Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

abrasif (suite)

Utilisations

Les différentes utilisations des abrasifs dépendent de la nature du support qui entre dans leur constitution.


Abrasifs libres

Sont dits « libres » les abrasifs employés sans support fixe, par exemple en suspension dans un fluide, air, huile, pétrole, etc. Cette forme est utilisée dans des opérations de sciage, de rodage, de polissage.


Abrasifs appliqués

Dans ce type d’abrasifs, les grains sont fixés, par différents procédés de collage, en couche mince sur des supports souples, constitués par des papiers, toiles, fibres, nappes de fils de Nylon non tissés, etc. Les abrasifs appliqués se présentent sous forme de disques, de bandes, de cylindres. Ils possèdent de très nombreuses applications, notamment dans les industries du bois, du cuir, du caoutchouc, des plastiques, ainsi qu’en métallurgie.


Abrasifs agglomérés

Dans ce type d’abrasifs, les grains sont noyés dans la masse d’un liant minéral, organique ou métallique. Ils constituent, de loin, la catégorie la plus importante des abrasifs utilisés industriellement. Des formes très variées peuvent être utilisées ; cependant, pour en faciliter la fabrication et l’utilisation, on leur donne le plus souvent des formes géométriques simples qui aboutissent à deux grands groupes : 1o les pierres et les bâtons ; 2o les meules.

Pierres et bâtons. Leur forme dépend du travail auquel on les destine.

Les pierres à affûter, employées à la main, sont destinées à redonner un tranchant aux outils coupants (couteaux, lames, outils de tour), qu’elles permettent de retoucher sur place.

Les bâtons de rodoirs sont des bâtons montés par jeux de trois, quatre ou six sur des outils cylindriques et employés pour la finition des surfaces cylindriques internes, afin de leur donner, par rodage, une forme géométrique plus parfaite et un meilleur état de surface.

Les bâtons de superfinition sont montés sur des têtes vibrantes, pour réaliser des finis extrêmement poussés sur des surfaces cylindriques externes ou internes.

Meules. C’est incontestablement sous cette forme que les abrasifs sont le plus utilisés, et leur importance industrielle est très grande. Une meule est un outil abrasif ayant une forme de révolution et qui se monte généralement sur un arbre par son alésage afin de tourner autour de son axe. Du point de vue du mécanisme d’enlèvement de matière, une meule peut être considérée comme un ensemble d’outils élémentaires, représentés par les grains d’abrasifs, chacun d’eux étant encastré dans le support constituant l’agglomérant. La rotation de la meule donne à chacun des outils la vitesse de coupe qui lui permet de détacher les copeaux de matière. Une meule est définie par ses dimensions, sa forme et ses spécifications.

Il existe des meules de toutes tailles, depuis la meule rectifiant les bagues de roulement miniatures, qui pèse une fraction de gramme, jusqu’aux meules de papeterie employées pour le défibrage du bois, de plusieurs tonnes. On exprime les dimensions d’une meule en millimètres et on les énumère dans l’ordre suivant : diamètre, épaisseur, alésage.

Les meules peuvent présenter des formes très diverses : meules plates, meules à profil, meules lapidaires, meules cylindriques, meules à boisseaux droits ou coniques, meules-assiettes, meules sur centre en acier pour tronçonnage de la pierre, etc.

Étant donné les multiples éléments qui définissent la constitution d’une meule : nature de l’abrasif, grosseur du grain, grade, structure, agglomérant, on a cherché à représenter chaque variable par un symbole. Leur ensemble constitue les spécifications de la meule, qui permettent son identification.

La grande variété de dimensions, de formes et de spécifications des meules se justifie par les diverses utilisations de celles-ci : rectification cylindrique extérieure, rectification cylindrique intérieure, rectification sans centre sur machine à rectifier centerless, rectification plane, affûtage, ébarbage, tronçonnage, sciage, etc.

G. F.

 P. Salmon et M. Carougeau, le Travail des métaux par abrasion (Société de publications mécaniques, 1950). / A. R. Metral (sous la dir. de), la Machine-outil (Dunod, 1953-1959 ; 8 vol.). / A. Chevalier et R. Labille, Usinage par abrasion (Delagrave, 1959). / Compagnie des Meules Norton, les Meules et les produits abrasifs agglomérés (L. Hardy, 1965). / G. Louis, Abrasifs (Techniques de l’ingénieur, Section « Mécanique et chaleur » B 1660, 1969).

Abruzzes et Molise

En ital. Abruzzo e Molise. Partie de l’Italie péninsulaire, sur l’Adriatique. L’ensemble est formé de la région des Abruzzes (correspondant aux provinces de L’Aquila, Chieti, Pescara et Teramo ; 10 794 km2 ; 1 192 000 hab.) et de la région du Molise (correspondant aux provinces de Campobasso et d’Isernia ; 4 438 km2 ; 326 000 hab.).


Les Abruzzes sont un élément montagneux de l’Apennin et ont donné leur nom à une région italienne de laquelle s’est détaché, en 1963, le Molise. L’ensemble conserve des traits géographiques et économiques communs. Sur la façade adriatique de l’Italie péninsulaire, limitée par les Marches au nord (à la hauteur du fleuve Tronto), par les Pouilles au sud (à la hauteur du fleuve Fortore) et par le Latium et la Campanie septentrionale à l’ouest, les Abruzzes et le Molise forment un ensemble pauvre, privé de puissantes industries et de grandes villes.

L’originalité physique provient de l’extension des montagnes. Le massif des Abruzzes est un haut bastion de calcaires compacts, le plus ample et le plus élevé de la péninsule. Il couvre 62 p. 100 de la superficie régionale. Le relief est très complexe. Il présente ici deux alignements parallèles, orientés N.-O. - S.-E. À l’ouest, les hauteurs du Silente, de Velino, de Petroso, de la Meta, au-dessus de 2 000 m, dominent les conques du Fucino, de L’Aquila, de Sulmona. À l’est, les altitudes augmentent avec les Monti della Laga, le massif de la Maiella (2 795 m) et surtout le Gran Sasso, qui porte le point le plus élevé de l’Apennin (2 914 m) et où se niche un petit glacier. Vers le sud-est, dans le Molise, les altitudes s’abaissent, les calcaires s’effacent devant des affleurements de schistes argileux. Les montagnes sont flanquées par une zone de collines sableuses et argileuses, d’une largeur de 25 à 30 km. Entaillées par de petits fleuves côtiers, ces collines sont lacérées par de multiples rigoles d’érosion, les calanchi. L’ensemble se termine par une étroite bande côtière, basse, sableuse, sans articulations, longue de 150 km.