Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

curiethérapie (suite)

Les principales indications de la curiepuncture sont les cancers de la cavité buccale : cancer des lèvres, de la face interne des joues, de la langue, du plancher de la bouche et de l’amygdale. Le résultat est souvent remarquable, mais purement local, et il doit être complété par l’irradiation des territoires ganglionnaires correspondant à la lésion : cobaltothérapie, application du cyclotron (accélérateur de particules), radiothérapie à haute énergie (bêtatron).

Il existe quelques autres indications, telles que les épithéliomas cutanés et des angiomes cutanés ou sous-cutanés d’une certaine épaisseur.

La radiothérapie interstitielle utilise également le cobalt 60, obtenu à partir du cobalt 59 dans une pile atomique et dont l’énergie moyenne est du même ordre de grandeur que celle du radium.

Bien que sa période (5 ans et 4 mois) soit beaucoup plus courte que celle du radium (1 580 ans), le cobalt 60, pour les applications de quelques jours, peut être considéré comme source d’activité constante. Il peut être utilisé entouré d’une enveloppe de platine de 0,1 mm, qui sert de filtre. On emploie également des aiguilles d’un alliage de 55 p. 100 de nickel et 45 p. 100 de cobalt : le cobanic. Ces aiguilles sont actives sur toute leur longueur, qu’on peut faire varier à volonté. Citons enfin le cæsium 137 parmi les isotopes à vie longue.

Des radio-éléments artificiels de vie moyenne sont intéressants en curiethérapie interstitielle : l’iridium 192, dont l’activité spécifique très élevée permet d’utiliser des sources de faible diamètre ; le tantale 182, dont les propriétés sont analogues.

Ces deux radio-éléments se présentent sous forme de grains, dans une gaine de platine, ou sous forme de fils enrobés de platine, auxquels on donne une forme convenant à la lésion à traiter.

Restent les radio-éléments à vie courte, dont le plus utilisé est l’or 198 : sa période de 2,7 jours permet de l’utiliser en implantation à dose perdue. Il se présente sous diverses formes : colloïde injectable dans les tissus tumoraux, grains enrobés de platine pour l’implantation interstitielle, enfin fils enrobés de platine. L’yttrium 90 présente des caractéristiques et des utilisations très voisines : citons parmi elles les destructions de tumeurs hypophysaires. Il existe d’autres radio-éléments à vie courte : le phosphore 32, le chrome 51, le lutétium 177 et l’iode 125.

Ajoutons que, pour les sources qui se présentent sous forme souple, il est nécessaire de mettre en place dans le volume à irradier un secteur sous forme de gouttière métallique ou de tubes plastiques (Henchke), le temps radio-actif intervenant immédiatement après l’implantation ou avec un certain décalage.

• La plésioradiothérapie et plus particulièrement la curiethérapie endocavitaire constituent le deuxième mode important d’utilisation des radio-éléments. Le vecteur est constitué par un appareil moulé établi à partir d’une empreinte de la cavité à traiter. Sur cet applicateur sont mis en place les tubes de plastique ou des tubes métalliques de plus grand diamètre. L’élément radio-actif est soit l’iridium 192, soit le cæsium 137 ou le radium. Les principales indications sont gynécologiques (cancer du col de l’utérus) et oto-rhino-laryngologiques (tumeurs du sinus maxillaire et du cavum). Cette radiothérapie de contact doit être complétée par une radiothérapie pénétrante ou une cobaltothérapie régionale des territoires lymphatiques.

• La curiethérapie externe transcutanée à petite distance focale est le troisième mode. Elle est réalisée par des foyers de radio-éléments placés dans un appareil de cire ou de matière plastique moulé sur la région atteinte. Une première filtration est constituée par la paroi du tube contenant le radio-élément. Les gaines qui entourent le tube, les supports et la distance foyer-peau constituent un deuxième filtre. Ces appareils moulés, dont les foyers actifs rigoureusement fixes répartissent une irradiation homogène, sont laissés en place un temps qui varie avec la lésion à traiter, la distance foyer-peau et la quantité de radio-élément mis en place. Le radium était autrefois exclusivement utilisé pour ces applications : on lui préfère maintenant l’iridium 192, pour lequel la protection est plus facile à assurer et dont l’activité spécifique très élevée permet une utilisation du radio-élément sous un très faible diamètre. Les cancers cutanés et cutanéo-muqueux, les cancers orificiels (vulve), le cancer du pénis sont des indications de choix de cette curiethérapie. Là non plus, il ne faut pas négliger d’associer le traitement régional à celui de la tumeur primaire.

Disons, pour terminer, que la curiethérapie permet de distribuer une dose d’irradiation très élevée dans la tumeur avec une irradiation faible des tissus sains voisins. Lorsqu’elle est réalisable, elle permet un débit six à sept fois supérieur à celui qui peut être réalisé en téléradiothérapie.

E. W.

➙ Radiothérapie.

 B. Pierquin et coll., Précis de curiethérapie. Endocuriethérapie, plésiocuriethérapie (Masson, 1964).

cuti-réaction

Technique permettant la recherche de l’allergie* cutanée et spécialement de l’allergie à la tuberculine.


La positivité d’une cuti-réaction témoigne d’une affection par le bacille de Koch, mais ne permet pas de préjuger de l’existence ou non d’un foyer tuberculeux en évolution. Il s’agit d’un phénomène cutané parallèle à l’allergie viscérale.

La cuti-réaction fut utilisée dès 1907 par Clemens von Pirquet (1874-1929) pour mettre en évidence l’état de sensibilisation créé par une infection première de la tuberculose.

La fiabilité de la cuti-réaction est supérieure à celle du timbre tuberculinique (ou patch-test). Avec celui-ci, une réaction négative infirme l’allergie, mais il existe de faux résultats positifs qui doivent être contrôlés par cuti- ou intradermo-réaction.