conjonctive (suite)
Avant l’avènement des antibiotiques, les conjonctivites étaient essentiellement microbiennes. Il s’agissait de conjonctivites aiguës catarrhales, souvent contemporaines d’infections rhino-pharyngées provoquées par le staphylocoque, le streptocoque, le pneumocoque, le bacille de Weeks. Il s’agissait encore de conjonctivite catarrhale subaiguë due au diplobacille de Morax, de conjonctivites purulentes dues aux germes banals des conjonctivites à fausse membrane imputables au streptocoque, au pneumocoque et au bacille diphtérique. La conjonctivite gonococcique du nourrisson a pratiquement disparu depuis l’instillation systématique à la naissance de collyre antiseptique ou antibiotique. Actuellement, les conjonctivites les plus fréquentes sont d’origine allergique ou virale.
Les conjonctivites virales sont souvent accompagnées d’une atteinte de la cornée, qu’il s’agisse des conjonctivites à inclusions associant la présence de follicules et d’adénopathies périauriculaires, ou bien des conjonctivites à adéno-virus de symptomatologie voisine. Elles peuvent aussi survenir dans le cadre d’une maladie virale générale : rougeole, rubéole, mononucléose, hépatite.
Les conjonctivites allergiques sont très fréquentes. L’allergène responsable, non constamment retrouvé, peut être un pneumo-allergène (poussière, pollen), un germe existant dans l’organisme au niveau d’un foyer quelconque, un produit mis au contact du malade (cosmétique, médicament, lessive).
Enfin, la conjonctivite printanière, souvent très aiguë, survient chez certains sujets à chaque printemps sans que l’on reconnaisse toujours d’agent causal. Les mycoses, les parasitoses, les irradiations (ophtalmie des neiges, coup d’arc) sont plus rarement responsables.
Le trachome, ce fléau des pays à niveau de vie peu élevé, est une kérato-conjonctivite contagieuse due à un gros virus. Cette conjonctivite, accompagnée de lésions cornéennes (pannus), laisse des cicatrices très graves de la cornée et des paupières. Le traitement par les antibiotiques et les sulfamides, associé à la prophylaxie et organisé en campagnes de masse, est très actif.
F. V.
E. Salgado, Sémiologie vasculaire de la conjonctive (Doin, 1963).