Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Chat (suite)

Description

Tous les Chats ont 30 dents : 6 incisives, 2 canines, 8 molaires tranchantes en haut, mais 6 molaires seulement à la mâchoire inférieure. Ces molaires, en dents de scie, sont dites « carnassières », plus spécialement la plus forte d’entre elles, sise en arrière. Elles découpent la viande grossièrement, et les puissants sucs digestifs se chargent de l’assimiler. Tous les Chats ont des griffes rétractiles à chaque patte (4 doigts aux pattes de derrière, 5 aux pattes de devant). Ces griffes, aiguës et coupantes, sont rentrées sous des pelotes élastiques qui font « patte de velours » et ne sortent de là que pour servir : grimper aux arbres, saisir, griffer, déchirer, tuer, au besoin. Ce sont les armes les plus terribles des félins.

Les Chats ont une vision totale de 187 degrés (l’Homme seulement de 125). La vue est excellente, mais, contrairement à la légende, les Chats n’ont pas les yeux lumineux : seulement, ils réfléchissent la moindre lueur. Le Chat n’y voit pas dans une obscurité absolue : mais les vibrisses, c’est-à-dire les longs poils de ses moustaches, de ses sourcils et de ses oreilles lui donnent une perception extraordinaire, comparable à ce qu’offrirait une bonne vue ; cette perception disparaît si les vibrisses sont coupées. Il est certain que le Chat distingue certaines couleurs. L’odorat est bon, sans plus, mais l’ouïe est extrêmement sensible, le toucher aussi. Si l’on tend la main vers la queue d’un Chat endormi, on la voit souvent bouger avant même de l’avoir frôlée. Un Chat en bonne forme est un paquet de muscles — 517 — souples et solides. Parmi ces muscles, il faut noter ceux en faisceaux qui renforcent la colonne vertébrale et lui donnent une élasticité exceptionnelle. La plupart des Chats sont recouverts d’une fourrure plus ou moins épaisse — il y a des races à poil long et des races à poil court — qui forme une protection parfaite contre le froid et toutes les variations de température.

Enfin, dernier caractère commun à tous les Chats : ils ronronnent. Sans que l’on sache avec une exactitude parfaite comment, ni même pourquoi, on peut dire qu’il s’agit d’une manifestation de contentement.

Par contre, quand le Chat couche ses oreilles et remue sa queue, il s’agit de signes très nets de colère, ou tout au moins d’agacement. Quant au miaulement, il peut exprimer la souffrance ou une simple demande.

Le pelage des Chats est très variable : uni, dégradé ou rayé, mais jamais tacheté. Le noir, le blanc et le fauve sont les teintes dominantes ; seules les femelles peuvent présenter à la fois ces trois couleurs.

Le Chat est bon coureur et saute en longueur avec une grande précision, qui est due à sa vision binoculaire. Il redoute le saut en profondeur (du haut d’un arbre, par exemple), mais retombe sur ses pattes si on le lâche dans l’espace, même le ventre en l’air et d’une faible hauteur. Il recherche les endroits chauds pour y dormir, tant de jour que de nuit. Outre ses activités élémentaires (dormir, manger, poursuivre des proies, se reproduire), il consacre un temps appréciable à « faire sa toilette » avec la langue et les pattes de devant, ou à « faire ses griffes » en les affûtant sur des surfaces dures.


Origine

Notre Chat, plus familier que domestique au sens propre du mot, ne descend pas du Chat sauvage d’Europe (Felis silvestris), avec lequel il ne s’hybride pour ainsi dire jamais, et surtout pas en liberté, mais de plusieurs espèces sauvages d’Afrique du Nord-Est, Chats du désert, Chat ganté (F. maniculata, F. bubastis), avec des apports postérieurs de Chats sauvages asiatiques, à long poil ou à poil ras, dont descendent sans doute les actuels Chats persans et siamois. Ces mélanges se sont faits lentement, au cours de longs siècles, et c’est seulement depuis quelques dizaines d’années que des clubs félins ont fixé des standards définissant les canons de chaque race féline.


Historique des races félines

On a trouvé des restes de Chats dans les abris néolithiques, mais sans preuves formelles qu’il ne s’agisse pas de Felis silvestris. Protecteur des récoltes de blé en Égypte, le Chat a été adopté de très bonne heure par les habitants de la vallée du Nil, qui l’ont déifié, adoré et choyé pendant des milliers d’années. De là, il s’est répandu, tard et lentement, en Grèce, à Rome et plus tard encore en Allemagne, puis en France et dans le reste du monde. Il y a remplacé quelques ennemis naturels des Souris, les Putois et les Genettes semi-apprivoisées, par exemple, mais lui seul pouvait lutter contre le Rat noir.

En plus du Chat dit « européen », et que l’on appelait jadis plus simplement de gouttière, il y a des siamois, des birmans, qui viennent sans doute d’un mélange siamois-persan, des Chats khmers, des Chats persans, à longue fourrure soyeuse, des Chats sans queue (dans l’île anglaise de Man), des chartreux et de merveilleux abyssins, à poil de lièvre. Notons pour mémoire le Chat sans poils, ou Chat nu, et le Chat Rex, à poil d’Astrakan, races que le professeur Létard, de Maisons-Alfort, a réussi à fixer. Fixer une race, c’est marier indéfiniment entre eux les produits qui présentent les caractères recherchés, éliminer les sujets imparfaits et obtenir, finalement, des sujets correspondant en permanence au standard choisi : taille, poids, forme, aspect et couleur de la fourrure, forme de la tête et des oreilles, couleur des yeux, etc. Actuellement, la sélection des races félines est très rigoureuse, et les plus beaux sujets obtenus valent des fortunes.

Il fut un temps où les assurances de compagnies maritimes exigeaient la présence de Chats à bord de tous les navires, pour mener une guerre sans pitié aux Rats. Les Chats sont restés aussi utiles, dans toutes les campagnes, pour chasser Rats et Souris. En plus de ces services, la seule présence du Chat est une compagnie pour l’Homme.


Les maladies du Chat

Les Chats sont sujets à certaines maladies. La plus courante, la plus dangereuse et la première à se manifester est celle du jeune Chat, que l’on appelle aussi typhus du Chat, et qui se traduit par de la fièvre (40 °C et plus de température rectale), par le poil collé, par des vomissements et par des coliques. Cette maladie, grave et contagieuse, peut être guérie par des soins appropriés sous forme de piqûres ; il existe également un vaccin préventif.

Le typhus du Chat est présent partout, et il est difficile de l’éviter aux chatons. Pour ceux-ci, le vaccin administré en deux fois dès l’âge de deux mois et demi est indispensable.

Les Chats attrapent souvent la tuberculose et sont sujets à des maladies nerveuses et à des maladies de peau.

Les Chats savent fort bien se soigner, lorsqu’ils se sentent malades, en particulier en mangeant des herbes qui les purgent.