chirurgie (suite)
Devenu maître barbier-chirurgien, il songe à compléter son expérience par la pratique de la chirurgie de guerre. Choisi par le maréchal de Montejean, colonel général de l’infanterie française, il fait route vers l’Italie (1536). Il a alors l’idée de remplacer la cautérisation des moignons d’amputés par « un doux emplâtre digestif fait de jaune d’œuf, d’huile rosat et de térébenthine ». Il participe à plusieurs campagnes comme chirurgien militaire (Roussillon, Hainaut, Bretagne, Flandre). C’est à Perpignan, auprès du maréchal Charles de Cossé de Brissac, grand maître de l’artillerie, blessé d’un coup d’arquebuse à l’épaule, qu’il a montré qu’en suivant le trajet vraisemblable du plomb on peut arriver à localiser le projectile et par suite à l’extraire (1542). En 1552-53, il est envoyé dans Metz assiégé par Charles Quint. Il pratique pour la première fois la ligature des vaisseaux en cours d’amputation. Fixé de plus en plus à Paris en son âge mur, « son succès, sa réputation et sa fortune augmentaient ensemble » (H. Mondor).
Recommandé par Isabelle d’Albret au roi de Navarre, Ambroise Paré allait être successivement chirurgien ordinaire et premier chirurgien de Henri II, François II, Charles IX et Henri III : quarante ans d’histoire de France. C’est entre Charles IX et son chirurgien que se serait scandé un jour le légendaire dialogue où le barbier, un instant, parut être le prince : « J’espère bien que tu vas mieux soigner le roi que les pauvres ? — Non, sire, c’est impossible. — Et pourquoi ? — Parce que je les soigne comme des rois... » (H. Mondor.)
Huguenot, il échappa à la Saint-Barthélemy grâce à Charles IX, qui le protégeait. Le roi aurait dit : « Il n’eût pas été raisonnable qu’un qui pouvait servir à tout un petit monde fût assassiné. »
Après avoir publié successivement différents ouvrages, dix livres de chirurgie, puis cinq, puis deux, il fait paraître en 1575 les Œuvres de M. Ambroise Paré, conseiller et premier chirurgien du Roi, qui connaîtront de nombreuses éditions. Il meurt à Paris, au lendemain de la fin du siège de Paris par Henri IV.
Pierre François Percy
(Montagney, Franche-Comté, 1754 - Lagny 1825). Inspecteur général du service de santé des armées, il créa le corps mobile de chirurgie et enseigna à la faculté de médecine. Pendant les Cent-Jours, il fut élu à la Chambre des représentants. Le baron Percy fut membre de l’Institut (1807) et de l’Académie de médecine (1820).
Jean-Louis Petit
(Paris 1674 - id. 1750). Enfant, il est l’élève de Littre, puis son préparateur. Il travaille chez un praticien connu, Castel, et suit l’enseignement de Mareschal à la Charité. Docteur à 15 ans, il est chirurgien aux armées jusqu’en 1698. Puis il postule le titre de maître en chirurgie, qu’il acquiert deux ans plus tard, ensuite devient prévost, ce qui le fait veiller sur les épreuves et les dispositions des candidats à la maîtrise. En 1715, il est membre de l’Académie royale des sciences, puis, en 1731, directeur de l’Académie royale de chirurgie à sa fondation.

