Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

chimiques (industries) (suite)

société américaine, la troisième du secteur, créée en 1901 sous le nom de Monsanto Chemical Company et devenue Monsanto Company en 1964. Son siège est à Saint Louis (Missouri). Spécialisée dans les produits pharmaceutiques à l’origine, elle s’est peu à peu diversifiée dans les différentes branches de la chimie. Elle est notamment orientée vers les productions de fibres synthétiques, de matières plastiques et d’engrais. Cette diversification fut acquise par le rachat de plusieurs sociétés, dont en particulier Lion Oil en 1955, American Viscose et Chemstrand Corporation, spécialisées dans les textiles artificiels en 1961, et Monsanto Boussois rachetée en 1962 à la Société des glaces de Boussois pour la part détenue par la société française. En août 1969, la société acquiert la firme Fisher Governor Co., qui est à la tête d’un groupe important de fabrication et de vente d’équipements automatiques de contrôle. Très intégrée, la société Monsanto est particulièrement bien placée dans la branche des fibres synthétiques, ou elle s’oriente sur la production de fibres acryliques et polyesters, dont les marchés sont les plus dynamiques.


Montecatini-Edison s. p. a. ou Montedison,

société italienne née de l’absorption de la société Montecatini par la société Edison en 1966. Créée à Milan en 1884, la société Edison avait essentiellement pour objet les produits de l’énergie électrique. En 1950, cette société s’adjoint des activités nouvelles dans le domaine de la chimie lourde et des fibres synthétiques. En 1962, à la suite de la nationalisation de la production de l’énergie électrique, le groupe est demeuré le deuxième producteur du secteur « chimie » en Italie. La première entreprise du secteur était alors la société Montecatini, fondée en 1888, et qui, à la suite de l’absorption d’un certain nombre d’affaires de moindre importance, entrait en 1922 dans le domaine de la grande chimie. Comme Edison, Montecatini voit nationaliser l’une de ses filiales spécialisée dans la production et la distribution de l’énergie électrique, la Sade. La fusion des deux sociétés a donné au groupe italien l’une des toutes premières places au monde dans le secteur de la chimie. Comme les autres grandes sociétés internationales, Montedison s’intéresse à la majorité des branches de la chimie lourde, à la chimie fine et aux fibres synthétiques.


Pechiney,

v. aluminium.


Rhône-Poulenc S. A.,

société chimique française, créée à Lyon en 1801 sous le nom de Maison Debar - Extraits Tinctoriaux. En 1895, elle prend le nom de Société chimique des usines du Rhône. Puis, en 1928, elle fusionne avec la société Poulenc Frères, pour devenir la Société des usines chimiques Rhône-Poulenc. Depuis l’entrée de la France dans le Marché commun, elle ne cesse d’œuvrer au regroupement et à la restructuration de l’industrie chimique française. Créant un pôle d’attraction, elle absorbe en 1961 la société Celtex (textiles artificiels et synthétiques) et rassemble ainsi, au sein du même groupe, les intérêts détenus précédemment de part et d’autre dans Rhodiaceta, Rhovyl et Crylor. Simultanément, elle apporte ses actifs industriels à la Société des usines chimiques Rhône-Poulenc, filiale qui reprend le nom de l’affaire avant l’opération, et la société elle-même devient un holding Rhône-Poulenc S. A., « structure d’accueil » de nouvelles affaires du secteur. Au cours de la période 1969-70, Rhône-Poulenc S. A. absorbe Progil, avec qui elle possédait des intérêts communs après avoir pris une participation majoritaire dans l’Institut Mérieux (produits immunologiques) ; enfin, elle se substitue à Pechiney dans l’ancienne filiale commune de Pechiney et de Saint-Gobain, Pechiney - Saint-Gobain. Au terme de ces différentes opérations, le groupe français Rhône-Poulenc, qui occupe en France le premier rang de l’industrie chimique, possède une position dominante dans le domaine des fibres synthétiques et, à un degré moindre, dans celui de la pharmacie.


Saint-Gobain - Pont-à-Mousson,

société française dont l’origine remonte à la Manufacture royale des glaces de miroirs, fondée en 1665. Au xixe s., une fusion importante intervient avec la Compagnie de Saint-Quirin, et, en 1858, la société prend la dénomination de Manufacture des glaces et produits chimiques de Saint-Gobain, Chauny et Cirey, transformée en 1960 en Compagnie de Saint-Gobain. Au cours des années 1960 et 1961, la Compagnie absorbe successivement les Verreries d’Aniche, sept de ses filiales spécialisées dans la fabrication du verre creux et une huitième spécialisée dans le verre plat. En 1962, elle apporte à une filiale constituée conjointement avec Pechiney — Pechiney - Saint-Gobain — l’essentiel de ses activités industrielles et commerciales du secteur « chimie ». En décembre 1968, la deuxième grande affaire verrière française, la société Boussois, Souchon, Neuvesel (B. S. N.), lance une offre publique d’achat sur environ 30 p. 100 des titres de la Compagnie de Saint-Gobain. L’échec de cette opération empêche la constitution d’un groupe qui aurait pratiquement possédé le monopole de la production du verre en France et une position de tout premier ordre sur le plan mondial. En 1970, Saint-Gobain se rapproche de la Compagnie de Pont-à-Mousson, holding situé dans l’orbite du groupe de la Compagnie financière de Suez et de l’Union parisienne, qui occupe une place de premier choix dans l’industrie métallurgique de première transformation, fournisseur en particulier de l’industrie du bâtiment. Cette alliance affirme la vocation du nouveau groupe dans le secteur de la construction. Parallèlement, la même année, les intérêts du groupe dans Produits chimiques et Raffineries de Berre sont cédés au groupe anglo-néerlandais Royal Dutch - Shell, Saint-Gobain ne pouvant jouer lui-même un rôle déterminant dans la pétroléochimie.


Ugine-Kuhlmann,

v. aluminium.


Union Carbide Corporation,

société américaine fondée en 1917 et qui, jusqu’en 1957, s’est appelée Union Carbide and Carbon Corporation. À la suite de multiples absorptions, la société a diversifié ses activités « carbone », pris le nom de Union Carbide, et est devenue la deuxième affaire américaine du secteur, derrière Du Pont de Nemours, et la troisième dans le monde, derrière Imperial Chemical Industries. La gamme de ses multiples fabrications comprend des produits dérivés du carbone et du graphite, à vocation industrielle ou militaire. Du graphite spécial est notamment destiné aux industries aérospatiales et nucléaires. La division « matières plastiques » fabrique plus de mille variétés de produits. Cette société, qui est le premier fournisseur de gaz industriels des États-Unis, fabrique également des alliages, des produits pétroléochimiques de base, des films et des emballages alimentaires, touchant ainsi à la fois les secteurs des produits de base et les secteurs de la consommation. Sur le plan mondial, le groupe comprend cinq grandes divisions qui se partagent les marchés de cinq zones géographiques. Ces divisions bénéficient d’une certaine autonomie qui leur permet d’intervenir efficacement sur le marché les concernant, grâce à une adaptation rapide. C’est ainsi que l’ensemble des filiales européennes et leur potentiel de cinquante usines sont dirigés de Suisse. L’un des premiers, Union Carbide a pu ainsi implanter sur les rives de l’Escaut, à Anvers, une des plus importantes usines d’oxyde d’éthylène (antigels, fibres textiles).


W. R. Grace and Company,