Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Composées ou Composacées (suite)

Les Liguliflores

Ce second groupe de la famille des Composées ne renferme qu’une seule tribu, celle des Chicoriées, où les fleurs sont toutes ligulées et où beaucoup d’espèces possèdent des laticifères.

Le genre Chicorium (8 espèces) est à l’origine de nombreuses salades (Scarole, Chicorée frisée, Barbe-du-Capucin...) ; les endives sont obtenues après forçage d’une race particulière (Chicorée Witlof). C’est à partir de C. intybus que l’on fait le produit vendu sous le nom de chicorée et qui est un succédané du café ; on emploie surtout la racine, qui peut atteindre jusqu’à 70 cm de profondeur quand les sols sont profonds. Après récolte, les racines sont lavées, réduites en copeaux, qui sont d’abord desséchés, puis, après triage suivant la grosseur, torréfiés et concassés. La chicorée sert aussi dans la préparation de certaines spécialités pharmaceutiques. À côté, on trouve les genres Scorzonera (Scorsonère) et Tragopogon (Salsifis), dont certaines espèces sont cultivées pour leurs racines alimentaires. Les genres Lactuca (Laitue), Sonchus (Laiteron), Taraxacum (Pissenlit) sont aussi de cette tribu. Une espèce de Pissenlit d’Asie centrale fournit un latex utilisé dans l’industrie du caoutchouc. Enfin, il faut citer le grand genre Hieracium (800 espèces), sur lequel d’importantes études cytologiques et génétiques ont été faites.

On voit donc combien la famille des Composées est importante, tant dans les paysages naturels que dans l’agriculture et l’horticulture ; en outre, la complexité de ses types floraux fournit un sujet d’études très important à la phylogénie botanique.

J.-M. T. et F. T.

composition

Confection des textes pour formes d’impression.


Quel que soit le procédé d’impression, la réalisation d’un imprimé comprend deux étapes : la préparation de la forme d’impression et le tirage sur la presse. La forme comporte du texte et des illustrations. Bien qu’il soit possible d’obtenir des clichés des textes en photographiant des dessins, le moyen universellement répandu consiste à les composer par assemblage manuel, mécanique, photographique, automatique des caractères et des éléments d’accompagnement. Le compositeur part de la copie, ou manuscrit fourni par l’auteur, dont la présentation, la préparation prennent une importance de plus en plus grande dans la mesure où les corrections après coup deviennent plus difficiles ou coûteuses.


Composition typographique


Mesures typographiques

Les premiers fondeurs de caractères avaient chacun leurs propres mesures arbitraires, et la grosseur des caractères, leur force de corps, était fantaisiste. Une première tentative de normalisation a été la fixation d’une hauteur commune pour les éléments imprimants par le Règlement de la librairie du 28 février 1723 : c’est la hauteur en papier. En 1737, Fournier le Jeune (1712-1768) eut l’idée d’une unité de mesure qu’il appela point typographique, basée sur la largeur de son caractère cicéro. François Ambroise Didot (1730-1804) en créa une nouvelle en 1775, en prenant cette fois pour base les mesures légales de l’époque. Le point Didot est le sixième de la ligne de pied de roi ; il vaut 0,375 9 mm ; son multiple, le cicéro, vaut douze points, soit 4,51 mm. La réalisation de Didot avait été un peu hâtive ; quelques lustres plus tard, le système métrique était adopté. Didot lui-même a bien déterminé un point métrique dont il dota l’Imprimerie nationale, mais les autres imprimeries conservent le matériel basé sur le point Didot, mesure illégale, dont le remplacement pose bien des problèmes. De nombreux pays, dont l’Allemagne, ont adopté le point Didot. Dans les pays anglo-saxons, l’unité est le point pica, qui vaut 0,351 mm. Rompant avec la tradition, la composeuse photographique Lumitype-Photon a pris pour unité de mesure le dixième de millimètre.


Matériel de la composition typographique

Il comprend les éléments imprimants, caractères, filets, vignettes, ornements, et des éléments non imprimants, ou blancs, destinés à remplir la page ou la forme. La majeure partie des éléments imprimants est en alliage d’imprimerie plomb-antimoine-étain, couramment appelé plomb. Certains filets peuvent être en laiton, et les blancs de grande dimension en fer, en alliage léger et même en bois. Tout ce matériel est mobile et peut resservir jusqu’à usure ; on envoie alors l’alliage à la refonte.

Les caractères sont des parallélépipèdes portant à une extrémité le relief imprimant, ou œil. Les filets, ou réglets, servant aux séparations et aux encadrements, sont des lames imprimantes dont le dessin représente des traits simples, multiples, ornés. Les flèches et les accolades font partie des filets. Quant aux vignettes, coulées comme les caractères, elles reproduisent des ornements variés. Leur nom vient du célèbre fleuron représentant une feuille de vigne qu’utilisait Alde Manuce (v. 1449-1515). Leur emploi était très répandu au siècle dernier, et les catalogues de vignettes de cette époque contiennent, auprès de dessins artistiques, les images les plus inattendues.

Les blancs comprennent : les espaces, ou éléments servant à espacer les mots, à remplir les lignes, à les justifier ; les interlignes, utilisés pour augmenter l’écartement entre les lignes ; et les grands blancs, ou lingots ou garnitures, qui remplissent la page et maintiennent l’ensemble dans le châssis.


Composition manuelle

C’est l’art d’assembler manuellement les caractères pour en faire des mots, des lignes, des pages, art qu’exerce le compositeur typographe, ou typo. Composition mécanique et composition photographique étant de plus en plus répandues, la tâche du typo est surtout une tâche de préparation, de contrôle et de correction ainsi que de mise en pages. On ne compose plus manuellement que certains titres, des annonces, des travaux de fantaisie, qui rentrent dans la catégorie des travaux de ville, ou bilboquets ; la composition de livres ou de labeur, comme la composition de journaux, est mécanisée et s’automatise.