cheminée (suite)
Les fondations, circulaires ou annulaires, doivent être suffisamment massives pour ne pas se renverser sous les effets d’un vent violent. Le fût, en section plane, est soit circulaire, soit polygonal (tout dépend du système de coffrage). L’épaisseur au sommet doit être d’au moins 15 cm ; à la base, elle est de l’ordre de 30 cm pour les cheminées de 150 m de haut et de 40 cm pour les cheminées atteignant 200 m. Des dispositifs retenant les suies sont installés à la base, où le ferraillage est très renforcé. L’intérieur comprend généralement une protection qui doit tenir compte de deux facteurs essentiels de dégradation : d’une part, les températures élevées, qui, en marche normale, atteignent 140 °C, et, accidentellement, 200 °C ; d’autre part, les fumées sulfureuses avec la plupart des combustibles utilisés (charbon pulvérisé, mazout, lignite), qui donnent naissance à de l’acide sulfurique ; cette protection est avantageusement assurée par une murette hourdée au mortier d’un ciment de bonne résistance chimique et peu sensible aux températures élevées. Constituée de briques réfractaires antiacides de 11 cm d’épaisseur, cette murette est assise sur des consoles circulaires bétonnées en même temps que la cheminée ; on la monte parallèlement à l’intrados de la cheminée, en ménageant avec ce dernier un vide de 10 cm. Le sable du mortier doit être siliceux ou quartzeux : le mortier est traité à la fois par entraîneur d’air et par plastifiant-réducteur d’eau ; le gâchage se fait avec une teneur en eau réduite par rapport au dosage de ciment, le rapport pondéral eau-ciment ne devant pas dépasser 0,5. D’autre part, il est extrêmement important de protéger le mortier contre une dessiccation prématurée durant son durcissement par une pulvérisation d’un vernis temporaire appelé curing compound. Les ciments les plus résistants à la chaleur et aux fumées acides sont le ciment alumineux fondu et le ciment pouzzolano-métallurgique. Enfin, les cheminées industrielles doivent être balisées la nuit pour la protection des avions en vol et être munies d’un paratonnerre.
Cheminées métalliques
Dans les installations industrielles de moyenne importance et pour celles dont les gaz à évacuer ne nécessitent pas de dépoussiéreur, on peut construire les cheminées en tôle avec un revêtement intérieur pour protéger le métal contre la corrosion par les fumées acides. Ce revêtement est constitué par un enduit de 3 à 4 cm d’épaisseur en ciment alumineux fondu ou en ciment pouzzolano-métallurgique, appliqué sur un grillage en métal déployé, bien agrafé à la paroi.
M. D. et R. D.
➙ Chaudière / Chauffage des locaux / Échangeur de chaleur / Ventilation des locaux.
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