Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Chen-yang (suite)

Shenyang est aujourd’hui la troisième ville chinoise et le second centre industriel après Shanghai (Chang-hai). Elle compte bon nombre des plus grandes usines modernes du pays dans les branches les plus variées : papeteries, industries alimentaires, textiles et chimiques, industries métallurgiques, surtout construction de machines, qui représente plus de 40 p. 100 de la valeur totale de la production industrielle de la ville (premier rang en Chine pour cette branche d’activité).

Grande plaque tournante du plus important réseau ferroviaire chinois, Shenyang est une base essentielle de l’équipement industriel du pays et un grand centre de formation de la main-d’œuvre qualifiée de l’industrie chinoise.

P. T.

Cher. 18

Départ. de la Région Centre ; 7 228 km2 ; 316 350 hab. Ch.-l. Bourges. S.-préf. Saint-Amand-Montrond.


Le Cher a été découpé en 1790 dans les anciennes provinces du Berry, du Bourbonnais, du Nivernais et de l’Orléanais. Le département, allongé du nord au sud sur 135 km (contre 90 dans sa plus grande largeur), reflète dans sa structure régionale la disposition en auréoles du sud du Bassin parisien. Au nord, argiles tertiaires de Sologne et argiles à silex du Pays Fort multiplient les terres lourdes, les bois, les herbages. Partagée avec le Loir-et-Cher et le Loiret, la Sologne y présente les mêmes formes originales de mise en valeur, qui, en moins d’un siècle, ont substitué à une polyculture pauvre, fondée sur le seigle et le mouton, une riche spéculation bovine, bouchère et laitière (races normande et frisonne), la pratique de la chasse et la pisciculture en étang. Le Pays Fort est plus nuancé. Sur un substratum crétacé relevé vers le sud-est (434 m à la Motte d’Humbligny), altéré en surface et disséqué par le réseau de la Sauldre, il porte des forêts (Ivoy, Saint-Palais), des prairies, des labours. Sur ses bordures, dominant au sud la Champagne berrichonne par un talus de côte, un verger de pommiers et poiriers de 2 000 ha entoure Saint-Martin-d’Auxigny (la « Forêt ») ; dominant à l’est le Val de Loire par un gradin de faille, le Sancerrois reste fidèle à une viticulture de qualité (sauvignon blanc) et à l’élevage caprin (« crottin » de Chavignol).

La Champagne berrichonne occupe le centre du département (2 964 km2, soit 41 p. 100 de sa superficie). Grande table découverte de calcaires jurassiques, soumise à un climat semi-continental à pluies d’été, elle est par excellence terre céréalière. Sur des sols diversement doués (limons, placages sidérolithiques couverts de bois, landes du camp militaire d’Avord), mais amendés, engraissés, regroupés au xxe s. en vastes exploitations mécanisées de 100 à 300 ha, elle produit en abondance blé, orge, maïs. L’élevage ovin, traditionnel, quantitativement en baisse, qualitativement en hausse, a délaissé la laine pour la viande (150 000 têtes pour le département). Le colza, d’introduction récente, est lié au succès des « huiles de table » sur le marché national après la décolonisation : le Cher est, avec la Marne, en tête de la production française (400 000 q). Les vallées, bien marquées dans le plateau (Arnon, Cher, Yèvre, Auron, Loire), portent prairies, fourrages, légumes de plein champ ; leurs coteaux sont couverts de vignobles (Quincy).

Le sud du département n’est pas moins individualisé. Dégagé dans les tendres assises marneuses et argileuses du Lias et du Trias au pied de la puissante côte terminale de Champagne de part et d’autre de Saint-Amand-Montrond, mordant sur le socle primaire du Massif central, où il atteint son point culminant (504 m au mont Saint-Marien), il constitue de l’Indre à la Loire une ample traînée bocagère vouée à un intensif élevage d’embouche (race bovine charolaise). À l’ouest, c’est le Boischaut ; à l’est, la vallée de Germigny (foires de Sancoins). Entre Boischaut et Marche, Châteaumeillant produit un vin de qualité (vin gris).

Important département agricole (24 730 agriculteurs sur 120 310 actifs en 1968 ; soit 21 p. 100), le Cher est aussi une vieille région d’industries : meunerie, laiterie, fromagerie, travail de la laine, des peaux, du bois, céramique, forges, mécanique. Toutes n’ont pas disparu. Dispersées encore dans la campagne pour la confection, concentrées pour les autres sur les axes de vallées (chemin de fer Nantes-Lyon par le Cher et l’Yèvre, croisant à Vierzon l’artère Paris-Toulouse ; Paris-Montluçon par le Cher supérieur ; canal latéral à la Loire), elles animent plusieurs secteurs de fabrication : lingerie à Vierzon et à Bourges ; chemiserie et imprimerie à Saint-Amand-Montrond ; chaux et ciment à Beffes ; porcelaine à Vierzon, à Foëcy, à Mehun-sur-Yèvre ; fonderies à Bourges, à Vierzon, à Lunery ; machines agricoles à Vierzon ; décolletage à Saint-Florent-sur-Cher. Une décentralisation précoce, inaugurée avec l’installation d’usines d’armement à Bourges entre 1861 et 1870, poursuivie après 1918 et 1945, les a considérablement diversifiées : matériel aéronautique et pneumatiques à Bourges ; machines-outils, presses hydrauliques, caoutchouc à Vierzon ; matériel électromagnétique à La Guerche-sur-1’Aubois ; moteurs électriques à Aubigny-sur-Nère ; cartonnages à Vallenay et dans la vallée de l’Aubois. Huit des onze villes du Cher emploient plus de la moitié de leurs travailleurs dans l’industrie ; Bourges en compte 51 p. 100 (19 000), Vierzon et Saint-Amand-Montrond 56 p. 100 (8 500 et 3 700) ; soit, au total, 51 130 emplois, 42 p. 100 des actifs. Face à un secteur tertiaire de 37 p. 100, pourtant en progrès (30 p. 100 en 1954), l’industrie est la principale activité du Cher.

La population, peu dense (44 hab. au km2 ; en France 99), croît à une cadence régulière (+ 8 p. 100 entre 1962 et 1975). En baisse dans les campagnes, elle se concentre dans les villes (taux d’urbanisation : 53 p. 100 en 1968). Bourges*, vieille capitale du haut Berry, centre marchand, industriel, administratif, culturel, compte dans son agglomération 88 000 habitants en 1975 ; Vierzon, vieux noyau industriel vivifié par le chemin de fer, 38 000 ; Saint-Amand-Montrond, 14 500 ; Saint-Florent-sur-Cher, 9 000 ; Mehun-sur-Yèvre, 7 000. Sur ces localités prend appui l’économie du Cher. Les autres centres, Aubigny-sur-Nère et Argent-sur-Sauldre au nord, Sancerre au nord-est, La Guerche-sur-1’Aubois et Sancoins à l’est, Henrichemont elle-même, en Pays Fort, en dépit des espoirs de son fondateur Sully et de son ordonnancement urbanistique, ne jouent qu’un rôle local. Fier du prestige de son chef-lieu, mais contrarié dans son essor par sa position marginale par rapport aux grandes radiales méridiennes centrées sur Paris, le Cher souffre d’un certain isolement. Il bénéficie de la part de l’État d’un régime d’aides à la décentralisation croissant du nord au sud.

Y. B.

➙ Berry / Bourges / Centre / Loire (pays de la).