élaboration ou de leur transformation mécanique.


La notion de défaut est complexe et peut, dans certains cas, être relative, en fonction de l’application de la pièce, des caractéristiques imposées et du niveau de qualité, donc du niveau de prix recherché : ainsi les porosités sont exclues de pièces devant être étanches aux fluides, alors qu’elles constituent un réseau indispensable à la bonne alimentation en huile dans un coussinet autolubrifiant.

La détection, l’examen détaillé et l’étude des défauts permettent de préciser leur origine et de remédier ainsi aux causes responsables de leur formation. Si dans certains cas l’origine du défaut est précise, entraînant une action bien localisée pour l’éviter, il n’en est certes pas de même en général, la plupart des défauts ayant plusieurs origines possibles ou résultant de la combinaison de plusieurs causes. C’est ainsi qu’une crique, rencontrée sur une pièce usinée et traitée, peut avoir des causes diverses, à la fois isolées ou combinées, telles que : inclusions dans l’alliage, refroidissement irrégulier à la solidification, déformation hétérogène au cours du forgeage ou du laminage, refroidissement de trempe trop brutal, mauvais réglage lors de l’usinage par rectification, etc.

La variété des défauts métallurgiques est très grande car, aux défauts bien répertoriés d’ordre physico-chimique ou chimique, s’ajoutent ceux dont la définition technologique est très spécifique au produit et, de ce fait, prennent des noms souvent imagés mais différents suivant les ateliers.


Classement des défauts


Défauts de composition chimique ou de qualité des métaux

Généralement internes, ils entraînent souvent une altération des caractéristiques mécaniques et physiques ainsi qu’une moindre résistance aux agents chimiques et à la corrosion.

• Inclusions métalliques ou non métalliques. Par exemple : oxydes, silicates, sulfures, phosphures. Il faut rechercher leur origine dans le procédé d’élaboration métallurgique et la nature du minerai ou dans une souillure des bains à partir des laitiers d’affinage, des creusets, des garnissages réfractaires de fours. Tous les aciers contiennent des inclusions, mais leur nature et leur quantité dépend du procédé d’élaboration ; ainsi, pour des aciers d’outillage ou de roulement au chrome-nickel-molybdène, les procédés d’élaboration sous vide ou par refusion sous laitier électroconducteur permettent d’abaisser la teneur en soufre à 0,001 5 p. 100 (au lieu de 0,020 p. 100) et la teneur en oxygène à 0,002 p. 100 (au lieu de 0,008 p. 100).

• Ségrégation. C’est une répartition hétérogène des éléments de l’alliage, des constituants structuraux ou des inclusions. Dans certains aciers inoxydables au chrome-nickel, une trop forte teneur en carbone (supérieure à 0,05 p. 100) et une ségrégation du chrome amènent la formation privilégiée de carbures de chrome, entraînant une déchromisation de certaines zones qui deviennent ainsi moins résistantes à la corrosion. On pallie cette moindre inoxydabilité par l’addition d’éléments stabilisants (titane, niobium).

• Structures à gros grains. D’origines très diverses, ces structures grossières, dont les grains peuvent atteindre un diamètre moyen de l’ordre du millimètre (au lieu de quelques centièmes de millimètre), rendent les aciers fragiles.

• Structures en bandes. L’alignement des constituants sous forme de plages allongées, telles que la ferrite et la perlite dans les aciers ordinaires, entraîne une baisse des caractéristiques mécaniques en travers par rapport à celles qui sont mesurées en long ; des traitements thermiques permettent de retrouver une structure non orientée.