Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Cœlentérés (suite)

Plusieurs théories ont été émises pour expliquer la genèse des récifs coralliens qui, sous une croûte vivante, ont pu accumuler des polypiers morts sur plusieurs centaines de mètres d’épaisseur : Darwin invoquait un lent affaissement de hauts fonds et une croissance compensatrice des Coraux superficiels ; John Murray a supposé que les reliefs sous-marins pouvaient se couvrir de sédiments jusqu’à approcher de la surface de la mer et permettre l’installation des Madrépores ; A. Agassiz a fait intervenir l’édification de volcans sous-marins. Aucune de ces hypothèses n’est en mesure d’expliquer l’ensemble des phénomènes observés depuis l’ère primaire.

Le mot Coralliaires est synonyme d’« Anthozoaires » (classe de Cœlentérés), chez qui on distingue les Octocoralliaires et les Hexacoralliaires d’après le nombre fondamental de loges et de tentacules. Les Hydrocoralliaires appartiennent à la classe des Hydrozoaires.

Enfin on parle, en Méditerranée, de « fonds coralligènes » ; situés entre 40 et 100 m de profondeur, entre les rochers littoraux et la vase côtière, ils sont occupés par une biocénose riche et variée, où les Madréporaires n’occupent qu’une place restreinte ; on y observe surtout des Algues calcaires, des Bryozoaires, des Spongiaires et, parmi les Cœlentérés, des Gorgones, le Corail rouge et des Alcyonium.

➙ Récif.

cœur

Portion contractile différenciée de l’appareil circulatoire, fonctionnant comme une pompe et assurant la circulation du sang (appareils circulatoires clos) ou de l’hémolymphe (appareils circulatoires ouverts).


Généralités


Types morphologiques


Les vaisseaux pulsatiles des Vers Annélides (fig. 1)

La circulation du sang chez les Annélides est assurée par les contractions de vaisseaux pulsatiles qui jouent le rôle de cœur. Chez le Ver de terre, une onde de contraction se propage progressivement de l’arrière vers l’avant dans le vaisseau dorsal à la vitesse de 20 mm/s à 20 °C, 15 à 20 fois par minute.

On trouve une disposition comparable chez l’Amphioxus, mais avec plusieurs régions contractiles à activités assez irrégulières et indépendantes.


Le cœur tubulaire des Arthropodes (fig. 2)

Le vaisseau dorsal se différencie postérieurement en un tube contractile renflé, le cœur, perforé par des paires d’ostioles par lesquels il se remplit du sang contenu dans un sinus péricardique entourant le cœur et alimenté par le système veineux.


Chez les Insectes

Ce tube cardiaque se compose d’une série linéaire de chambres, ou ventriculites métamériques (un par segment), communiquant largement entre elles (la plus postérieure en cul-de-sac). L’ensemble est suspendu grâce à des muscles aliformes insérés, d’une part, sur les ventricules et, d’autre part, sur la paroi du corps. La contraction de ces muscles provoque l’afflux de sang du sinus péricardique dans les ventriculites par les ostioles (diastole). Leur relâchement entraîne la contraction des ventriculites (systole). Les lèvres des ostioles jouent le rôle de soupapes, obligeant le sang à progresser vers l’avant (fig. 3 et 4).


Le cœur compartimenté des Mollusques et des Vertébrés

• Mollusques. Le cœur dorsal, enfermé dans un péricarde, comprend un ventricule flanqué d’une ou de deux oreillettes (exceptionnellement quatre chez le Nautile), dans lesquelles arrive le sang hématose venant des branchies (fig. 5).

• Vertébrés. Le cœur primitif, exclusivement veineux, de tous les embryons de Vertébrés et des Poissons adultes est un simple tube compartimenté en quatre chambres successives : un sinus veineux postérieur, à parois minces collectant le sang de la circulation générale ; un atrium à parois minces, mais dilatables ; un ventricule à parois épaisses et contractiles ; un cône artériel (ou bulbe cardiaque) antérieur, à parois épaisses et muni de valvules d’où part l’aorte ventrale (fig. 6-7).

Au cours de son développement, la partie antérieure du tube cardiaque tend à se replier ventralement (et quelquefois sur la droite) en S, de sorte que le sinus veineux et l’atrium deviennent dorsaux, le ventricule postérieur et l’orifice atrio-ventriculaire se rapprochant de l’orifice bulbo-ventriculaire.


L’établissement de la double circulation cardiaque

L’évolution du cœur des Tétrapodes est liée à la substitution des poumons aux branchies comme organes respiratoires. Le cœur reçoit alors du sang veineux de deux sources : d’une part du sang carbonate venant du corps ; d’autre part du sang oxygéné venant des poumons. La séparation de ces deux sangs apparaît chez les Dipneustes et les Amphibiens, mais ne sera complète que chez les Oiseaux et les Mammifères.


Dipneustes et Amphibiens (fig. 8 et 9)

• Première modification : le sang veineux venant des poumons par les veines pulmonaires n’entre pas dans le sinus veineux comme le sang de la circulation générale, mais directement dans l’atrium gauche (fig. 8).

• Deuxième modification : subdivision de l’atrium en deux oreillettes, gauche (sang oxygéné venant des poumons) et droite (sang carbonaté de la circulation générale).

• Troisième modification : subdivision du cône artériel en deux rampes par une valvule spirale ; la rampe ventrale alimente les arcs aortiques antérieurs et la rampe dorsale l’arc pulmonaire.


Amniotes (fig. 10 et 11)

• Quatrième modification : subdivision du ventricule en deux compartiments. La subdivision est incomplète chez les Reptiles inférieurs et n’empêche pas un certain mélange des sangs oxygéné et carbonate, mais le départ des artères est tel que l’artère pulmonaire emporte surtout du sang carbonaté, tandis que la crosse aortique gauche, d’où se détachent les carotides irriguant l’encéphale, emporte surtout du sang oxygéné (fig. 10).

La subdivision est presque complète chez les Crocodiliens, où ne subsiste plus qu’un minuscule orifice au niveau du cône artériel, entre les crosses aortiques gauche et droite, le foramen de Panizza.

Elle est totale chez les Oiseaux et les Mammifères, qui, avec un cœur droit (oreillette et ventricule) contenant du sang carbonaté et un cœur gauche (oreillette et ventricule) contenant du sang oxygéné, réalisent la double circulation (fig. 11).

Le sinus veineux s’est progressivement incorporé à l’oreillette droite ; le cône artériel est en partie incorporé aux ventricules, en partie subdivisé et incorporé à la base des troncs aortiques et pulmonaires.