Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Danemark (suite)

L’enseignement permet à l’agriculture d’atteindre un haut degré de perfection et des rendements élevés. Un mouvement très actif d’instruction des masses paysannes se développa durant le xixe s., sous l’impulsion de l’Église, et fut en particulier l’œuvre du pasteur Nicolai Grundtvig (1783-1872), qui fonda les hautes écoles populaires, dont la première fut créée en 1844. Elles ont donné aux paysans, en dehors de toute préoccupation d’examens, une instruction civique, économique et culturelle. Des écoles d’agriculture furent ensuite fondées sur le même modèle. L’École royale vétérinaire et d’agriculture de Copenhague, 32 écoles supérieures agricoles et 25 fermes-écoles d’expérimentation groupent plus de trois mille élèves. Largement ouvertes, elles dispensent un enseignement technique et économique. De nombreux conseillers agricoles diplômés se tiennent à la disposition des agriculteurs.


La production agricole

La production est aujourd’hui essentiellement tournée vers l’élevage et l’exportation de la viande et des produits laitiers.

Environ 57 p. 100 de la superficie agricole sont consacrés aux céréales ; les prairies et les pâturages en occupent 30 p. 100, tandis que 13 p. 100 sont réservés aux légumes (y compris les betteraves et les pommes de terre). Les prairies et les cultures légumières sont particulièrement développées au Jylland. La récolte de blé avoisine 0,6 Mt. Le blé est cultivé dans l’archipel, principalement en Fionie, et dans le sud-est du Jylland. Les sols moins lourds, plus sableux et acides de l’ouest et du nord du Jylland conviennent mieux au seigle. L’orge est la principale céréale cultivée et représente environ les deux tiers du total des récoltes de grain. La production d’orge est de l’ordre de 5 Mt. La plus grande part de la production est utilisée comme fourrage, spécialement pour la nourriture des porcs. De petites quantités sont réservées à la production de gruau ou sont employées dans l’industrie, en particulier par les brasseries. L’avoine, plus robuste, supporte bien les étés pluvieux et est cultivée dans l’ouest, le centre et le nord du Jylland (environ 0,7 Mt, dont une faible partie est utilisée pour la nourriture humaine). Les rendements agricoles céréaliers sont élevés (en moyenne, 49 q à l’hectare pour la période 1960-1966).

Les navets et les betteraves fourragères forment l’essentiel des cultures pour le bétail. Résistant bien aux gelées, les navets dominent à travers tout le Jylland (particulièrement dans le nord et l’ouest) avec la betterave fourragère. Celle-ci au contraire est produite dans l’archipel (52 p. 100 de la production dans l’île de Lolland, autour de Maribo). Les pommes de terre sont cultivées au Jylland (90 p. 100 de la production) et dans le nord de Sjaelland.

Environ le tiers de la superficie agricole est consacré à l’herbe et aux fourrages verts. La plus grande partie des herbages est broutée, et seulement une faible part est ensilée. Le climat cependant n’est pas particulièrement favorable à la croissance de l’herbe. Comparée avec celles d’autres contrées laitières d’Europe occidentale, la période végétative apparaît trop courte ; la répartition des précipitations n’est pas favorable, avec des pluies de printemps trop faibles. Les herbages sont plus répandus au Jylland, où ils occupent plus de 35 p. 100 de la superficie agricole, que dans l’archipel (17 p. 100).

Aujourd’hui, 85 p. 100 de la production végétale sont utilisés pour la nourriture animale, mais aucun secteur de l’élevage ne s’est développé en activité isolée et spécialisée. La culture des plantes fourragères, la production de lait et l’élevage des porcs sont toujours associés de façon à obtenir le plus haut revenu possible. Les bovins (3 millions contre 1 million en 1900) sont élevés principalement pour la production du lait, mais celle de la viande n’est pas négligée pour autant et beaucoup de laiteries sont combinées avec un abattoir. Deux races nationales, la race danoise pie noire (frisonne) et la race danoise à robe rouge représentaient, en 1967, 77 p. 100 de toutes les vaches laitières. Le Jylland possède environ 75 p. 100 du troupeau bovin. La densité moyenne pour l’ensemble du Danemark est de 110 têtes de bétail par 100 hectares. Au nord, au centre et au sud-ouest du Jylland, ainsi qu’au sud de la Fionie, cette densité égale ou dépasse 120, alors qu’elle tombe à moins de 100 dans les îles de Lolland, Falster et Sjaelland. La production totale de lait est de l’ordre de 5,2 Mt. La plus grande partie du lait recueilli est réservée à la fabrication du beurre, destiné surtout à l’exportation. Près de 60 p. 100 du lait sont transformés en beurre, et 15 p. 100 en fromages. Les sous-produits des laiteries sont utilisés pour la nourriture des porcs.

Le troupeau porcin n’a cessé de s’accroître, passant de 3 200 000 têtes en moyenne pour la période 1935-1939 à 8 millions. Les porcs appartiennent à la race « large white » du Yorkshire, imposée par le goût des Anglais, qui réclament un lard assez maigre. Les principales régions d’élevage où la densité dépasse ou égale 240 têtes pour 100 hectares sont les îles de Fionie et de Sjaelland ainsi que le centre du Jylland. La péninsule dans son ensemble possède 67 p. 100 des porcs. Quoique le stock des poules (environ 20 millions) soit inférieur de 25 p. 100 à celui d’avant-guerre, les revenus de la production des œufs sont restés sensiblement les mêmes. Cet élevage de basse-cour est surtout le fait des petites exploitations : ainsi, les fermes de moins de 10 hectares, représentant seulement 15 p. 100 de la superficie agricole, ont 36 p. 100 des volailles.


L’industrie


Les caractères généraux

L’industrie occupe maintenant une place importante et a fourni, depuis 1945, une contribution au revenu national plus importante qu’aucune autre activité. L’exportation des produits industriels représente maintenant plus de la moitié du total des exportations. Tandis que le Danemark autrefois était un pays essentiellement agricole, il est devenu maintenant un pays industriel.