Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

ciment (suite)

première société italienne du secteur des liants hydrauliques. Constituée en 1865, sous la dénomination de « Societa bergamasca per la fabbricazione del cemento e della calce idraulica », elle absorbe en 1906 la firme Fratelli Pesenti et en 1917 S. A. fabbriche di Calce e Cementi. Depuis cette date, de nombreuses autres absorptions lui ont permis d’atteindre son importance actuelle : elle assure le tiers de la production de ciments consommés en Italie. La fabrication de ciments naturels et artificiels constitue la base de son activité. Les trente établissements industriels répartis sur tout le territoire italien emploient de 6 à 7 000 personnes et utilisent, pour la quasi-totalité de leur consommation d’énergie, l’énergie électrique qu’ils produisent eux-mêmes. L’activité de ces usines permet ainsi de dégager pour l’ensemble de l’exploitation des bénéfices de l’ordre de 5 milliards de lires. Le capital de la société, très répandu dans le public, est réparti entre plus de 14 000 actionnaires.


Lone Star Cement Corporation,

société américaine fondée en 1919. De 1962 à 1970, elle absorbe huit autres affaires, renforçant ainsi sensiblement sa capacité de production. Ce sont tour à tour Southern Materials en 1965, W. D. Haden en 1967, Palmetto Quarries en 1969 et Hawaiian Pacific Industries en 1970. Utilisant les mêmes méthodes d’expansion que nombre de sociétés de ce secteur, Lone Star Cement rachète des affaires dispersées sur l’ensemble du territoire des États-Unis et, par là, développe les activités qu’elle avait dans le Connecticut. Dix-sept usines assurent un chiffre d’affaires de plus de 250 millions de dollars. Elles se répartissent entre différents pays du continent américain, les États-Unis, l’Argentine, l’Uruguay, le Brésil et le Salvador. Cette société s’est relativement spécialisée dans la production des ciments portland de diverses qualités, vendus sous la marque Lone Star. Toutefois, avec l’acquisition de la société Hawaiian Pacific, elle a étendu son champ d’action à l’aménagement de terrains et à leur mise en valeur.


Nihon Cement,

société nippone créée en 1912. Face à une multitude de petites affaires répandues sur l’ensemble du territoire japonais, cette société constitue un groupe homogène et puissant avec une dizaine d’usines et plus de 3 500 ouvriers. Elle assure plus de 20 p. 100 de la production japonaise de ciments. Celle-ci a connu un accroissement soutenu entre 1965 et 1971, passant de 32 Mt à plus de 60 Mt. Ces développements considérables que connaissent bien des industries japonaises entraînent dans la branche des ciments des investissements fort importants (une usine coûte en moyenne deux ans de chiffre d’affaires), qui ne sont pas toujours à la mesure du marché. Les productions excédentaires doivent alors s’exporter. Nihon Cement est ainsi devenue l’une des firmes qui font du Japon le premier exportateur de ciment dans le monde : 5 p. 100 environ de sa production.


Onoda Cement,

société nippone créée en 1881. Peu diversifiée, elle offre la particularité d’être très orientée vers l’exportation. Elle est présente en Asie du Sud, au Viêt-nam, à Singapour et en Indonésie, mais c’est surtout vers le Moyen-Orient qu’elle oriente ses efforts d’exportation. Elle exporte des clinkers qui sont transformés sur place (Koweït, Arabie Saoudite) en ciment. D’autre part, bénéficiant de « joint-ventures », elle participe à la création d’entreprises autochtones. Au Japon, avec 4 000 ouvriers environ et une dizaine d’usines, elle assure un peu moins de 20 p. 100 de la production de ciment.


Portland-Zementwerke Heidelberg AG.,

société allemande de la branche des ciments dont le siège est à Heidelberg. Fondée en 1889 sous le nom de « Portland Cementwerk Heidelberg vormalige Schifferdecker und Söhne AG. », elle assure, avec environ 7 Mt de produits fabriqués annuellement, un peu moins de 20 p. 100 de l’ensemble de la production de l’Allemagne de l’Ouest, au demeurant premier pays producteur d’Europe. Elle détient des participations dans une douzaine de filiales, spécialisées également dans la fabrication du béton, du plâtre et de divers liants hydrauliques. De plus, certaines de ses filiales fournissent en partie l’électricité nécessaire à leur fonctionnement. Peu implantée à l’étranger, cette société a tout de même cherché à se ramifier en Europe, et en particulier en France, avec une prise de participation dans le capital de la société des Ciments Vicat, troisième producteur français (4 Mt par an).


The Associated Portland Cement Manufacturers, Ltd.

(APCM), société britannique qui, par bien des aspects de son activité et notamment par son chiffre d’affaires de l’ordre de 140 millions de livres, est sans doute la plus importante affaire du secteur dans le monde. Créée en 1900 par le regroupement de trente manufactures de ciment de moyenne importance, elle accroît sensiblement sa capacité de production dès 1912, en rachetant trente-trois autres affaires, quelle regroupe dans une filiale commune, la British Portland Cement Manufacturers, dont elle détient aujourd’hui la totalité du capital. En 1931, à la suite d’une nouvelle concentration, elle absorbe six sociétés cimentières. Au total, c’est une production annuelle de l’ordre de 20 Mt qu’elle assure pour les deux tiers au Royaume-Uni, ou elle possède trente et une cimenteries, dont la plus grande du monde, sur la Tamise, et pour un tiers dans ses multiples filiales implantées à l’étranger, dans la plupart des pays du Commonwealth et, pour l’Europe, en Espagne. Comme pour un grand nombre des sociétés de cette dimension, le ciment ne constitue pas la seule activité de cette société et la diversité des productions l’a amenée à s’intéresser à des secteurs voisins, toujours situés dans le cadre de la construction : sables, graviers, chaux et briques entrent ainsi pour une part non négligeable dans le chiffre d’affaires du groupe.

➙ Béton / Mortier.

 H. Lafuma, Liants hydrauliques (Dunod, 1965). / M. Vénuat, Ciments et bétons (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1969 ; 2e éd., 1973). / M. Vénuat et M. Papadakis, Manuel du laboratoire d’essais des ciments, mortiers, bétons (Eyrolles, 1969) ; Industrie de la chaux, du ciment et du plâtre (Dunod, 1970).