Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

circulation atmosphérique (suite)

Conclusion

On voit l’extrême complexité de la circulation atmosphérique, à la fois dans la perspective d’une mise en place cohérente des mouvements et de leur compréhension. À la vérité, les corrélations existent. Sans impliquer d’irréfutables explications pas plus qu’un sens certain du rapport existant entre les phénomènes, elles établissent les enchaînements. Interdépendance des faits et très vraisemblablement réversibilité des causes et des conséquences comme il est de règle dans la nature, voilà le véritable enseignement. Interdépendance à toutes les échelles de grandeur et, en particulier, par référence à ce qui précède, à l’échelle planétaire ; on doit en effet être frappé par le fait que la circulation impose à chaque latitude la présence des autres. Cela oblige à une grande prudence dans la localisation du « mécanisme de départ ». Il semble en ce sens que, selon les longitudes et la saison considérée, les influences polaires ou tropicales doivent l’emporter tour à tour.

En dehors des facteurs très généraux de la circulation atmosphérique (cosmique, planétaire), il est bon de souligner l’importance prise par les facteurs géographiques. Ce sont eux qui impriment la diversité aux conditions d’installation des hommes, ce sont eux aussi que les hommes peuvent éventuellement modifier. On a parlé de réduire les glaces polaires. Mais opérer de telles transformations (dans la perspective d’un changement de climat aux hautes latitudes) revient à remettre en question un équilibre dépassant largement le seul lieu d’intervention. Dans l’exemple cité, l’action exercée sur une région élaborant des masses d’air fondamentales pour d’autres latitudes équivaudrait à déclencher ailleurs des réactions, du reste imprévisibles à la fois dans leur ampleur et leurs véritables caractères. En dehors même de la modification du niveau marin, il est certain qu’il y aurait des modifications climatiques au-delà des latitudes polaires, la circulation atmosphérique étant altérée de proche en proche. On a songé aussi, dans le même ordre d’idée, mais à des fins militaires, à modifier le climat chez les ennemis conventionnels. Mais là encore, les réactions en chaîne seraient certaines, en même temps qu’ignorées au départ. De telles éventualités montrent l’importance de la connaissance de la circulation atmosphérique. Cette connaissance demeure fondamentale pour d’autres raisons, moins extrêmes, mais aussi plus conformes à l’intérêt des hommes.

La circulation atmosphérique préoccupe en premier lieu les météorologistes. C’est que ceux-ci ont à prévoir le temps qui résulte, dans son allure et ses phases successives, du dynamisme de l’atmosphère. Les moyens mis en œuvre sont de plus en plus puissants. Les météorologistes disposent d’un réseau planétaire d’observations au sol et en altitude (radio-sondages). À ce dispositif traditionnel, mais qui quadrille le globe d’une façon toujours plus serrée, il faut ajouter les moyens modernes, satellites artificiels en particulier. Ceux-ci fournissent des documents instantanés de très grandes portions de la planète, en même temps qu’ils donnent, par la succession des images, des indications précieuses sur les évolutions nuageuses (c’est-à-dire, en définitive, sur la circulation atmosphérique). Un gros effort est en outre fait actuellement en vue de la mise au point (avec l’appui des mathématiques) de modèles de circulation. Ces modèles doivent permettre de saisir les enchaînements dont nous faisions état plus haut et ainsi de prévoir les mouvements.

La circulation atmosphérique fait également l’objet des préoccupations de ceux qui s’intéressent aux climats. C’est que ceux-ci résultent, de façon variable suivant les lieux, de la combinaison des types de temps. En ce sens, en dehors des météorologistes (et de ceux qui représentent leur clientèle), la circulation de l’air préoccupe les géographes.

L’essentiel de ce qui précède est revenu à étudier la circulation atmosphérique générale et certains aspects régionaux. Le reste, et en particulier la circulation à l’échelle locale, sera analysé à l’article vent. (Les illustrations cartographiques sont réalisées d’après des maquettes de l’auteur.)

P. P.

➙ Anticyclone / Atmosphère / Climat / Cyclone / Jet-stream / Vent.

 V. climat.

circulation des flux immatériels

Ensemble des modes de communication par voies orale, écrite, imprimée, par fil, radio-électricité, optique ou autres systèmes électromagnétiques.



Les principes

La vie économique et sociale est faite de mouvements : elle implique des déplacements de personnes, des échanges de biens ; elle nécessite la transmission de messages, de nouvelles, d’idées ou d’ordres. Il est assez facile d’appréhender les déplacements matériels, alors que les flux immatériels échappent pour une bonne part à l’analyse. On ne saurait pour autant négliger leur étude.

La communication prend place entre un émetteur et un récepteur. L’information qu’ils échangent est rédigée dans un langage qu’ils comprennent tous les deux. Le milieu se prête inégalement à la propagation du message : entre celui dont il est issu et celui qui le perçoit, on dit qu’il suit une ligne ; celle-ci introduit un bruit qui nuit à la clarté du texte.

La communication a un double résultat, selon sa nature et selon sa durée. Lorsqu’elle est brève, elle permet aux partenaires d’échanger des nouvelles. À plus long terme, l’information modèle celui qui la reçoit en l’initiant à des codes nouveaux : l’analyse des faits d’acculturation repose pour une bonne part sur les effets structurants que la communication entraîne finalement.

La communication peut être réciproque (c’est un dialogue) ou asymétrique (lorsque les rôles ne sont jamais inversés). L’évolution des techniques provoque des modifications plus ou moins rapides des moyens offerts à l’échange. Longtemps, la communication n’a été possible qu’oralement : la portée des messages était faible, mais les partenaires se trouvaient généralement en position d’égalité. L’inégalité résultait toujours d’un effort d’institutionnalisation : le chef pouvait imposer sa volonté, comme le maître ses connaissances.

Il arrive que le message transmis n’ait qu’une signification individuelle. Mais très souvent aussi, il a une valeur sociale ou économique : il n’est utile à son destinataire que s’il peut être authentifié.