Cologne (suite)
Monument grandiose entrepris en 1248, l’actuelle cathédrale enflamma l’imagination des romantiques nationalistes du début du xixe s., bien qu’elle restât encore inachevée à cette époque et que son chœur, consacré seul en 1322, fût une imitation de ceux d’Amiens et de Beauvais, rompant avec les traditions architecturales de la Rhénanie. Dans le chœur, œuvres du xive s. : vitraux des Rois aux fenêtres hautes, statues des Apôtres aux piliers. Dans les chapelles rayonnantes, vitraux des xiiie et xive s., tombeaux et reliquaires (châsse des Rois mages par Nicolas de Verdun), triptyques de l’Adoration des Mages, par Stefan Lochner (v. 1440), et de la Crucifixion, par le Colonais Barthel Bruyn (1548).
Le musée Wallraf-Richartz conserve de nombreuses peintures de cette école colonaise des xiv-xve s., à l’élégante douceur, dont Stephan Lochner, originaire de Souabe, est le représentant le plus brillant. Au xve s., en outre, la région de Cologne commence à être réputée pour ses fabrications de grès. Le musée des Arts décoratifs en possède dans ses collections, installées pour partie dans l’Eigelsteintorburg, l’une des portes monumentales (xiiie s.) subsistant de l’enceinte médiévale, pour le reste dans l’Overstolzenhaus, maison du début du xiiie s. à pignon redenté.
La ville possède peu de monuments de la Renaissance : Arsenal (musée historique), jolie loggia (1569) de l’ancien hôtel de ville, à beffroi du xve s. Le quartier qui entoure celui-ci, quartier central qui est aussi celui de Gross Sankt Martin, de la place du Vieux-Marché et du Gürzenich — salle des fêtes construite au xve s. et rebâtie en 1955 — conserve encore quelques belles maisons anciennes.
Sankt Maria im Frieden, église des carmélites (1643-1716), représente l’art baroque à Cologne. À Brühl, distante de 16 km, s’élève le plus beau monument du xviiie s., le château d’Augustusburg, résidence des archevêques électeurs.
Le milieu du xixe s. voit la fondation du musée Wallraf-Richartz, le plus important musée des beaux-arts de Rhénanie. Il abrite, outre les primitifs colonais et des œuvres appartenant aux différentes écoles européennes, celles de deux grands peintres originaires de la ville, Wilhelm Leibl (meilleur réaliste allemand du xixe s., qui travailla à Munich) et Max Ernst* (grâce à qui Cologne fut, en 1919-1921, un foyer du mouvement international dada) ; des œuvres des expressionnistes allemands ; une collection d’art contemporain qui inclut les dernières avant-gardes.
Dans le domaine de l’art sacré, des œuvres modernes sont venues compléter les édifices anciens : vitraux, sculptures dues à Ernst Barlach, Käthe Kollwitz (les Parents en deuil, dans les ruines de l’église Sankt Alban — ensemble commémoratif qu’une paroi de verre sépare du grand foyer du Gürzenich), Ewald Mataré (portes en bronze de la cathédrale, 1948-1953). Par ailleurs, un grand nombre d’églises modernes ont été construites avant et surtout depuis la guerre ; les architectes en sont Dominikus Böhm (1880-1955) et son fils Gottfried, Rudolf Schwarz (1897-1961), Karl Band, etc., qui comptent parmi les meilleurs spécialistes allemands dans ce domaine.
G. G.