Aix-la-Chapelle (suite)
La ville
Si le tracé des rues de l’ancienne cité est passablement anarchique, Aix-la-Chapelle est dépourvue de ce pittoresque qu’offrent si souvent les villes allemandes. Elle a en effet subi en 1656 un incendie qui anéantit une grande partie des maisons. Il s’y est ajouté les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Ou Moyen Âge, on ne trouve guère qu’une façade de l’ancien hôtel de ville (Grashaus), élevé en 1267, qui contient aujourd’hui les archives de la ville. Les anciennes églises médiévales Sankt Foillan, Sankt Paul, Sankt Nikolaus ont été en grande partie refaites. L’église Sankt Michael, église des Jésuites construite de 1618 à 1628 et restaurée après 1656, présente l’aspect néo-gothique qui fut de mode pendant une certaine période dans la région rhénane.
Cependant, Aix eut la bonne fortune de posséder, dans la seconde partie du xviiie s., deux excellents architectes, Johann Joseph Couven (1701-1763) et son fils Jakob Couven (1735-1812), dont le style châtié est cependant assez personnel pour qu’on ait pu parler d’un « style Couven », propre à Aix-la-Chapelle, mais répandu également dans la région du Bas-Rhin. Ces deux architectes, également très bons dessinateurs de stucs, profitèrent du développement, à cette époque, des installations balnéaires. La réfection de l’hôtel de ville par le père, avec son grand perron extérieur, n’a malheureusement pas subsisté, mais l’établissement de bains (Nouvelle Redoute) par le fils est d’une magnificence pleine de goût. Un musée Couven perpétue d’ailleurs à Aix le souvenir de ces deux architectes longtemps presque oubliés.
Le musée Suermondt, le plus important de la ville, est d’origine privée et a pris le nom d’un collectionneur qui légua ses objets d’art à la ville, notamment des tableaux des Pays-Bas des xve et xvie s. Au cours des récentes années, ce musée s’est surtout enrichi en sculptures médiévales sur bois.
Les promenades, les parcs et la vie balnéaire se sont portés surtout au nord de la ville. En 1897, le faubourg de Burtscheid a été incorporé à Aix, qui s’est trouvée de la sorte en possession de l’église abbatiale de Sankt Johann-Baptist, chef-d’œuvre du premier des Couven, qui a gardé sa décoration de stucs.
P. D. C.
K. Faymonville, Die Kunstdenkmäler der Stadt Aachen (Düsseldorf, 1916-1924 ; 3 vol.). / A. Huyskens (sous la dir. de), Aachener Heimatgeschichte (Aix-la-Chapelle, 1924). / R. E. Sullivan, Aix-la-Chapelle in the Age of Charlemagne (Norman, Oklahoma, 1963).