Physicien et chimiste anglais (Eaglesfield, Cumberland, 1766 - Manchester 1844).
Fils d’un humble tisserand appartenant à la secte des quakers, John Dalton est d’abord élevé à l’école de son village natal, éloigné des principaux centres intellectuels. Puis, en 1781, il s’engage avec son frère comme assistant dans une maison d’éducation de Kendal. En 1785, tous deux reprennent cette école à leur compte et ils y enseignent le latin et la grammaire anglaise aussi bien que les mathématiques. John Dalton s’intéresse également à la météorologie et rassemble des observations qu’il ne cessera de poursuivre toute sa vie et qui sont à l’origine de ses découvertes sur les gaz. En 1793, il est nommé répétiteur de mathématiques et de sciences naturelles au New College, dans la ville de Manchester, qui restera son lieu de résidence habituel. Mais, à partir de 1804, il abandonne cette fonction pour aller enseigner la chimie de ville en ville. Il devient membre de la Société royale de Londres (1822), puis associé étranger de l’Institut de France (1830).
Ses recherches portent sur une multitude de sujets. En physique, il étudie la dilatation des gaz ainsi que la compressibilité des mélanges gazeux, et il énonce, en 1801, la loi d’addition des pressions partielles. Il définit les vapeurs saturantes et détermine la pression maximale de la vapeur d’eau aux diverses températures. Il effectue également des mesures portant sur les chaleurs massiques des gaz.
Mais son principal titre de gloire est la création de la théorie atomique, sous sa forme moderne. Dans son ouvrage fondamental : New System of Chemical Philosophy, publié à Manchester en 1808, il reprend aux Anciens l’hypothèse de l’indivisibilité de la matière, mais lui donne pour la première fois une base scientifique et une forme quantitative. Supposant que les corps purs sont formés d’atomes tous identiques, il observe que cette théorie permet à la fois d’interpréter les propriétés physiques du milieu gazeux et d’expliquer les lois pondérales des combinaisons chimiques, notamment la loi des proportions définies et la loi des proportions multiples, qui porte son nom.
Dans un autre ordre d’idées, il étudie sur lui-même l’anomalie de perception des couleurs, ou dyschromatopsie, dont il est affecté, et qu’on désigne fréquemment aujourd’hui sous le nom de daltonisme. Esprit universel, il va même jusqu’à s’intéresser à la linguistique et compose une grammaire de la langue anglaise.
R. T.
A. Smith, Memoir of Dr. Dalton and History of the Atomic Theory (Londres, 1856). / D. S. L. Cardwell (sous la dir. de), John Dalton and the Progress of Science (Manchester, 1968).