Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

crédit (suite)

Le factoring

Le factoring permet à un commerçant de se décharger de l’encaissement de ses créances et du problème de la solvabilité de ses clients, en cédant ses créances à un établissement financier : le « factor ». Pratiquement, celui-ci se charge complètement de la tenue du compte clients de l’entreprise, du recouvrement des créances et, éventuellement, du financement de celles-ci. Il y a un factoring domestique et un factoring à l’exportation.

Le factoring domestique

Le commerçant qui travaille avec un factor soumet à celui-ci toutes ses créances commerciales et s’engage à endosser toutes les lettres de change. L’entreprise de factoring se réserve le droit d’accepter ou non une créance et de signaler à l’adhérent qu’elle n’accepte plus les créances sur un client donné. L’adhérent doit signaler à son client qu’il doit désormais payer les factures au factor. De façon à simplifier la procédure, l’entreprise de factoring fixe, pour chaque client de l’adhérent, un plafond de crédit.

D’autre part, les opérations de factoring prévoient la plupart du temps le paiement par le factor de la créance par anticipation ; c’est dans la mesure où cette opération est liée au recouvrement anticipé des créances que le factoring est une opération de crédit. Le factoring domestique présente un grand intérêt pour les entreprises à forte rentabilité, mais dont la trésorerie est particulièrement étroite.

L’adhérent s’engage à fournir au factor tous les renseignements ; de ce fait, celui-ci a un droit de contrôle sur ses activités. Les approbations sont données pour une période déterminée, et, en règle générale, l’opération de factoring est assortie d’un transfert de la créance.

Une convention de compensation et d’indivisibilité est passée entre l’adhérent et son factor de façon que toutes les créances et dettes soient fongibles. La remise au factor des factures se fait au moyen d’un bordereau toutes les semaines ou tous les mois. Le factor vérifie que les factures ne dépassent pas les montants autorisés, les encaisse, puis en accuse réception. Il peut en verser le montant en compte courant.

Le factoring permet à l’entreprise une sécurité particulièrement grande dès que le factor a accepté la facture ; il diminue le montant du fonds de roulement nécessaire (dans la mesure où toutes les factures sont mobilisées) ; il réduit donc l’appel à des capitaux extérieurs.

Le factoring à l’exportation

Le mécanisme du factoring à l’exportation est le même que pour le factoring domestique, mais il faut noter ici que son utilité est encore plus grande, car il permet un recouvrement des créances dans des cas où il est difficile, pour une petite entreprise, de le faire sans engager des frais importants. Les sociétés de factoring ont souvent conclu entre elles des accords internationaux.

Les cartes de crédit

Les cartes de crédit, en France, peuvent être classées en trois catégories.

• Les cartes multiservices émises par les banques françaises sont la carte bleue et la carte bleue internationale. La carte bleue offre à un détenteur la possibilité de réaliser des paiements sans effectuer de débours dans un très grand nombre d’établissements (51 000 en 1974), de retirer à tout moment des espèces dans de nombreux distributeurs automatiques de billets et d’étaler sur trois mois les règlements de ses achats. La carte bleue internationale permet de bénéficier d’un réseau international implanté dans 84 pays étrangers et comprenant 1 500 000 commerçants.

• Les cartes internationales (Diner’s Club, American Express), dont les bénéficiaires (qui font l’objet d’une sélection) disposent d’un crédit pratiquement illimité garanti par l’organe émetteur, permettent d’effectuer des achats dans le monde entier.

• Les cartes à utilisation spécialisée (comme la formule du crédit, dit « en poche », du Cétélem et de l’Intercarte des banques populaires) permettent à leurs titulaires d’obtenir un crédit renouvelable. Les autres cartes (Avis, Hertz) accordent également ce type d’avantages, mais limités à un type de produits ou de prestation de services.

La diffusion des cartes de crédit est considérable aux États-Unis, où 10 000 parmi les 14 500 banques commerciales proposent des cartes de crédit à leur clientèle et où l’on compte quelque 65 millions de détenteurs de cartes de crédit (1975), acceptées par plus d’un million de détaillants et de services.

L’essor de la carte de crédit est moindre en Europe (la carte bleue n’aurait rallié, depuis son lancement en 1968, que 900 000 porteurs [1974], beaucoup de ses détenteurs répugnant à s’en servir comme mode de règlement et l’utilisant surtout pour retirer des billets des distributeurs automatiques).


Le financement des opérations du commerce international

Le financement du commerce extérieur pose certains problèmes inhérents à la nature même de cette activité. Tout d’abord, les parties en présence lors d’une transaction ne se connaissent pas toujours et, de ce fait, ne sont pas en mesure de juger quelle est la confiance qu’elles peuvent s’accorder mutuellement, tant pour le paiement que pour la qualité de la marchandise livrée.

Par ailleurs, si le règlement ne se fait qu’à l’arrivée de la marchandise, le vendeur doit faire un effort particulier de trésorerie, car il lui faut, par exemple, payer des salaires, des frais de matières premières, etc., pour la fabriquer, et il ne rentrera dans ses fonds que bien plus tard.

Pour ces deux raisons (mais aussi pour d’autres : risque de change, réglementations différentes...), il est nécessaire de faire intervenir un organisme financier. Des techniques précises de financement ont, peu à peu, vu le jour.


Le financement des importations

Le financement des importations est essentiellement réalisé par le crédit documentaire. Celui-ci est un crédit sur gage, constitué par des documents représentant les marchandises et affirmant que celles-ci ont bien été expédiées.

C’est un crédit accordé à l’importateur dans le délai compris entre le moment où la marchandise est expédiée et celui où elle est livrée.

• Déroulement du crédit documentaire.

1o L’importateur demande à sa banque d’ouvrir un crédit documentaire en faveur de l’exportateur. Il lui remet alors les documents prouvant l’expédition.

La facture commerciale porte les renseignements relatifs aux produits expédiés (de plus en plus couramment sous forme de normes) et les prix de vente détaillés de ceux-ci, de façon à en faire apparaître les constituants.

À la facture commerciale est souvent jointe, pour certains pays, une facture consulaire qui reprend la description et le prix de vente. Cette facture est visée par les autorités consulaires du pays de destination des produits. À la place de ce document, on trouve souvent, joint à la facture commerciale, un certificat d’origine permettant l’application des taux de douane.

Le certificat d’agréage a pour objet de constater au départ ou à l’arrivée l’état des produits.