Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Croix-Rouge (suite)

• La Ligue des Sociétés nationales, qui réunit les Sociétés nationales depuis sa création au lendemain de la Première Guerre mondiale, est également une association privée régie par le droit suisse et dont le siège, tout d’abord installé à Paris, est depuis 1939 à Genève. À la différence du C. I. C. R., son action est spécialement consacrée aux œuvres du temps de paix. D’une manière générale, la Ligue réalise l’esprit de la Croix-Rouge comme facteur de paix internationale et oriente notamment l’activité des Sociétés nationales, depuis 1969, vers les sections de jeunes pour les entraîner dans un nombre croissant d’activités au service de l’amitié et de la solidarité entre les peuples. Plus spécialement, elle a pour mission de préparer et de coordonner, en cas de calamités publiques et de sinistres naturels, les actions de secours venues de différents pays, dont l’absence de coordination est encore malheureusement notoire.

Le C. I. C. R. et la Ligue ont précisé la répartition de leurs compétences dans un accord formel, que la vingt et unième Conférence internationale de la Croix-Rouge a confirmé à Istanbul en 1969.

P. L.

 E. Borel, l’Organisation internationale de la Croix-Rouge (Rec. Cours La Haye, t. I, 1923). / J. S. Pictet, la Croix-Rouge et les conventions de Genève (Rec. Cours La Haye, t. LXXVI, 1950) ; les Principes de la Croix-Rouge (Genève, 1955). / P. de La Pradelle, la Conférence diplomatique et les conventions de Genève du 12 août 1949 (Éd. internationales, 1952). / P. Ruegger, l’Organisation de la Croix-Rouge internationale sous ses aspects juridiques (Rec. Cours La Haye, t. LXXXII, 1953). / H. Coursier, la Croix-Rouge internationale (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1959 ; 2e éd., 1962). / F. Gigon, Henri Dunant, l’Épopée de la Croix-Rouge (Gallimard, 1960).
On peut également consulter : les Conventions de Genève du 12 août 1949 (publication du C. I. C. R.) ; la Revue internationale de la Croix-Rouge (publication mensuelle du C. I. C. R.) ; le C. I. C. R. en action. Notes d’information (hebdomadaire).

Cromwell (Oliver)

Lord-protecteur d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande (Huntingdon 1599 - Londres 1658).



La jeunesse de Cromwell

• 1606 : il entre à l’école libre de Huntingdon, où il est sous la férule de Thomas Bearde, pédagogue réputé et puritain notoire. L’enseignement que reçoit le jeune garçon est décisif pour l’avenir.

• 1616 : il entre à Sydney Sussex College (Cambridge), établissement marqué par le puritanisme. Au demeurant, il s’intéresse plus aux exercices du corps qu’à ceux de l’esprit.

• 1617 : la mort de son père l’amène à quitter l’université. Pendant trois ans, on perd sa trace : peut-être est-il allé à Lincoln’s Inn (ou à Gray’s Inn ?) pour acquérir les notions de droit qui sont nécessaires à un futur squire ?

• 1620 : mariage avec Elizabeth Bourchier, dont le père, prospère marchand de Londres, possède des terres dans l’Essex.


1620-1639 : les années d’obscurité

On ne sait pas grand-chose sur Cromwell pendant cette période. Quelques faits notables émergent.

• 1628 : il représente le Huntingdonshire au Parlement. Il ne s’y fait guère remarquer.

• 1631 : il vend ses terres familiales pour s’établir fermier d’un grand domaine, près de Saint Ives.

• 1636 : héritant d’un oncle, il va s’établir à Ely. Sans être riche, il est assez aisé, plus, en tout cas, que ne l’était son père.

Mais ces années mal connues sont très importantes pour la formation de Cromwell. On sait qu’il lit les récits des campagnes de Gustave Adolphe, qu’il s’enthousiasme pour les pauvres paysans des « fens » (les marais d’East Anglia), menacés de perdre leurs droits coutumiers à la suite du drainage des marais par des entrepreneurs sans scrupule. Surtout, ces années sont celles de la maturation religieuse. C’est alors que s’ébauche le deuxième trait essentiel de notre homme : gentilhomme campagnard, Cromwell est aussi puritain.


Cromwell au Parlement

Bien qu’il ne soit au Parlement que depuis trois ans, Cromwell représente le Cambridgeshire au « Short Parliament », réuni par Charles Ier en 1640. L’opposition religieuse et politique est telle que le roi dissout très vite ce Parlement. Mais, aux abois devant les difficultés financières et la révolte des Écossais presbytériens, Charles doit bien vite convoquer celui qu’on surnommera le Long Parliament.

• Nov. 1640 : c’est avec l’ouverture de la session parlementaire que commence la vie publique de Cromwell. Très vite, cet homme de haute taille, solide, le cheveu noir, l’œil perçant, au teint rouge, se fait connaître : au fur et à mesure que le temps passe, son éloquence, passionnée et violente, d’abord confuse, se fait plus mordante, plus percutante. Il est de toutes les commissions, consacrant son énergie à la défense de la religion. Ce n’est pourtant encore que le brillant second des leaders parlementaires les plus en vue, comme John Pym ou John Hampden.

• 1642 : l’opposition entre le roi et le Parlement s’exacerbe. Dans une atmosphère rendue dramatique par la révolte sanglante de l’Irlande, empoisonnée par la méfiance, Charles accumule les maladresses : lorsqu’il essaie de faire arrêter cinq des principaux membres des Communes, il ouvre en fait la voie de la guerre civile (janv.). Sans doute, ce n’est que le 22 août qu’il lève son étendard à Nottingham. Mais déjà les préparatifs belliqueux sont bien avancés de part et d’autre : au cours de ces semaines, un homme s’est distingué par son inlassable activité, Cromwell. L’un des premiers, il s’est préoccupé de la mise en état de défense du pays contre le roi. Il prodigue ses deniers : il va lui-même lever dans son Huntingdonshire natal une petite troupe de cavaliers soigneusement triés, qu’il met à la disposition du Parlement. Au gentilhomme et au puritain va s’ajouter maintenant l’homme de guerre.