Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

composition (suite)

L’idéal est de donner au compositeur (compositeur manuel, opérateur au clavier, claviste) un véritable bon à composer engageant l’auteur à le considérer comme texte définitif et lui évitant la tentation d’y apporter des remaniements. Mais, et c’est leur droit en tant que clients, les auteurs considèrent, suivant l’exemple de Balzac, qu’un texte composé a un aspect différent d’un texte manuscrit ou dactylographié, et les auteurs d’ouvrages scientifiques désirent pouvoir, jusqu’au dernier moment, préciser ou mettre à jour leur manuscrit. On leur envoie donc des épreuves, qu’ils corrigent.


Épreuves et corrections

Des corrections sont, d’autre part, nécessaires, parce que toute intervention humaine, composition complète ou simple frappe aveugle au clavier, est source d’erreurs. En composition sur plomb, on tire des épreuves des paquets de textes en galée et on les envoie pour lecture au correcteur attaché à l’imprimerie, qui, comparant avec la copie, indique par des signes conventionnels les coquilles à corriger, le plus souvent des erreurs de lettres ; dans la composition en caractères séparés, le compositeur remplace la lettre ; dans la composition lignes-blocs, il faut refaire la ligne. Après avoir fait ces corrections sur l’épreuve en première, on envoie au client une épreuve en bon à tirer. Le client y porte, toujours en signes conventionnels, ses propres corrections, corrections d’auteur s’il s’agit de choses ne figurant pas sur le manuscrit, de suppressions ou d’additions. Les corrections d’auteur exigent bien souvent des remaniements de paragraphes. N’étant pas prévues dans le devis de l’ouvrage, elles sont facturées en sus du prix convenu, en fonction du temps passé. Si elles sont nombreuses, on envoie une seconde épreuve en bon à tirer.

La frappe en clair au clavier d’une composeuse machine à écrire ou photographique sert d’épreuve de correction. Du texte composé photographiquement, on tire une épreuve Ozalid en bon à tirer. Mais les corrections sur composition photographique sont plus délicates que sur plomb : il faut gratter ou découper le texte erroné et le remplacer par un nouveau morceau de film. Certains constructeurs proposent des appareillages spéciaux à cet effet.

Les corrections sont encore plus délicates dans la composition automatique au calculateur, car les épreuves fournies par les imprimantes de sortie sont difficilement compréhensibles par les non-initiés que sont les auteurs et ne ressemblent en rien à ce que sera le texte composé.

Avec la présentation du texte sur écran cathodique avant sa composition proprement dite, les corrections redeviennent possibles jusqu’au dernier moment.


Problèmes actuels

La composition manuelle, qui n’a guère évolué depuis Gutenberg, vers 1450, produit 1 500 signes à l’heure. Les composeuses mécaniques, depuis la fin du siècle dernier, en produisent environ 9 000. Commandées par bandes perforées (1932), elles atteignent 25 000 signes. Les composeuses photographiques de 1950 arrivent à 36 000 signes, celles de 1964 à 800 000, les composeuses électroniques à plusieurs millions. La diversité des phototitreuses et des photocomposeuses a rendu leur emploi intéressant, même pour les petites imprimeries, en liaison avec les machines à imprimer offset. Tous les procédés de composition continuent à être utilisés en fonction de leur adaptation aux besoins, et, pour l’utilisation optimale des plus modernes, les ententes et les accords de sous-traitance entre entreprises constituent la solution assurant à la fois économie et rapidité.

G. B.

➙ Caractère / Imposition / Impression / Imprimerie / Offset / Rotative / Typographie.

 G. Baudry et R. Marange, Comment on imprime (Dunod, 1956 ; 4e éd., 1970). / E. Kollecker et W. Matuschke (sous la dir. de), Der moderne Druck (Hambourg, 1956 ; 2e éd., 1958). / A. Pernin, Composition typographique (Eyrolles, 1957). / V. Strauss, The Printing Industry (New York, 1967). / Stationery Office, Computer Peripherals and Typesetting (Londres, 1968).

compresseur

Appareil qui augmente la pression d’un gaz en diminuant le volume qui lui est offert.


On utilise dans l’industrie des compresseurs à piston. Le piston est animé d’un mouvement alternatif à l’intérieur d’un cylindre dont le fond est muni de deux soupapes : l’une, S, permet l’entrée dans le cylindre du gaz non comprimé, lors du recul du piston ; elle s’oppose par contre à sa sortie quand le piston avance vers le fond du cylindre ; l’autre, S′, commande le passage du gaz comprimé dans le réservoir de stockage : fermée lors du recul du piston, elle s’ouvre lors de l’avance, quand la pression dans le cylindre atteint celle du gaz dans le réservoir.

La compression d’un gaz exige une dépense de travail ; par contre, elle dégage de la chaleur, qu’il faut évacuer pour ramener le gaz comprimé à la température ambiante ; on montre alors en thermodynamique que la dépense de travail serait minimale dans le cas d’une transformation réversible, c’est-à-dire ici isotherme, en évacuant les calories au fur et à mesure de la compression. Cela n’est pas réalisable pratiquement ; on s’en rapproche en effectuant la compression en plusieurs étapes séparées par un refroidissement du gaz ; l’emploi de compresseurs étagés de dimensions décroissantes permet en même temps de mieux adapter chacun d’eux à sa fonction et de réduire les fuites.

Le compresseur à piston alternatif permet d’atteindre les pressions élevées parfois nécessaires dans l’industrie chimique (synthèse de l’ammoniac, hydrogénations) ; aux basses pressions, par contre, son encombrement est prohibitif si un débit gazeux élevé est nécessaire ; on lui préfère dans ce domaine le compresseur rotatif à palettes et surtout le compresseur à aubes, centrifuge (radial) ou axial. Dans les turbocompresseurs, le gaz à comprimer (l’air, très souvent) est entraîné par les aubes d’une roue, elle-même montée sur l’arbre d’une turbine ; l’énergie cinétique ainsi communiquée au gaz est utilisée, à la faveur d’un écoulement divergent ou par contact avec un diffuseur fixe et suivant les lois de la dynamique des fluides, pour accroître la pression du gaz. Là encore, l’efficacité et le rendement sont accrus par la mise en série de plusieurs étages, montés sur le même axe de rotation. Ces appareils sont d’excellent rendement ; le compresseur axial permet de très gros débits, alors que le compresseur radial a un taux de compression par étage plus élevé.