Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

criminologie (suite)

L’influence de la criminologie sur la législation répressive n’est pas négligeable. Dans le domaine de la prévention, des mesures ont été prises en faveur des enfants inadaptés, de l’organisation des loisirs, de la formation professionnelle, de l’emploi et de l’habitat. Certes, ces mesures pourront paraître bien insuffisantes par rapport aux problèmes qu’elles concernent, mais on ne saurait, pour cette seule raison, en minimiser la portée.

Une action préventive au niveau individuel a été également entreprise par suite de la prise de conscience de certains états dangereux. À ce titre, le législateur français a envisagé des mesures de traitement des alcooliques et des toxicomanes (lois du 31 décembre 1953, du 15 avril 1954 et du 31 décembre 1970). Une ordonnance du 23 décembre 1958 (modifiée par une loi du 4 juin 1970) a permis au juge de prendre des mesures d’assistance éducative à l’égard des mineurs non émancipés dont « la santé, la sécurité ou la moralité sont en danger » ou quand « les conditions de leur éducation sont gravement compromises ». Enfin, l’institution de la tutelle pénale (loi du 17 juillet 1970) tend à protéger la société contre les agissements des multirécidivistes. Nul doute que ces différentes mesures permettent de renfermer dans de justes limites la délinquance.

Sous l’influence de la criminologie, les idées en matière d’exécution des peines ont évolué, puisque la sanction doit avoir pour objet d’assurer l’amendement du délinquant. La privation de liberté, emprisonnement correctionnel ou réclusion criminelle, tend à réadapter socialement les délinquants, ce qui implique une action dans les domaines professionnel, éducatif, psychologique et même thérapeutique. De plus, la peine peut ne pas être subie totalement dans le milieu carcéral, notamment lorsqu’elle est assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve.

Dans tous les cas, un juge, le juge de l’application des peines, intervient dans l’exécution des peines privatives de liberté ; il contrôle également le traitement appliqué en milieu libre sur les probationnaires, les libérés conditionnels, les interdits de séjour et les vagabonds.

Si l’on ajoute le développement des mesures de sûreté (confiscation, fermeture d’établissement, interdictions de séjour et de paraître, déchéance et incapacité professionnelle) et l’admission du principe d’un examen de personnalité (trop souvent encore facultatif), il est permis de constater que la recherche criminologique a stimulé et vivifié le droit pénal.

Sans doute, les résultats auxquels sont parvenus les criminologues sont-ils encore imprécis, mais le développement de l’enseignement de la criminologie, la formation de chercheurs et la coordination des travaux devraient entraîner des découvertes importantes dans la genèse de la délinquance.

B. B.

➙ Crime / Criminalistique / Délinquance / Infraction.

 É. Durkheim, les Règles de la méthode sociologique (Alcan, 1894 ; 13e éd., P. U. F., 1950). / P. Fauconnet, la Responsabilité (Alcan, 1920). / E. H. Sutherland, Principles of Criminology (Chicago, 1924 ; 6e éd. rev. par D. R. Cressey, 1960 ; trad. fr. Principes de criminologie. Éd. Cujas, 1967). / E. De Greeff, Introduction à la criminologie (P. U. F., 1947). / M. Laignel-Lavastine et V. Stanciu, Précis de criminologie (Payot, 1950). / E. Seeling, Traité de criminologie (P. U. F., 1956). / J. Pinatel, la Criminologie (Spes, 1960 ; nouv. éd., 1969) ; la Criminologie clinique (Dessart, Bruxelles, 1968) ; la Société criminogène (Calmann-Lévy, 1971). / P. Bouzat et J. Pinatel, Traité de droit pénal et de criminologie, t. III : Criminologie (Dalloz, 1963 ; 3e éd., 1972). / R. Mucchielli, Comment ils deviennent délinquants (Éd. sociales françaises, 1965). / D. Szabo, Criminologie (Presses de l’Université, Montréal, 1965). / G. Picca, Pour une politique du crime (Éd. du Seuil, 1966). / R. Merle et A. Vitu, Traité de droit criminel (Éd. Cujas, 1967 ; 2e éd., 1973). / G. Stefani, G. Levasseur et R. Jambu-Merlin, Criminologie et science pénitentiaire (Dalloz, 1968 ; nouv. éd., 1970). / E. J. Yamarellos et G. Kellens, le Crime et la criminologie (Gérard, Verviers, 1970 ; 2 vol.). / P. Grappin, l’Anthropologie criminelle (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1973).

Crinoïdes

Classe d’Échinodermes, à longs bras flexueux, des profondeurs marines.


Les Crinoïdes sont des Échinodermes fixés ou nageurs. On compte 650 espèces actuelles, pour la plupart nageuses.

Les Crinoïdes fixés vivent à partir de quelques centaines de mètres jusqu’aux abysses. Plus de 5 000 espèces ont vécu et ont disparu au cours des périodes géologiques. On n’en dénombre plus aujourd’hui que 80 espèces, dont les individus se rassemblent souvent par milliers, en véritables prairies semblables à des champs de Tulipes ou, plutôt, de « Lis de mer ».

Le Crinoïde fixé actuel est constitué typiquement d’un petit corps central, la thèque, d’où partent des appendices plumeux très développés, les bras, et qui est prolongé d’une tige constituée de pièces calcaires empilées.

La thèque se différencie en deux parties : une coupe aborale, le calyx, et une membrane orale, le tegmen, qui recouvre le calyx. Le pédoncule, fixé au sommet du cône, est fait d’un grand nombre de pièces calcaires aplaties, empilées les unes sur les autres, et parcouru par un canal axial dans lequel se prolonge la cavité générale et où pénètrent également divers organes du calyx.

L’animal peut se fixer dans le sol par son pédoncule, pointu, ou sur les pierres et la vase du fond par des cirres ou de nombreux prolongements très fins, ramifiés comme les rac nés d’un arbre. Le pédoncule peut mesurer jusqu’à 50 cm ; on observe qu’il dépassait parfois 20 m chez les formes éteintes, et que ses articles accumulés constituent le « calcaire à entroques ».