Chamonix ou Chamonix-Mont-Blanc (suite)
Centre modeste du haut Faucigny (vallée supérieure de l’Arve et commune de Vallorcine), Chamonix devint célèbre dès les débuts de l’histoire du tourisme, au xviie s., avec la visite des « glacières ». Bien alimentés par d’énormes chutes de neige (plus de 3,50 m à Chamonix, près de 10 m au hameau du Tour, probablement 50 m sur le versant occidental du mont Blanc) et par un climat qui est considéré comme le plus froid des Alpes françaises (température moyenne annuelle de Chamonix : 5,9 °C), les glaciers occupent près du quart de la superficie du bassin de l’Arve en amont de Passy et ils descendent sur le versant très raide du val de Chamonix jusque dans la zone habitée. Cette disposition a émerveillé les premiers visiteurs. Puis l’ascension du mont Blanc (1786) ouvre l’ère des escalades. Au spectacle de la haute montagne et à l’alpinisme, le xxe s. ajoute la pratique du ski en hiver, mais aussi au printemps et en été sur les glaciers.
La vallée de Chamonix fut visitée d’abord par de grands voyageurs et des privilégiés de la fortune, suffisamment nombreux pour que soient aménagés quatre hôtels dès 1831. Depuis la seconde moitié du xixe s., la construction de grandes routes et de voies ferrées (Le Fayet en 1898, Chamonix en 1901), puis les crémaillères (Montenvers en 1908, Bionnassay en 1912), les téléphériques, la vulgarisation de l’automobile ont permis l’arrivée de foules de plus en plus nombreuses. Depuis l’ouverture du tramway de Vallorcine en Suisse (1908), le val de Chamonix n’est plus une impasse, et, en 1965, l’inauguration du tunnel du Mont-Blanc l’a placé sur l’un des grands axes de la circulation européenne (Paris-Genève-Turin-Rome).
Malgré le développement des sports d’hiver (qui trouvent dans le secteur de Megève une topographie plus favorable), la fréquentation touristique de Chamonix présente un maximum estival (40 p. 100 des nuitées de l’année en juillet et en août contre 30 p. 100 de décembre à mars). Dans toute la haute vallée de l’Arve, de Sallanches à Chamonix, la capacité d’accueil est de 72 500 personnes en été et de 50 000 en hiver, y compris les sanatoriums et les maisons d’enfants.
Il ne reste plus grand-chose de l’ancien bourg du Prieuré, chef-lieu de la commune de Chamonix. L’habitat rural traditionnel était dispersé en hameaux. Les hôtels, magasins, villas et collectifs qui constituent aujourd’hui Chamonix ont été construits soit au-delà de l’Arve, dans le quartier de la gare, soit sur le cône du Brévent, qui offre une vue magnifique sur le mont Blanc.
M. L.