Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

danse (suite)

La danse, art théâtral

Sortie de la vie quotidienne de l’homme pour être exécutée en scène, la danse perdit sa signification magique. L’évolution du ballet* de cour et la faveur qu’il connut firent de la danse plus qu’un divertissement, un art. Et c’est pour protéger cet art au même titre que la musique, la peinture ou les belles-lettres que Louis XIV fonda en 1661 l’Académie* royale de danse, où les meilleurs maîtres à danser de l’époque dispensaient leur enseignement. Un demi-siècle plus tard, en 1713, s’ouvrit à Paris un conservatoire de danse destiné aux élèves de l’Opéra, qui étaient formés dans la tradition de l’école française (la danse noble). Actuellement, les écoles et conservatoires de danse se sont multipliés dans le monde entier, et la terminologie technique de la danse classique est utilisée dans sa langue d’origine, le français.

Vocabulaire technique de la danse

arabesque, pose — inspirée de motifs orientaux — dans laquelle le corps s’allonge transversalement, une jambe servant d’appui au sol, l’autre tendue et levée en arrière, un bras ou les deux prolongeant la ligne de la jambe levée.

assemblé, saut vigoureux, avec trajectoire verticale ou oblique, au cours duquel une jambe s’écarte en glissant avant de s’élever tandis que l’autre fléchit ; la retombée s’effectue sur les deux pieds.

attitude, pose verticale qui serait, d’après Carlo Blasis, inspirée du Mercure de Giambologna, dans laquelle une jambe est levée et pliée en arrière à hauteur de hanches, tandis que l’autre, tendue, sert de point d’appui au sol ; un bras est levé, parfois les deux.

battement, mouvement au cours duquel la jambe est lancée directement d’une position dans l’autre (de bas en haut et retour, d’avant en arrière).

batterie, ensemble de mouvements au cours desquels les jambes se croisent rapidement l’une devant l’autre, plusieurs fois. La grande batterie nécessite de l’élévation tandis que la petite batterie s’effectue légèrement au-dessus du sol.

battu, se dit de certains sauts qui s’accompagnent dans l’espace de croisements rapides de jambes.

cabriole, grand pas sauté au cours duquel les jambes se réunissent dans l’espace, le corps étant en position oblique.

contretemps, temps d’élan anacrousique (précédant le premier temps fort) que l’on désigne aussi sous le nom de passé.

déboulé, mouvement constitué par une série de demi-tours exécutés en pivotant très rapidement sur les pointes ou les demi-pointes.

dégagé, mouvement servant à déplacer le poids du corps et à libérer le pied se préparant à exécuter un pas.

demi-pointe, v. pointes.

développé, mouvement d’adage dans lequel une jambe repliée se déploie dans des directions et à des hauteurs différentes.

échappé, mouvement effectué après une flexion et qui permet, d’un relevé sur pointes ou demi-pointes, les jambes légèrement écartées, de revenir à la position initiale.

enchaînement, suite de pas et de temps constituant une phrase chorégraphique.

entrechat, saut vertical au cours duquel les pointes baissées passent l’une devant l’autre avant la retombée au sol. (La gamme des entrechats va de trois à huit, le numéro indiquant le nombre de passages des jambes, les impairs étant plus difficiles que les pairs. Nijinski parvenait à battre l’entrechat dix.)

enveloppé, rotation du corps exécutée de dehors en dedans, en prenant une jambe pour pivot.

fondu, pose utilisée au cours de l’adage pour travailler les ports de bras, dans laquelle la jambe d’appui est fortement pliée et l’autre jambe allongée derrière.

fouetté, rotation rapide et continue effectuée sur pointe ou demi-pointe, et dont la répétition est obtenue grâce à l’élan imprimé par les mouvements des bras et de l’autre jambe.

glissade, mouvement léger, effectué au ras du sol, facilitant l’enchaînement des pas ou servant d’élan à certains temps sautés.

manège, suite de mouvements qui s’effectuent autour de la scène ou de la classe, sur pointes ou demi-pointes (déboulés, pirouettes, piqués), ou en sautant (grands jetés).

pirouette, tour entier effectué sur soi-même en prenant la jambe d’appui comme pivot, le bras, la tête et l’autre jambe imprimant l’élan nécessaire à son exécution et à sa répétition.

pointes, attitude de la danseuse dressée en équilibre sur l’extrémité de ses chaussons (le bout du chausson — la pointe —, enduit d’un apprêt spécial, a la rigidité nécessaire à cet exercice). Les pointes sont utilisées par les danseuses depuis le xixe s. ; elles allongent la silhouette, suggèrent l’élévation et confèrent à la danseuse équilibre et légèreté. La demi-pointe utilise l’appui de la partie antérieure du pied, la voûte plantaire et le talon étant soulevés.

porté, pose pendant laquelle la danseuse ne touche pas le sol (souvent phase finale d’un saut bloqué), étant soutenue en l’air par le ou les bras de son partenaire.

position, chacune des cinq manières différentes (le néo-classique en compte sept) de poser les pieds et de placer les bras les uns par rapport aux autres. Première : talons joints, jambes tendues, pieds ouverts à 180°, parallèles à la ligne des hanches (bras arrondis en avant). Deuxième : même attitude avec les pieds écartés (un pied et demi environ) [bras ouverts latéralement]. Troisième : les pieds, conservant la même direction, sont en contact sur la moitié de leur longueur (un bras écarté sur le côté, l’autre arrondi vers le haut). Quatrième : les pieds, qui ont toujours la même direction, sont l’un devant l’autre mais écartés de trois demi-pieds environ (un bras arrondi vers l’avant, l’autre vers le haut). Cinquième : les pieds sont l’un devant l’autre et très serrés, pointes et talons opposés se touchant (bras en couronne au-dessus de la tête).

relevé, mouvement qui permet de se dresser sur pointes ou demi-pointes, puis de revenir à sa position initiale.

rond de jambe, mouvement de la jambe qui décrit un demi-cercle ou un cercle complet sur le sol ou à une certaine hauteur.

série, suite d’exercices d’entraînement permettant d’acquérir une maîtrise parfaite de la technique (équilibres, ronds de jambe, tours).

sissonne ou sissone, saut effectué après un plié et un appel des deux pieds, suivi d’une retombée au sol sur un seul.

soubresaut, temps d’élévation verticale, sans progression.

style aérien, style de danse qui utilise davantage les pas sautés, demandant de l’élévation, que les pas exécutés au sol ou près du sol (style dit « terre à terre ».)

tour, rotation autour de l’axe du corps. Les tours, qui constituent une importante famille, s’exécutent sur les deux pieds, sur un pied, en sautant.

tour en l’air, soubresaut au cours duquel le corps fait un tour complet sur lui-même. Les hommes exécutent deux ou trois tours par saut.