Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aggloméré (suite)

• Dans le bâtiment, la tendance est d’exiger des blocs de qualités précises : certains modèles ont un aspect analogue à la pierre reconstituée et peuvent être utilisés sans enduit. Les panneaux en béton ou en pierre reconstituée peuvent concurrencer les éléments de remplissage ou de cloisonnement. Les poutrelles, dalles ou hourdis creux utilisés dans les planchers et les sous-toitures réduisent coffrages et échafaudages. Les poutrelles légères (13 kg/m), faciles à poser, peuvent être renforcées par un béton de liaison. Pour les toitures, on fait surtout appel à l’amiante-ciment, mais il existe des tuiles à base de ciment. Les accessoires du bâtiment : foyers de cheminée, têtes de cheminée, rampes d’escalier, gaines de ventilation, sont maintenant d’usage courant. Les tuyaux en béton initialement fabriqués par damage à la main l’ont été ensuite par machines pilonnantes mécaniques ou pneumatiques, puis par machines à laminage. On employa ensuite la centrifugation, puis la vibration. La tendance actuelle est d’employer plusieurs procédés, simultanément ou successivement : vibration et compression, centrifugation et vibration, laminage et centrifugation.

• Dans les travaux publics, ce sont surtout les éléments de voirie, en béton manufacturé, qui ont connu le plus grand développement : les bordures de trottoir et bordures de route sont très appréciées en raison de leur solidité et de leur forme. L’administration des Ponts et Chaussées fait largement appel au béton pour la signalisation : balisage des virages, lissage le long des voies d’eau, poteaux indicateurs, etc. Pour l’éclairage public, l’installation des lignes de transport de force, le support des fils de trolleybus et de caténaires de la S. N. C. F., le poteau en béton a pris une place très importante. La caractéristique du béton manufacturé est d’être produit dans des appareils mélangeurs permettant une répartition rapide et intégrale du ciment, du sable et du gravillon ainsi qu’une humidification uniforme ; le dosage en eau est l’objet de soins attentifs et la tendance actuelle est orientée vers l’utilisation de ciments réguliers, vers une meilleure granularité des agrégats et vers une surveillance attentive de la qualité des produits fabriqués. Le durcissement du béton est de plus en plus fréquemment accéléré par étuvage.

H. L.

agglutination

Réaction immunologique mettant en évidence l’union des anticorps et des antigènes figurés et permettant le diagnostic de la présence des uns ou des autres.



Introduction

L’agglutinat résulte de la formation d’un réseau où alternent antigène et anticorps. Dans ce type de réaction, l’antigène est particulaire, donc de grandes dimensions. La réaction demande peu d’antigène et très peu d’anticorps. La réaction d’agglutination est ainsi plus sensible mais moins spécifique que la réaction de précipitation, où l’antigène, soluble, est de très petite taille. On l’utilise en microbiologie et en hématologie.

En microbiologie, les antigènes le plus souvent concernés sont les bactéries, les virus, véritables mosaïques antigéniques. Les anticorps mis en jeu (agglutinines) ont été élaborés par l’organisme au contact de l’antigène bactérien ou viral. L’apparition de l’agglutinine témoigne de l’immunisation de l’organisme.

Le pouvoir agglutinant du sérum d’un animal immunisé a été observé par Metchnikov en 1891. Jules Bordet en 1895 a montré que l’addition de sérum d’animal immunisé à une culture microbienne entraîne son agglutination. En 1896, Fernand Widal appliquait cette propriété au diagnostic de la typhoïde*.

Divers aspects de l’agglutination ont été décrits, car les antigènes microbiens sont multiples et les anticorps spécifiques. L’agglutination O lente, granulaire, peu dissociable, traduit l’union des anticorps aux antigènes situés à la surface des germes. L’agglutination H rapide, nuageuse, dissociable, objective l’union des anticorps aux antigènes flagellaires.


Agglutination directe

Le diagnostic sur lame permet l’identification d’un germe en précisant sa constitution antigénique. On le réalise en ajoutant une parcelle de la culture du germe isolé de l’organisme à une goutte de sérums préparés avec différents antigènes. Dans le sérodiagnostic, à l’inverse, on utilise une suspension bactérienne connue pour rechercher dans le sérum du malade des anticorps et en déterminer le taux. On se sert de cette méthode dans le traitement de plusieurs affections microbiennes. Dans le cas de la fièvre typhoïde, on recherche séparément les agglutinines O et H, dont les taux décrivent au cours de l’évolution une courbe caractéristique et sont toujours supérieurs à ceux qu’obtient la vaccination. Dans la brucellose*, la même méthode est utilisée, mais la présence d’anticorps bloquants (ces anticorps se fixent sur l’antigène sans former de réseau) peut fausser le résultat. De telles difficultés justifient, dans les cas où la formation du complexe anticorps n’est pas visible, l’utilisation d’artifices. Ce sont les méthodes indirectes.


Agglutination indirecte ou conditionnée

On fixe l’antigène sur un support : dans l’hémagglutination, l’antigène est fixé sur une hématie ensuite mise au contact de l’anticorps.

L’adjonction d’anticorps, fluorescents antiglobulines, qui se fixent sur les anticorps du complexe, permet la mise en évidence du couple antigène-anticorps (immofluorescence).

La réaction de fixation du complément détecte la formation du complexe à l’aide d’un 2e système. Les anticorps bloquants sont détectés par l’addition d’anticorps antiglobulines, qui établissent des ponts entre les complexes déjà formés mais non agglutinants.

En virologie, on utilise pour le diagnostic l’inhibition de l’hémagglutination : certains virus agglutinent les hématies de différentes espèces animales. Cette réaction est inhibée par le sérum des malades, ce qui permet un test diagnostique.

En immunohématologie, la réaction d’agglutination est utilisée dans l’étude des systèmes ABO et rhésus (groupes sanguins) [v. sang]. Les hématies sont agglutinées lorsque sont mélangés un sérum contenant une agglutinine et des globules rouges porteurs de l’agglutinogène correspondant.