Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

contraception (suite)

Les produits contraceptifs ne sont plus obligatoirement délivrés en pharmacie, la distribution en étant également assurée dans les centres de planification et d’éducation familiale agréés. Le remboursement des produits contraceptifs est organisé par la Sécurité sociale. Leur délivrance est même gratuitement assurée dans les centres de planification et d’éducation familiale ainsi que dans les centres de protection maternelle et infantile (ou de P. M. I.) pour les mineures désirant conserver l’anonymat et les personnes non assurées sociales.

La propagande antinataliste demeure interdite, ainsi que la publicité commerciale des produits contraceptifs, sauf dans les revues spécialisées à l’usage des médecins et des pharmaciens.

M. C.

 M. A. Lagroua Weill-Hallé, Contraception orale ou locale (Maloine, 1962). / G. Pincus (sous la dir. de), The Control of Fertility (New York, 1965 ; trad. fr. le Contrôle de la fécondité, Masson, 1967). / M. et A. Blacque-Belair, la Contraception. Problème médical et humain (Maloine, 1966). / J. Dalsace et R. Palmer, la Contraception (P. U. F., 1966). / L. Neuwirth, le Dossier de la pilule (Éd. de la Pensée moderne, 1967). / P. Corval, Contraception et sexualité. Le couple devant un nouvel avenir (le Centurion, 1968). / H. Rozenbaum, la Contraception (Bordas, 1971) ; 200 Questions sur la contraception (Solar, 1974). / C. Valabrègue et D. Dallayrac, la Contraception (Filipacchi, 1973).

contradiction et dialectique

La contradiction est la situation d’opposition entre deux éléments d’un même ensemble, notamment logique.


La dialectique est un processus de la pensée ayant la contradiction pour moteur et visant à en rendre compte.

« Une même chose peut à la fois être et ne pas être, et la pensée peut le concevoir. » En inversant cette thèse, qu’il attribue à Héraclite, à Démocrite et à l’école de Mégare, Aristote* fixe dans l’histoire de la philosophie la distinction entre logique et dialectique. Il pose comme loi première de l’Être et condition de sa connaissance le principe d’identité A = A, toute chose est identique à elle-même, qui peut s’énoncer négativement en principe de contradiction : « Il est impossible que le même attribut appartienne et n’appartienne pas en même temps et sous le même rapport au même sujet. » La contradiction (blanc / non-blanc) et la contrariété (blanc / noir), congédiées de la sorte, retrouvent leur légitimité dans la dialectique, recherche préalable au savoir et procédant par l’affrontement d’opinions divergentes. Travaillant dans la sphère de l’opinion, la dialectique ne peut conduire qu’au probable et sera définie par Kant « logique de l’apparence ». La logique d’Aristote va du certain au certain et permet à la science de saisir les choses dans leur essence, c’est-à-dire dans leur identité. En inversant ces principes, il semble qu’on puisse arriver à Hegel, qu’il suffirait de retourner d’idéalisme en matérialisme pour trouver Marx, la méthode dialectique restant la négation d’Aristote ; contre l’ontologie, qui repose sur le principe d’identité et sur la séparation des contraires, le devenir dialectique est mû par un principe double : l’identité et la connexion interne des contraires.

Le mouvement qui produirait Marx par la négation idéaliste d’Aristote et par la négation matérialiste de Hegel est typiquement hégélien : l’essence s’y accomplit selon le rythme ternaire de la négation et de la négation de la négation, sans être affectée par les péripéties renversantes où elle s’aliène et se récupère. Les marxistes, en prétendant conserver la structure de la méthode hégélienne sur une base matérialiste, étaient en fait prisonniers d’une métaphysique et d’une philosophie de l’histoire. On doit surtout à L. Althusser la remise en chantier du concept de contradiction à partir d’une conception structuraliste de la causalité historique, qui devait permettre d’en finir avec les deux faces du marxisme interprété comme philosophie de l’histoire réalisant un but présent dès l’origine, par le jeu de ses contradictions internes. Dans une version, l’autodéveloppement de l’économie, précisément des forces productives, s’effectue à travers les grands modes de production selon sa logique interne ; à tout moment, tous les aspects de la réalité sociale expriment l’essence de ce mode de production, de ce moment du devenir économique. L’autre lecture, finaliste, tirée du jeune Marx, voit dans l’histoire l’essence humaine du travail se développer en s’aliénant dans le travail exploité, pour se retrouver épanouie par la négation révolutionnaire de cette négation-aliénation. Dans les deux cas, la dialectique ternaire permet la réalisation d’un principe immanent se développant en raison de sa contradiction interne, simple et originaire. Althusser a montré dans l’idéalisme hégélien la raison de ce téléologisme marxiste.

Chez Hegel, chaque période historique incarne un moment du développement de l’idée. Tous les éléments constitutifs d’une totalité sociale (économiques, politiques, religieux, esthétiques, etc.) « expriment » la même essence.

La totalité sociale est une unité homogène, expressive d’une essence spirituelle qui en est le centre. Ainsi Rome n’est rien d’autre que l’incarnation du principe de la personnalité juridique abstraite, principe qui, en raison de sa contradiction interne, conduira à la figure de la subjectivité dans le christianisme médiéval. Ici, la loi du mouvement historien se confond avec la réalisation d’un principe, de l’origine vers sa fin. Pour rompre avec le finalisme, il faut repenser la nature de la totalité sociale où se nouent les contradictions. On verra alors si le statut de l’économie, qui n’est plus le centre auquel se ramènent toutes les déterminations concrètes mais l’instance déterminante en dernière analyse, suffit à en finir avec tout providentialisme. La totalité sociale marxiste, que supporte l’économie, n’est pas simple et homogène, expressive. Elle est structurée de manière complexe en instances relativement autonomes.