Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Couperin (les) (suite)

Homme qui aime la campagne et possède une maison à Saint-Germain-en-Laye, il se promène de Choisy à Taverny et sait apprécier les richesses, les points de vue, les parfums de la nature (les Vergers fleuris, les Gazouillements, le Point du jour, les Petits Moulins à vent, les Papillons, le Moucheron, les Petites Crémières de Bagnolet), et, si son œil perçoit l’Anguille qui file dans la rivière, son oreille entend bourdonner les Abeilles, chanter les Fauvettes plaintives, la Linotte effarouchée ou le Rossignol en amour.

Musicien de cour, en service à Versailles, il nous livre des portraits royaux sous le titre l’Auguste, la Majestueuse, l’Unique. Il évoque des personnages de la Cour (la Bourbonnaise, la Charolaise, la Conti, la Muse de Monaco, la Princesse de Sens). Il chante l’arrivée de Louis XV (les Lys naissants), il honore la Régente ou la Minerve, enfin la Princesse Marie.

Familier de la commedia dell’arte, il vit au temps de Watteau et dessine comme lui les Bacchantes, le Carillon de Cythère, l’Arlequine ou les Dominos. Il se plaît à définir les sentiments en passant des Charmes aux Langueurs tendres, de la Muse plantine aux Regrets. Poète, il se crée toute une métaphysique lorsqu’il analyse les Ombres errantes, l’Âme en peine ou les Barricades mystérieuses. Écrite à trois voix, chaque pièce est agrémentée d’ornements qui font rebondir l’une quelconque de ces trois parties ou qui pimentent l’harmonie. Contrairement à ce que l’on dit, Couperin ne se complaît pas dans la miniature ou le tableautin. Il lui suffit de quelques mesures (l’Unique) pour atteindre la majesté, et il côtoie la grandeur louis-quatorzienne dans la passacaille en si mineur ou la chaconne intitulée l’Amphibie. Pour Couperin, le classicisme obéit à des constantes d’équilibre et de concision qui laissent toujours place à la fantaisie.

Parmi les filles de Couperin le Grand, citons Marie Madeleine, née à Paris en 1690, morte à l’abbaye de Maubuisson, où elle était organiste, en 1742, et Marguerite Antoinette (Paris 1705-1778), qui eut la charge de claveciniste de la Cour en 1730, comme survivancière de son père. Virtuose célèbre, celle-ci reçut, comme son père, l’emploi de maître de clavecin des Enfants de France.

Armand Louis (Paris 1727 - id. 1789), fils de Nicolas, succéda à son père à Saint-Gervais et tint différentes orgues de Paris. Il avait épousé Élisabeth Blanchet, fille du facteur de clavecins. Son œuvre groupe des pièces de clavecin, des sonates de chambre, des motets et des cantatilles. Ses deux fils Pierre Louis (Paris 1755 - id. 1789) et Gervais François (Paris 1759 - id. 1826) lui succédèrent à Saint-Gervais, sans laisser dans l’histoire de la musique des œuvres de valeur. Ce dernier a vécu la période révolutionnaire propice à la romance, aux transcriptions, aux variations, aux symphonies beaucoup plus qu’aux pièces d’orgue.

Céleste (Paris 1793 - id. 1860), la fille de Gervais François, est la dernière à avoir porté le nom de Couperin. Elle a tenu pendant quelques années l’orgue de Saint-Gervais.

N. D.

 C. Bouvet, Une dynastie de musiciens français : les Couperin (Delagrave, 1919) ; Nouveaux Documents sur les Couperin (P. Bossuet, 1933). / A. Tessier, Couperin (Laurens, 1926). / P. Brunold, le Grand Orgue de Saint-Gervais de Paris (Oiseau-Lyre, 1934). / N. Dufourcq, le Clavecin (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1948 ; 2e éd., 1967) ; le Livre de l’orgue français, t. IV : la Musique d’orgue (Picard, 1972). / W. Mellers, François Couperin and the French Classical Tradition (Londres, 1950). / P. Citron, Couperin (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1956). / S. Hofman, Œuvre de clavecin de François Couperin le Grand (Picard, 1961). / Mélanges François Couperin (Picard, 1968).

couperose

Distension permanente des fins vaisseaux du tégument facial.


Prédominant aux pommettes et sur le nez, elle est faite d’un réseau de télangiectasies (capillaires dilatés), mélangées de veinules plus ou moins volumineuses sillonnant un fond de rougeur. Elle s’installe lentement et atteint les sujets souffrant depuis des années de poussées congestives du visage (érythrose faciale). Compliquée de folliculites, elle réalise l’acné* rosacée. Les femmes, aux approches de la ménopause, y sont plus prédisposées, en particulier celles dont la fragilité et l’atonie vasculaires sont héréditaires.

Les sujets atteints de couperose doivent éviter les expositions prolongées au vent ou au soleil, les locaux surchauffés, et ils doivent s’abstenir de mets épicés et d’abus de café, thé, chocolat, alcool. Le traitement interne vise à pallier les troubles nerveux ou gastro-intestinaux qui conditionnent l’érythrose faciale. Localement, la cryothérapie superficielle (neige carbonique) et la douche filiforme sont indiquées. Les télangiectasies nettement visibles peuvent être traitées par de fines électrocoagulations monopolaires pratiquées par un médecin expérimenté.

A. C.

coupleur

Organe de transmission de mouvement permettant un certain glissement d’un arbre conduit par rapport à un arbre moteur et capable de transmettre un couple toujours égal au couple moteur.



Coupleur hydrocinétique ou coupleur hydraulique

Il est essentiellement composé de deux rotors munis d’aubes sensiblement planes et radiales, l’ensemble constituant un tore creux dont l’une des moitiés est mobile par rapport à l’autre. Le premier rotor est solidaire de l’arbre moteur, encore appelé couronne motrice, pompe ou impulseur, et boulonné d’une part sur le plateau moteur, d’autre part sur un carter rempli à 90 p. 100 environ d’huile minérale légère. Le rotor conduit, ou secondaire, encore appelé couronne réceptrice ou turbine, est boulonné sur un petit flasque solidaire d’un arbre tournant dans un alésage du carter et entraînant l’arbre conduit par un accouplement flexible.

Certains coupleurs comportent un noyau de guidage annulaire et creux près du centre de la section circulaire du tore. Ce deuxième tore a pour but d’orienter les filets fluides, d’éviter la turbulence et par suite d’augmenter le rendement. Ce deuxième tore en deux parties, chacune solidaire d’une couronne, est, bien entendu, placé plus près de la circonférence extérieure que de la circonférence intérieure du tore, afin de maintenir une section de circulation du liquide aussi constante que possible autour du noyau. Pour la plupart des coupleurs, on adopte un nombre d’aubes légèrement différent sur l’un et l’autre des rotors, 29 et 30 par exemple ; ainsi quelle que soit la position respective des deux rotors, il ne peut y avoir plus de deux aubes en position face à face. Le couple transmis ne peut donc pas osciller en fonction de la position relative des aubes des deux rotors.