Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

chauffage des locaux (suite)

Production de la chaleur

Produite le plus souvent par combustion, donc par transformation d’énergie chimique, la chaleur peut l’être aussi par transformation d’énergie électrique (effet Joule).

• L’air est chauffé soit directement dans des calorifères, des aérothermes à feu direct, pour l’émission de chaleur à courte distance, ou des générateurs dits parfois « chaudières à air chaud », soit indirectement par l’eau ou la vapeur dans des batteries ou des aérothermes.

• La vapeur à moyenne ou haute pression est produite dans des chaudières de type industriel.

• La vapeur à basse pression est produite dans des chaudières de chauffage central ou par détente de vapeur à moyenne ou haute pression.

• L’eau chaude à basse pression est réchauffée dans des chaudières de chauffage central ou dans des échangeurs (par eau à haute température ou vapeur), ou parfois dans des mélangeurs (par eau à température peu supérieure à 100 °C).

• Les chaudières de chauffage central en fonte, formées d’éléments assemblés, constituent des séries allant des faibles puissances à des puissances de l’ordre de 106 kcal/h. Les chaudières en acier atteignent des puissances unitaires plus élevées et sont souvent conçues pour des combustibles spéciaux.

• L’eau chaude à haute température est réchauffée soit par l’intermédiaire de vapeur produite dans des chaudières de type industriel, et condensée dans des préparateurs à mélange ou dans des échangeurs, soit directement, de plus en plus souvent, dans des chaudières spéciales.


Distribution de chaleur à distance

La distribution à distance permet d’une part de réduire le nombre de chaufferies et de points d’émission de fumées, d’autre part d’utiliser un matériel de type industriel. Elle s’applique couramment à des groupes de bâtiments dépendant d’une même collectivité, administration, entreprise, ou construits par Un même organisme (hôpitaux, usines, îlots, grands ensembles).

Le chauffage urbain distribue la chaleur dans certaines villes, comme on y distribue l’eau, le gaz, l’électricité, par un réseau de tuyauteries passant dans un caniveau dans les rues et sur lequel les propriétaires d’immeubles peuvent faire brancher des postes de raccordement. Dans les grands ensembles, l’étendue est moindre, mais comme tous les bâtiments sont alimentés, la densité de distribution est plus grande. Le réseau primaire relie à la chaufferie, située à la périphérie, les sous-stations qui desservent chacune un groupe de bâtiments. Le fluide de transport est la vapeur à moyenne ou à haute pression, ou plus souvent l’eau chaude à haute température. Une température élevée, telle que 180 °C, permet de plus faibles diamètres, mais une température plus basse impose moins de sujétions et des accessoires moins coûteux.


Régulation du chauffage

Il faut agir sur une variable dont dépend l’émission de chaleur : température de l’air chaud ou de l’eau chaude, pression de vapeur. Les écarts de la variable par rapport au point de consigne, fonction des conditions extérieures, agissent par l’intermédiaire de circuits électriques ou de fluides, avec ou sans relais, sur les vannes de mélange, l’alimentation des échangeurs, la marche des foyers, etc. À cette « régulation a priori » peut se superposer une « régulation a posteriori », commandée par des thermostats d’ambiance. Dans les petites installations, on se contente souvent d’une régulation automatique a posteriori, combinée ou non avec une régulation manuelle a priori. Dans les installations importantes, une régulation automatique centrale a priori est nécessaire, et des régulations secondaires la complètent généralement dans les différentes zones de chauffage.

R. D.

Chauve-Souris

Petit Mammifère nocturne, capable de voler activement en utilisant ses pattes de devant, transformées en ailes.



Généralités

L’adaptation au vol est mise en évidence par un allongement démesuré des phalanges de la main, entre lesquelles se sont développées des membranes alaires presque nues, élastiques et d’une grande finesse.

Ces membranes se prolongent le long de l’avant-bras et du corps jusqu’aux membres postérieurs et s’étendent entre ceux-ci en englobant la queue (membrane interfémorale). Elles ont une musculature fine, mais très puissante.

Des cinq doigts de la main, seul le pouce, peu développé et très dégagé de l’aile, porte une griffe. Les grandes espèces en ont une aussi à l’index ; d’autres ont à la base du pouce un renflement adhésif ou même une ventouse.

Les membres postérieurs sont faibles et portent des griffes très recourbées, avec lesquelles les animaux se suspendent la tête en bas pendant leur repos. Le talon donne naissance à un éperon (calcanéum) qui soutient le bord de la membrane interfémorale.

Le sternum porte une carène pour le soutien des puissants muscles pectoraux. Ce grand développement des bras et des membranes alaires rend aux Chauves-Souris la marche pratiquement impossible. Celles-ci peuvent grimper, mais ont des difficultés pour prendre leur envol au niveau du sol.

La tête des Chauves-Souris est assez forte, avec un museau plus ou moins long et des yeux normaux. Les petites espèces ont un museau court et fin, de très petits yeux, de grandes oreilles et parfois des appendices sur le nez ou des expansions membraneuses en forme de fer à cheval, ce qui leur donne un aspect fantastique, voire terrifiant.

Le nombre des dents est variable (de 24 à 38). Les incisives sont petites et placées latéralement sur la mâchoire supérieure ; les canines sont pointues et coupantes. Les mâles ont le pénis pendant ; les femelles ont en général une paire de mamelles pectorales ou axillaires et un placenta discoïde.

Les Chauves-Souris ont la faculté d’émettre des ultrasons. C’est par l’analyse très rapide de l’écho des sons émis contre les parois d’un obstacle qu’elles peuvent connaître leur position précise dans l’espace. Elles évoluent donc en toute sécurité par les nuits les plus profondes. Ce phénomène de repérage des obstacles dans l’obscurité avec des ultrasons est appelé écholocation*.

Les excroissances existant sur la face et le nez jouent un rôle certain dans la direction et l’émission des ultrasons par le larynx ou par les narines. Les oreilles sont grandes, souvent longues, présentant parfois des appendices appelés tragus. Elles sont adaptées à recevoir des sons de fréquence élevée.

Les petites espèces sont pour la plupart insectivores et se rendent utiles à l’agriculture ; les grandes espèces, surtout tropicales et frugivores, sont particulièrement nuisibles.