Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Danemark (suite)

Au recensement de 1801, la population comptait un million d’habitants, dont un dixième vivait à Copenhague et un dixième dans les villes de province. En 1975, elle atteignait 5 millions d’habitants, soit une densité moyenne de 116 habitants au kilomètre carré. L’archipel est plus densément peuplé que le Jylland (plus de 200 contre moins de 75 hab. au km2). Sjaelland compte environ 280 habitants au kilomètre carré.

La population s’accroît assez rapidement. En 1945, on comptait 4 045 000 habitants ; en 1955, 4 424 000 habitants, soit une augmentation de 9,3 p. 100. De 1955 à 1965, l’accroissement fut un peu plus faible : 7,9 p. 100. Il n’est pas lié uniquement au développement prodigieux de la capitale, passant de 100 000 habitants en 1801 à 454 000 habitants en 1901, et à près de 1 400 000 habitants (avec les banlieues) en 1970. Les villes, qui ne représentaient que 19 p. 100 de la population totale en 1769 et 33 p. 100 en 1890, regroupaient 43 p. 100 des Danois en 1930, 49 p. 100 en 1950 et 61,1 p. 100 en 1965 dans des agglomérations de plus de 500 habitants à fonction urbaine. Malgré l’exode rural, les districts ruraux n’ont pas cessé de voir augmenter leur population, passant de 638 000 habitants en 1769 à 2 596 000 habitants en 1965. Entre 1950 et 1965, leur population a même crû de 19,4 p. 100, tandis que celle des villes dans le même temps n’a progressé que de 12,9 p. 100.

L’accroissement de la population depuis plus d’un siècle et demi est dû à un taux de natalité qui resta élevé (malgré une diminution continue). De 31,3 p. 1 000 au début du xixe s., le taux de natalité était encore de 21 pour la moyenne de 1941 à 1950 et de 17,1 pour la moyenne de 1951 à 1960. Depuis, on enregistre encore un certain recul avec un taux de 14,3 p. 1 000 en 1973. Tandis que la moyenne des décès pour 1 000 était de 23,9 au début du xixe s., elle n’est plus que de 10,2 en 1973.

La population active comprend 33 p. 100 de personnes employées dans l’industrie et l’artisanat, 28 p. 100 dans l’agriculture, 13 p. 100 dans le commerce, 7 p. 100 dans les transports, 7 p. 100 dans l’administration et les professions libérales.


La pêche et ses industries

En 1974, avec 1,8 Mt de poissons débarqués (1,2 seulement en 1970), le Danemark venait au deuxième rang en Europe (après la Norvège et avant l’Espagne). En 1938, les prises n’atteignaient que 87 000 t. Le développement des industries de traitement du poisson pour la fourniture de filets surgelés, d’huile, de farines et aliments pour bétail explique l’essor remarquable des pêcheries depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les harengs, maquereaux et sprats, destinés en grande partie à la fabrication d’huile et de farine, ont représenté en moyenne pour la période 1958-1968 plus du tiers de la production. Les morues, lieus et carrelets, approvisionnant les usines de filets surgelés ou le marché danois de marée fraîche, forment aussi un tiers des prises. La mer du Nord fournit l’essentiel des captures, principalement celles de harengs, soit environ 60 p. 100 de la production ; ensuite vient le Skagerrak avec 20 p. 100 des prises et le Cattégat avec 10 p. 100. Les principaux ports sont : Esbjerg, sur la côte sud-ouest du Jylland (550 000 t), et, à l’extrême pointe du Danemark, Skagen (242 000 t) et Hirtshals (220 000 t). Ces trois ports assurent près de 75 p. 100 de la production des pêcheries danoises.

La pêche est artisanale. Il y a environ 300 armements pour l’ensemble du pays, mais ils n’ont que peu de navires chacun et ne possèdent aucune unité de fort tonnage. La plupart du temps, les patrons sont propriétaires de leurs bateaux. On compte 12 000 pêcheurs professionnels et près de 4 000 occasionnels pour environ 4 000 navires de faible tonnage. Les bateaux de 15 à 50 tonneaux sont la majorité, et on dénombre très peu de chalutiers ou seineurs de plus de 50 tonneaux.

La vente aux enchères des prises a lieu dans tous les ports de pêche importants. Environ 25 p. 100 des prises sont commercialisés par des coopératives de vente, qui ont créé une organisation centrale, la « Dansk Andelsfisk », laquelle se charge de l’exportation de leurs produits et de la vente au marché aux poissons de Copenhague. Plus de la moitié des prises sont livrées directement aux usines de transformation du poisson.


L’agriculture


Les caractères généraux

Le Danemark a tiré parti au maximum de son sol, et son agriculture est considérée sur le plan international comme l’une des plus développées et des plus perfectionnées du monde. Environ 16 p. 100 de la population sont employés dans l’agriculture, qui fait vivre plus ou moins directement le tiers des Danois. C’est la principale ressource de l’économie du pays, assurant en valeur presque la moitié des exportations. L’agriculture, qui ne peut satisfaire toute la demande du marché national pourtant restreint, s’est tournée vers la fourniture de produits de haute qualité aux marchés étrangers (viande de porc, produits laitiers, œufs, bière). L’agriculture dépend actuellement plus du marché étranger que de la clientèle nationale. Environ 27 000 km2, soit près des deux tiers de la superficie du pays, sont cultivés.

Le Danemark est un pays de moyennes propriétés. La majeure partie du sol (58 p. 100) est couverte par des exploitations de 15 à 60 hectares. Sur 194 000 exploitations couvrant 3 millions d’hectares, 85 000 ont moins de 10 hectares (30 000 n’atteignent même pas 5 ha) ; 24 000 à peine dépassent 30 hectares, et 877 seulement ont plus de 120 hectares. La superficie moyenne approche aujourd’hui 20 hectares.

L’agriculture est avant tout familiale, 94 p. 100 des exploitations étant cultivées par leurs propriétaires ou par ceux qui sont en train de les acheter. La politique agraire tend, en particulier, à maintenir comme unités de gestion indépendantes les actuelles propriétés individuelles et à améliorer la répartition des terres.

Depuis un quart de siècle, la mécanisation de l’agriculture progresse de façon remarquable, visant à assurer une plus grande rentabilité au travail familial tout en réduisant l’utilisation de la main-d’œuvre, qui est passée de 504 000 exploitants et ouvriers en 1934 à 198 000 en 1966, tandis que le nombre des tracteurs passait de 4 400 en 1944 à 166 000 en 1966. Plus de 80 p. 100 des exploitations utilisent maintenant des tracteurs. L’électrification de toutes les fermes a facilité l’usage des machines, en particulier des installations de laiteries, où le nombre des machines est passé de 3 600 en 1936 à plus de 150 000 en 1966. Mécanisation et valorisation du travail familial ont entraîné une baisse importante et continue du nombre des ouvriers agricoles, qui ne représentent plus que 15 p. 100 des travailleurs de l’agriculture.