Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

conique (suite)

Ellipse rapportée à ses axes

Le système d’axes xOy est supposé orthonormé.

L’ellipse E a pour équation les points A, A′, B et B′ sont les sommets de l’ellipse ; AA′ = 2a est le grand axe, BB′ = 2b est le petit axe. Les cercles de diamètre AA′ et BB′ sont respectivement le cercle principal et le cercle secondaire. On obtient un point M de l’ellipse en traçant un rayon OM1M2 et en abaissant de M1 et M2 les perpendiculaires M1H à Ox et M2K à Oy : le point M est l’intersection de M1H et M2K. Il résulte de cette construction que M, qui a même abscisse que M1 et même ordonnée que M2, a pour coordonnées x = a cos φ et y = b sin φ, étant l’anomalie excentrique On passe du cercle principal à l’ellipse par l’affinité orthogonale d’axe Ox et de rapport de même, on passe du cercle secondaire à l’ellipse par l’affinité orthogonale d’axe Oy et de rapport Ces deux transformations permettent des constructions relatives à des problèmes d’intersection d’ellipses et de droites et à des problèmes de tangentes. Les tangentes en M1 au cercle principal et en M à l’ellipse passent par le même point T du grand axe ; on a ainsi une construction de l’ellipse par points et tangentes. L’équation de la tangente en M est d’ailleurs b cos φ . x + a sin φ . y – ab = 0. L’ensemble des points d’où l’on peut mener à une ellipse deux tangentes perpendiculaires est le cercle orthoptique, ou cercle de Monge ; il a pour centre O et pour rayon Les points F et F′ sont les foyers de l’ellipse ; FF′ = 2c est la distance focale, et la relation a2 = b2 + c2 montre qu’on peut obtenir F et F′ comme intersection de AA′ et du cercle de centre B et de rayon a. L’ellipse E est l’ensemble des points M tels que MF + MF′ = 2a, et cette définition permet une construction de l’ellipse par points.


Parabole rapportée à son axe et à sa tangente au sommet

La parabole P a pour équation y2 = 2px, en axes orthonormés, p = HF étant le paramètre ; elle est l’ensemble des points équidistants du foyer F et de la directrice D, d’équation Le sommet O de la parabole est équidistant des points H et F. La tangente en M à la parabole est la bissectrice de l’angle son équation est M ayant pour coordonnées et y0.


Coniques définies par foyer et directrice

Une droite D et un point F non situé sur D étant donnés, l’ensemble des points M du plan défini par D et F tels que MF = eMH, e étant une constante positive et H la projection de M sur D, est la conique de foyer F, de directrice D et d’excentricité e.
Si e < 1, la conique est une ellipse.
Si e = 1, la conique est une parabole.
Si e > 1, la conique est une hyperbole.

La parabole a un seul foyer et la directrice correspondante. Les coniques à centre — hyperbole et ellipse — ont deux foyers et une directrice pour chaque foyer. Dans l’étude de ces coniques rapportées à leurs axes, au foyer F d’abscisse c correspond la directrice D d’équation au foyer F′ d’abscisse – c la directrice D′ d’équation pour l’ellipse comme pour l’hyperbole ; les droites D et D′ sont parallèles à Oy ; l’excentricité est pour l’hyperbole, pour l’ellipse. Chacune de ces deux coniques est obtenue entièrement à l’aide d’un seul foyer et de la directrice correspondante.

E. S.

➙ Espace / Géométrie / Matrice.

 R. Deltheil et D. Caire, Géométrie (transformations, coniques) [J.-B. Baillère, 1939 ; 2e éd., 1945]. / G. Cagnac, E. Ramis et J. Commeau, Nouveau Cours de mathématiques spéciales, t. III : Géométrie (Masson, 1965). / A. Doneddu, Mathématiques supérieures et spéciales, t. III : Compléments de géométrie algébrique (Dunod, 1973).

conjonctif (tissu)

Tissu qui unit et soutient les organes.


Le tissu conjonctif existe dans toutes les classes du règne animal, à l’exception des Protozoaires. Chez l’Homme, il se forme à partir du mésenchyme primitif de l’embryon et se répartit ultérieurement dans l’organisme, prenant part à la constitution d’organes aussi divers que la peau, les vaisseaux, l’os, les tendons, le cartilage, la cornée, etc.


Structure

Le tissu conjonctif est formé de trois éléments principaux : des cellules, une trame fibrillaire et une substance fondamentale.

• Les cellules, ou fibroblastes (parfois appelés fibrocytes), sont des éléments assez grands, fusiformes ou étoilés, à cytoplasme homogène. Elles peuvent donner naissance à des histiocytes, cellules douées d’un pouvoir de phagocytose, et à des mastocytes, cellules qui élaborent de l’héparine et de l’histamine. En outre, à l’état naturel, le tissu conjonctif renferme un petit nombre de polynucléaires neutrophiles et éosinophiles venus du sang.

• La trame fibrillaire est composée de trois variétés de fibres : les fibres réticulées, les fibres élastiques et les fibres de collagène.

Les fibres réticulées, minces, groupées en un réseau lâche, sont constituées d’une protéine, la réticuline. Elles sont extensibles et déformables, mais non élastiques.

Les fibres élastiques, très résistantes, isolées ou groupées en amas, sont formées d’élastine, scléroprotéine insoluble élaborée par les fibroblastes après un premier stade de proélastine. Elles peuvent être dissociées par une enzyme pancréatique, l’élastase. Les fibres élastiques sont particulièrement abondantes au niveau des parois des vaisseaux, où leur altération est un des éléments des lésions athéromateuses.

Les fibres de collagène sont constituées par une protéine fibreuse, le collagène. Ces fibres, nombreuses, peu ramifiées, apparaissent en microscopie électronique formées de fibrilles, elles-mêmes constituées de protofibrilles. La protéine collagène peut exister dans le tissu conjonctif sous trois formes : le collagène acido-soluble, le collagène neutro-soluble et, forme principale, le collagène insoluble, qui se transforme en gélatine sous l’effet de la chaleur et en milieu aqueux. Le collagène est particulièrement riche en certains acides aminés : glycine, arginine et surtout hydroxyproline (le dosage de cet acide aminé permet d’évaluer chez l’homme le métabolisme du collagène). L’unité structurale du collagène est appelée tropocollagène ; chaque molécule est composée de trois chaînes polypeptidiques de structure hélicoïdale. À la synthèse du collagène prennent part les fibroblastes et certains éléments de la substance fondamentale. D’autres facteurs interviennent, en particulier la vitamine C et certaines hormones (les androgènes augmentent la synthèse du collagène, tandis que la cortisone et les œstrogènes la freinent).