Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

construction navale (suite)

Sur de nombreux grands paquebots, on utilise des alliages légers à base d’aluminium et de magnésium pour les superstructures, ce qui offre, bien que pour un coût sensiblement plus élevé, un triple avantage technique : allégement de l’ensemble (à résistance égale, le gain de poids est de l’ordre de 50 p. 100 par rapport à l’acier), moindre fatigue des éléments supérieurs de la structure en raison du coefficient d’allongement plus élevé et surtout amélioration de la stabilité, ce qui est très important pour un navire à passagers soumis à une réglementation très sévère dans ce domaine. Les alliages légers sont aussi très utilisés pour les embarcations de sauvetage et de service ainsi que pour les bateaux de plaisance, mais, pour ces bâtiments, les matières plastiques sont désormais de plus en plus employées.

E. C.


Les grandes sociétés mondiales de construction navale


Aktien-Gesellschaft « Weser »,

société allemande de construction navale, l’une des premières affaires du secteur avec environ 20 p. 100 du marché des chantiers ouest-allemands. Son capital est détenu à 80 p. 100 environ par le groupe F. Krupp, qui a d’ailleurs eu à soutenir la situation financière de la société vers 1970. À cette époque, d’importants investissements ont été réalisés pour moderniser les chantiers. Ils ont permis à l’AG « Weser » de construire des pétroliers géants, domaine d’activité qui n’avait jamais, jusque-là, constitué l’essentiel de la production ouest-allemande de navires. L’AG « Weser » était notamment spécialisée dans la construction de navires de ligne et de porte-containers, branche qui est restée l’une de ses principales activités, comme des autres grands chantiers allemands, qui assurent dans ce domaine 40 p. 100 du marché dans le monde. Les difficultés qu’ont connues les chantiers navals allemands au cours des années 1970-71, en raison, notamment, des réajustements monétaires, l’ont amenée à prendre des contacts avec d’autres sociétés du secteur dans le dessein de passer des accords de rationalisation de production.


Astilleros Españoles S.A.,

société espagnole constituée en 1969 sous l’égide de l’État, qui détient la moitié du capital par l’intermédiaire de l’Institut national industriel (I. N. I.). Elle est née de la fusion de la société Astilleros de Cádiz, de la Compañía Euskalduna, de la Sociedad Española de Construcción Naval et de leurs diverses filiales. Ce regroupement a fait de la société Astilleros la première affaire espagnole de construction navale, devant la société Astano, et l’une des toutes premières affaires du secteur dans le monde. Les principaux chantiers consacrés à la construction des navires sont situés à Cadix, à Séville, à Bilbao et à Gijón, mais le groupe possède également des chantiers de réparation et des affaires d’engineering à Bilbao, à Valence et à Santander. Les deux tiers des nouveaux bâtiments construits en Espagne sortent des chantiers d’Astilleros, qui assurent en outre les trois quarts des réparations de navires. Le développement des installations du groupe s’articule autour de la construction d’un nouveau chantier dans la région de Cadix, permettant la construction de navires de 400 000 t. Le chantier de réparations de Cadix, qui possède le plus grand dock flottant du monde, fait lui-même l’objet de nombreux aménagements. Astilleros met à flot plus de 650 000 t deadweight par an, dont plus du quart sont destinées à l’exportation.


Compagnie industrielle et financière des chantiers et ateliers de Saint-Nazaire

(Penhoët), société française constituée en 1900 afin d’exploiter le chantier de Penhoët, à Saint-Nazaire, fondé en 1861 par la Compagnie générale transatlantique. En 1955, elle est réorganisée, devenant holding du premier groupe français de construction navale. Ses principales filiales sont les Chantiers de l’Atlantique et Dubigeon-Normandie, cette dernière société étant elle-même issue de la fusion des Anciens Chantiers Dubigeon et des Chantiers réunis Loire-Normandie. Les Chantiers de l’Atlantique réalisent un chiffre d’affaires de l’ordre de 850 millions de francs. Leur capacité annuelle de mise à flot est de l’ordre du million de tonnes, et les nouvelles formes construites sont susceptibles d’accueillir la construction de navires de 500 000 t. Outre la construction de pétroliers géants, de navires de ligne rapides, de cargos polythermes, la principale filiale industrielle du groupe Penhoët s’est spécialisée dans la fabrication de méthaniers. Elle a notamment réalisé à partir de 1970-1972 les plus grands navires de ce type dans le monde, dont deux, d’une capacité de 120 000 t, ont été livrés aux États-Unis. Afin de différencier ses activités et de mieux résister aux cycles de conjoncture du secteur, la filiale Chantiers de l’Atlantique s’est rapprochée de la société Alsthom, dont les activités peuvent être considérées comme complémentaires. La nouvelle société Alsthom-Atlantique absorbe ensuite une autre affaire de construction électrique lourde, la Compagnie électro-mécanique.


Eriksberg

(Eriksbergs mekaniska verkstads AB), deuxième affaire suédoise de construction navale, dont l’origine remonte à 1853. Ses chantiers situés près de Göteborg, sont parmi les plus modernes quant à leur équipement. La compétitivité de l’affaire est ainsi comparable à celle des chantiers japonais. De plus la fusion des chantiers de Lindholmen et de la société Eriksberg a sensiblement renforcé la position du groupe sur le marché suédois. Mais, en l’absence d’une aide de l’État comparable à celle dont bénéficient les constructeurs nippons, Eriksberg, qui exporte les trois quarts de la production, a dû consentir à ses clients, au cours des années 70, des facilités de paiement importantes, qui ont altéré sa situation financière.


Harland and Wolff Ltd,

société britannique créée en 1853 pour réaliser la construction de navires dans les chantiers de Belfast. Les centres de réparation de Londres, de Liverpool et de Southampton lui permettent de compléter l’activité de construction de navires proprement dite par une activité « entretien », à l’instar de la plupart des grands constructeurs. Harland and Wolff, dont 25 p. 100 du capital sont détenus par le groupe Onassis, dispose d’équipements parmi les plus modernes d’Europe : les chantiers de Belfast possèdent la plus grande cale sèche d’Europe et la grue la plus puissante du monde (déplacement de charges de 800 t en une seule manœuvre).


Ishikawajima-Harima Heavy Industries