Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

constructions rurales (suite)

• Les étables industrielles (fig. 1). Les grandes unités sont liées à des économies d’échelle qui dépendent également du plein emploi de la main-d’œuvre, mais aussi des équipements existants. Par exemple, dans les conditions actuelles, un manège de traite ne peut se rentabiliser qu’avec un troupeau de 300 vaches en traite au moins, ce qui fixe un plancher souhaitable du point de vue de l’effectif animal. Si l’unité de production veut disposer pour elle seule d’une installation de déshydratation dont elle consommera la totalité de la production, il sera nécessaire de traiter environ 200 ha de surface fourragère, de prévoir un troupeau de 600 à 800 vaches et d’en adapter l’effectif exact au plein emploi de la main-d’œuvre.

La gestion de ces troupeaux pose encore des problèmes mal connus. La surveillance du troupeau, sa bonne gestion nécessitent dans tous les cas un nombre de données considérable, dont l’exploitation ne peut guère se faire que par des procédés mécanographiques, voire même en ayant recours à l’informatique. Ainsi, si les économies d’échelle sont susceptibles de réduire les coûts de production, les frais de gestion augmentent et on ignore actuellement dans quelle mesure ces unités peuvent être compétitives et en tout état de cause quelle doit être leur taille optimale.

• Les conséquences techniques. Le souci constant d’accroître la productivité des installations et de réduire les coûts de fonctionnement marque indiscutablement les plans des étables modernes.


Les équipements

• Le stockage des aliments. Le développement de l’ensilage, conséquence de la révolution fourragère, et l’extension spectaculaire de la culture du maïs ont remis en évidence l’utilité des silos-couloirs. Les facilités que ceux-ci offrent en permettant la pratique du libre-service des animaux justifient la vogue qu’ils connaissent. En évitant la distribution des aliments, ils participent à l’amélioration de la productivité des installations. Cependant, en raison des développements de surface qu’exige leur emploi, ils se justifient moins dans les grandes unités, les silos-tours permettant de concevoir des installations plus « compactes ». Mais la concentration des effectifs requiert des volumes de stockage importants, et le coût élevé des investissements a incité les utilisateurs à rechercher des formules plus économiques.

Le silo-couloir de grande hauteur de stockage fait son apparition et pourrait connaître un essor important dans le futur. Son remplissage et sa vidange nécessitent l’utilisation de nouveaux matériels à gros débit compatible avec la productivité importante, indispensable dans les grandes unités.

Ainsi, les grandes unités de production bovine auront le choix pour le stockage de l’ensilage entre deux systèmes différents, et la compétition commerciale qu’ils peuvent susciter va dans le sens des intérêts des agriculteurs.

• La déshydratation. La déshydratation des fourrages grossiers, qui consiste à évaporer l’eau du produit pour arrêter brutalement sa dégradation et le conserver sous de petits volumes, ouvre de nouvelles perspectives. En rendant la récolte pratiquement indépendante des conditions atmosphériques, il est théoriquement possible de ramasser le produit au moment où sa valeur énergétique est la plus grande et de le stocker sans perte. La déshydratation des fourrages, associée avec leur intensification, est donc un facteur de progrès incontestable. Les produits déshydratés obtenus peuvent ensuite être pressés et mis sous forme de granulés plus ou moins gros qui se prêtent bien à une distribution à l’aide de dispositifs mécaniques.

Les installations de déshydratation nécessitent des investissements et des frais de fonctionnement importants qui impliquent une utilisation parfaite des équipements suivant un planning précis et une organisation stricte dans les assolements et le déroulement du chantier de récolte. Ces équipements requièrent de la part des responsables qui les conduisent les mêmes qualités que celles qui sont nécessaires à la gestion des grandes unités de productions animales. On peut donc dès à présent concevoir de grandes unités appliquant des méthodes d’organisation et de gestion aussi élaborées que celles qui sont utilisées dans l’industrie.

Sur le plan technique, les déshydrateuses d’herbe dérivent de matériels utilisés dans l’industrie. Ce sont donc des équipements lourds et onéreux, et il n’est pas certain que la technologie utilisée, qui fait circuler l’herbe dans des tambours rotatifs en présence d’un courant d’air très chaud, soit la mieux adaptée (fig. 2). Les méthodes dites « de fluidisation », qui consistent à mettre en suspension les brins d’herbe dans un bain d’air chaud, pourraient bien, en allégeant sensiblement le matériel et donc son coût, faire de la déshydratation des fourrages grossiers une opération d’un développement important.

• La distribution des aliments. L’apparition des matériels fixes ou mobiles de distribution des aliments constitue un élément important dans le choix des plans par les contraintes qu’ils imposent. À la limite, ils peuvent rendre possible l’automation complète de la distribution des aliments.

Grâce à des émetteurs électroniques, par exemple, certains dispositifs permettent de reconnaître chaque animal et de lui délivrer la quantité d’aliment qui lui convient. Le prix de ces matériels en fait pour l’instant des curiosités techniques intéressantes plus que des équipements opérationnels, mais il y a là pour l’avenir des possibilités étonnantes.

• L’évacuation des déjections. L’évacuation des déjections, travail fastidieux et désagréable, a trouvé des solutions techniques diverses grâce à l’utilisation de dispositifs mécaniques (fig. 3) ou hydrauliques.

Bien qu’ils soient difficiles à rentabiliser, ils participent à l’amélioration des conditions de travail et à la valorisation du travail de l’ouvrier.